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le 13-08-2015 22:35

 

Le Clan de la Licorne

 

 

"Nous sommes le peuple du vent"

 

A n'en point douter, ce jour restera gravé à jamais dans les annales du Clan de la Licorne.

La rumeur qui enfle depuis quelques temps déjà a récemment trouvé confirmation : Dame Shinjo est de retour, comme elle l'avait promis il y a tant d'années. Des fêtes éclatent dans toutes les provinces du clan, en dépit des nouvelles alarmantes qui proviennent d'autres régions de Rokugan.


Moto Toburo peine à réprimer l'élan qui s'empare de ceux de son clan. C'est un Moto, l'histoire de sa famille est entachée de ténèbres, il est d'un naturel renfrogné et désagréable comme presque tous ceux de son sang. Mais ce jour, il a vu des adultes, des hommes qu'il côtoie depuis des années, verser des larmes de joie.


Toburo est fier, également, d'avoir l'honneur de garder la salle d'audience de Shinjo Shono. Il remplace l'un des officiers vétérans Shinjo, un homme pour lequel il nourrit un profond respect. Quand l'homme lui a demandé en privé de prendre sa place, le jeune Moto s'en est trouvé fort étonné : c'est un honneur insigne, et il n'arrive pas à comprendre la raison pour laquelle son aîné ne souhaite pas assister au grand retour de la Dame. Mais bien entendu , Toburo a accepté. Comment dire non à un supérieur respecté ? Et comment laisser passer une telle occasion de voir la Dame de ses propres yeux ?


La Dame arrive.


Le spectacle dépasse tout ce que Toburo a pu imaginer.

D'essence clairement divine, elle irradie littéralement, cela paraît presque irréel. La Dame est l'incarnation de ses rêves les plus fous, et bien plus encore. Sa présence à la cour semble ébahir toute l'assistance ou presque. Toburo est tellement envoûté qu'il bute sur les premières paroles de la Dame. Les mots refusent de s'imprimer dans son esprit. Le gouverneur-sama, un traître ? Il doit s'agir d'une forme d'humour divin qu'il est trop jeune pour comprendre...


Puis elle coupe l'homme en deux d'une frappe si fulgurante que Toburo n'a pas vu la lame fuser.

"Ma famille est une honte ! " s'exclame Dame Shinjo. Des larmes divines roulent sur ses joues empourprées, comme si elles étaient en feu. "Tant de traîtres et de blasphémateurs. Je ne le tolérerai pas ! " Elle exécute un autre homme, l'un des capitaines vétérans de la garde du château. "Mon nom ne sera pas porté par des criminels et des éléments subversifs !".

 

Là-dessus, elle désigne...non pas les shinjo présents, mais la poignée de Moto qui se tient dans la salle. Elle leur fait signe, l'un après l'autre. Enfin, elle se tourne vers Tobuo qui sent quelque chose se serrer au plus profond de sa poitrine.
La voix de la Kami résonne comme un gong majestueux. "Ceux d'entre vous qui sont de sang Moto, suivez-moi. Nous avons fort à faire."

...

 

Le vent qui cingle la plaine est résolument froid. C'est peut-être la première vraie morsure de l'hiver, qui vous pénètre jusqu'aux os comme une lame invisible. Armures et dourrures paraissent bien dérisoires.


Moto Toburo n'est plus un jeune homme. Il ressent la bise, mais il y a sensation plus pénible encore : cette réponse familière qui lui scie les articulations. Un picotement qu'il a appris à redouter, car il présage une douleur bien plus intense. Il existe des onguents et des herbes médicinales qui pourrtaient prévenir la crise, mais avec un temps pareil, ces précautions sont superflues : sillonner les plaines en hiver interdit un tel traitement, et quand bien même, il ne ferait que repousser la douleur au lendemain.

 

- Vous les croyez fondées ? Demande le jeune homme qui chevauche à droite de Toburo.

 

Le vieux Moto se tourne vers le blanc-bec qui doit accuser deux ans de plus que Toburo lorsqu'il chevauchait aux côtés de Shinjo, bien des années plus tôt. Guère plus qu'un enfant, à dire vrai. Toburo ne parvient pas à se rappeler son nom. 


- Quoi donc ? Grince Toburo en écho à la question.

- Les rumeurs, insiste le freluquet. Elles affirment que le Khan va nous mener à la guerre contre le Clan du Lion au plus fort de l'hiver. Qu'ils ne s'y attendront pas, à ce qu'on dit. Qu'ils seront incapables de résister, pas avec le Khan à notre tête.

- Le Khan fera comme bon lui semble, et peu importe que je prête ou non l'oreille aux rumeurs concernant ses plans de bataille, gronde Toburo. Dame Shinjo a placé les Moto à la tête du Clan de la Licorne, et le Khan est le seigneur des Moto. Nous servons. Quoi qu'il advienne.

- Mais faire campagne en plein hiver, poursuit le jeune samurai, c'est du jamais vu. Je m'inquiète pour nos montures....

A cela, Toburo répond par un gloussement sourd. Pur jeunot qu'il soit, son compagnon a le sens des priorités.

- Nous formons le Khol, mon garçon, dit-il en désignant l'épaule du soldat et l'emblème de l'armée principale parmis les trois que compte le Clan de la Licorne. Nous sommes des guerriers. Laissons ce genre de préoccupation aux hommes du Baraunghar. Ils ne nous laisseront pas tomber.

- J'imagine. (Le garçon s'agite sur sa selle.) Il paraît que le Khan va s'adresser au Khol demain matin à la première heure. Après cela, les rumeurs n'auront plus de raison d'être...

- Tu n'as pas écouté, le reprend sèchement Toburo. Elles n'ont pas de raison d'être en ce moment même. Elles n'en ont jamais. Peu importe les rumeurs.

Malgré le ton employé et son assurance de façade, Toburo sent peser le destin sur ses épaules. C'est un sentiment qu'il a déjà connu par le passé. Il y a bien des années. 
A n'en point douter, demain restera gravé à jamais dans les annales du Clan de la Licorne.

 

Familles du Clan de la Licorne

Pour l'essentiel, les familles du Clan de la Licorne ont connu des débuts très modestes. Lors des premiers siècles d'exploration des Terres Brûlées, le clan comptait au mieux quelques milliers de samurai. Par conséquent, les relations entre familles étaient étroites et les mariages mixtes fréquents. Après la bataille contre les rocs, le clan se scinda pendant plusieurs siècles : chaque famille vit son effectif augmenter et son identité propre s'affirmer.

 

  


La Famille Shinjo

 

  

"Nous sommes le peuple du vent !"
 
Exclamation traditionnelle du Champion du Clan de la Licorne lors des réunions claniques.

Le mon Shinjo figure une ki-rin, monture mythique de Tengoku qui donna son nom au clan d'origine. La crinière flamboyante de la créature est agitée par un vent de liberté et elle fait face à l'ouest, symbole du périple entrepris par la famille. Traditionnellement, la silhouette est noire sur fond orange vif, un contraste marqué avec les couleurs du clan, pourpre et blanc.

 

Fondée par Dame Shinjo, la famille qui porte son nom a régné sur le Clan de la Licorne pendant plus de onze siècles. A l'image de sa fondatrice, elle a fait de la compassion, notamment envers les plus humbles, sa vertu cardinale.
Au fil des siècles passés à voyager en terre étrangère, sans comprendre l'Ordre Céleste ni même subodorer son existence, les samurai du Clan de la Licorne se virent contraints à plus de souplesse que le Rokugani lambda dans leurs rapports avec les castes inférieures. A maintes reprises, leur sort se retrouva entre les mains de gaijin qui leur apprirent comment survivre et s'orienter sur les terres inconnues qui s'ouvraient devant eux. Les membres du clan, et en particulier les Shinjo, font donc preuve d'une humilité, voire d'une bonté, qui dénote avec l'attitude ordinaire des samurai. Un Shinjo ne maltraitera jamais sciemment un heimin, et les paysans qui travaillent la terre du clan ont de bonnes chances d'être entendus lorsqu'ils plaident leur cause.

 

D'un naturel optimiste, les Shinjo considèrent la chance comme une discipline qui s'améliore avec la pratique. Face aux épreuves les plus redoutables, ils tournent le dos au désespoir et cherchent la voie menant à la victoire. Confronté à la tragédie, un Shinjo prend sur lui en se projetant dans un avenir meilleur. C'est ainsi que la famille a toujours trouvé les ressources nécessaires pour aller de l'avant : quand leur Kami a "tranché dans le vif" pour les débarasser du kolat, diminués et accablés de honte, les Shinjo restants ont tenu bon. Depuis cet épisode, leur humeur s'est sensiblement assombrie, mais ils continuent d'espérer qu'un jour, ils sauront se racheter et prouver qu'ils sont dignes de retrouver la tête du clan. La vie exemplaire de Shinjo Shono, qui connut une mort héroïque en défendant Shiro Moto lors de l'assaut du Clan du Lion, a sensiblement redoré le blason familial.


Les Shinjo manifestent un goût prononcé pour la liberté et l'indépendance : ils n'aiment pas se sentir enfermé. S'il n'est pas rare de voir un samurai du Clan de la Licorne chevaucher en pleine nature, loin des villes et des routes principales, il s'agit le plus souvent d'un Shinjo. Cette soif de grands espaces trouve ses origines dans la curiosité insatiable de la fondatrice du clan. Qu'est-ce qui attend par-delà cette forêt ou cette colline ? Quelles merveilles réserve le vaste monde à celui ou celle qui ose aller à sa rencontre ? Une disposition d'esprit qui fait de n'importe quel Shinjo un éclaireur et un chasseur né.


Comme beaucoup de membres du clan, les Shinjo s'intéressent peu aux subtilités politiques de l'Empire. La vertu du Bushido qu'ils incarnent le mieux est l'honnêteté : entiers et sans détour, ils heurtent régulièrement les samurai des autres clans. Seuls les Moto sont considérés comme encore plus barbares qu'eux, mais contrairement à ceux-ci, les Shinjo n'ont pas l'excuse d'être des gaijin adoptés. La sincérité dont ils font preuve leur attire aussi un certain respect, et les Shinjo sont généralement perçus comme des individus dignes de confiance, même par ceux qui ne les aiment guère. Hélas, cette réputation d'honnêteté a gravement pâti du scandale du Kolat survenu au douzième siècle, et l'honneur de la famille s'en est trouvé terni pour plusieurs générations.


Voie : Eclaireur Shinjo (Bushi)

Le Clan de la Licorne a parcouru de dangereuses terres étrangères et découvert bien des menaces. Rapidement, le groupe de héros comprit qu'il avait besoin d'unités de reconnaissance pour éviter ses ennemis les plus dangereux; la famille Shinjo accepta cette mission. Rapidement, les Eclaireurs Shinjo parfaitement à l'aise dans leur rôle explorèrent les terres étrangères comme s'ils se trouvaient chez eux. Lorsque le Clan de la Licorne revint à Rokugan, les Eclaireurs Shinjo échangères leurs connaissances avec les Eclaireurs Hiruma du Clan du Crabe et n'en devinrent que plus efficaces.

 

 

 

La Famille Moto

 

 

" Un Moto meurt, mais ne courbe jamais l'échine."
Maxime traditionnelle de la Famille Moto

 

A l'origine, le mon des Moto était un chrysanthème rouge. Après la chute de Moto Tsume, il fut remplacé par l'image d'un masque de kabuki blanc, symbole de la volonté familiale de se racheter coûte que coûte.
Quand la famille retrouva son honneur, au milieu du douzième siècle, certains Moto remirent le chrysanthème rouge au goût du jour, mais le mon en forme de masque de kabuki blanc continue à être utilisé, surtout chez les Gardes Blancs et les Fanatiques.

 

La famille Moto puise ses origines en dehors de l'Empire, en lisière des Terres Brûlées. La trace laissée par ses ancêtres gaijin, des nomades des steppes appelés Ujik-Hai, est toujours manifeste à l'époque moderne. Malgré de nombreuses générations de mariages mixtes, les Moto sont souvent de plus haute stature avec une peau plus sombre, des traits plus anguleux et une pilosité plus fournie que les Rokugani de souche.


Les Ujik-Hai, premier peuple rencontré par le Clan de la Ki-Rin au cours de sa longue odyssée, exercèrent une influence majeure sur l'évolution identitaire du clan. Sans le savoir et l'expérience des indigènes, futurs frères d'armes Moto, le clan aurait très certainement disparu, aussi les Moto considèrent-ils comme naturel que Dame Shinjo les ait choisis pour prendre la tête du clan une fois sa propre famille tombée en disgrâce.


Bien entendu, cette connaissance des Terres Brûlées n'aurait pas suffi à faire accepter les Moto par les autres familles du Clan de la Licorne : plus tolérant que les autres, ce dernier vit tout de même d'un mauvais oeil leurs origines et coutumes étrangèeres. Si la famille a été adoptée de plein droit, elle le doit avant tout à sa bravoure sur le champ de bataille. Les Moto sont redoutés et respectés pour la vigueur de leurs charges de cavalerie, la férocité dont ils font preuve au combat et leur refus catégorique d'afficher une quelconque peur de la mort.


Quand le Clan de la Licorne réintégra l'Empire, au début du neuvième siècle, les autres Rokugani virent d'emblée peu de différence entre les Moto et les autres cavaliers barbares du clan. En revanche, aux yeux de tous, la chute de Moto Tsume et des siens dans l'Outremonde porta un éclairage distinct sur la famille. Leur excès de confiance et d'agressivité ayant engendré un ennemi redoutable pour tout l'Empire, le nom Moto devint synonyme de honte, de défaite et d'horreur issue de l'Outremonde. Les Moto de Rokugan survivants changèrent en profondeur à la suite de cette disgrâce. Ils renoncent au mon traditionnel du chrysanthème rouge pour adopter le masque de kabuki blanc, symbole austère qu'ils prirent l'habitude d'arborer en pochoir sur le visage. Ils jurèrent de laver l'honneur de leur nom en détruisant leurs frères d'armes déchus, et formèrent dans ce but le corps d'élite de la Garde Blanche. Devenus encore plus implacables qu'avant, ils étaient mus par le feu glacé de la vengeance qui couvait dans leur coeur. Chaque fois que le Champion du clan faisait appel à des volontaires pour une mission vouée à l'échec (et à une mort tout aussi certaine), les Moto étaient les premiers à faire un pas en avant.

 

La honte de la famille dura près de trois siècle. Pendant ces années sombres, de nombreux Moto s'imposèrent un exil volontaire, patrouillant aux confins des terres du clan, en limite des Terres Brûlées, évitant tout contact avec le reste de l'Empire. En vérité, les Fanatiques Moto de cette époque n'étaient guère différents des Quêteurs de la Mort du Clan du Lion, n'en déplaise aux samurai de la Main Droite.
L'arrivée des Moto demeurés jusqu'alors sur les Terres Brûlées, au début du douzième siècle, insuffla un sang neuf dans la famille et fit ressortir des manières gaijin qui s'étaient émoussées en quelque trois cent ans. Pour autant, même après l'annihilation des Sombres Moto de Tsume et la nomination de la famille à la tête du clan, cette dernière sentit qu'il lui restait à démontrer sa valeur au reste de l'Empire. Sensiblement moins aigris, les Moto demeurèrent farouches et déterminés.

 

De toutes les familles du Clan de la Licorne, celle des Moto déteste plus encore que les autres l'immobilisme et l'oisiveté. S'ils sont moins fasciné que les Shinjo par l'exploration pure, les Moto tiennent difficilement en place : face à un problème, ils préfèrent agir, faire quelque chose, n'importe quoi, plutôt qu'attendre, discuter ou tergiverser.


Guerriers ou chasseurs rusés et redouté, les Moto éprouvent peu d'intérêt pour la politique et les intrigues de cour. Aux yeux des samurai des autres clans, ils passent pour des barbares mal dégrossis, une réputation qui n'a pas grand chose d'usurpé. La plupart du temps, ils font peu de cas de telles opinions. Pendant leur disgrâce consécutive à la chute de Moto Tsume, ils évitèrent simplement les autres Rokugani. Une fois à la tête du clan, ils trouvèrent refuge dans la puissance militaire en laissant à la famille Ide le soin de gérer les aspects diplomatiques et autres à-côtés "désagréables" de la vie civilisée.


L'Ecole de Bushi Moto

Les Bushi Moto incarnent le stéréotype que beaucoup attribuent au Clan de la Licorne. Plus que toute autre famille, ils sont nés de l'union de Rokugani et de gaijin qui ont rejoint le Clan de la Licorne lors de ses pérégrinations à l'étranger. Issus des tribus barbares et nomades des steppes du nord, les Moto pratiquent un style de combat débridé qui les rend particulèrement intimidants sur le champ de bataille, même si cela leur vaut aussi l'inimité de tous ceux qui méprisent tout manquement à l'art de la guerre traditionnel de Rokugan.

Les bushi Moto relèvent de la cavalerie lourde, un rôle sur lequel se fondent leurs Techniques.

 

Compétences indicatives : athlétisme, chasse, défense, equitation, Kenjutsu (voie de l'épée) (cimeterre)

Equipement indicatif : armure lourde ou de cavalerie, vetements robustes, daisho, arme lourde, ou arme d'hast, cheval

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 3,5


Ecole des Vengeurs Moto

La famille Moto a subi un coup terrible au moral et à l'honneur au neuvième siècle, quand son daimyo Moto Tsume, poussé par la fierté et l'arrogance, a foncé tête baissée dans l'Outremonde avec l'essentiel de ses troupes. Après avoir succombé aux ténèbres, lui et ses hommes devinrent une pièce maîtresse de Jigoku dans son combat contre Rokugan. Les Moto ayant survécu, ou qui étaient restés en arrière, furent accablés de honte et jurèrent d'éradiquer ces créatures Souillées qui portaient leur nom. Ce serment donna sa force au corps d'élite de la Garde Blanche ainsi qu'à l'école de Vengeur Moto. L'ordre des Vengeurs, s'il existait déjà avant la chute de Moto Tsume, n'était pas galavanisé par une haine intense et personnelle envers l'Outremonde, et ses Technique n'étaient pas assez poussées pour former une école. La disgrâce causée par la déroute de Tsume changea la donne.


Les Sombres Moto étaient des créatures terrifiantes. Ils chevauchaient des montures infatiguables, frappaient avec une force surhumaine et usaient de magie noire pour anéantir l'ennemi. L'ampleur de la menace obligea les Vengeurs à devenir plus forts, assez pour surpasser leurs cousins déchus. Ils apprirent à détecter la Souillure de l'Outremonde et à neutraliser l'avantage adverse. Les Moto ayant fait appel à toutes les bonnes volonté pour apprendre auprès des meilleurs, le Clan du Crabe se fit un plaisir de contribuer, surtout cepuis que les Shinjo étaient venus en aide à la famille Hiruma.


L'Ecole de Vengeur Moto concentre la fureur et le dévouement des Moto jusqu'au point de rupture. Si un vengeur repère son ennemi juré, il ne reculera pas avant la mort de l'un ou l'autre combattant.


Compétences indicatives : chasse, connaissance de l'outremonde, equête (sens de l'observation), equitation, kenjutsu, kyujutsu

Equipement indicatif : armure lourde, vetements robustes, daisho, cheval de selle

autres indicatifs : 5 kokus, honneur 3,5


Ecole Avancée de la Licorne : Garde Blanc (Bushi)

La Garde Blanche, reservée aux fidèles adorateurs des Seigneurs de la Mort, rassemble une force de cavalerie lourde d'élite qui sert souvent au centre de l'armée de la Licorne. Elle regroupe les meilleurs guerriers de la famille Moto et soutient les causes chères au coeur de celle-ci. Elle combat aussi les gaijin qui menacent la sécurité de Rokugan et tout ce qui pourrait ternir l'héritage de la famille Moto. La célébrité de ses membres vient de leur dévouement extrême envers les dieux gaijin connus sous le nom des Seigneurs de la Mort, mais aussi au vu de leurs tactiques impitoyables. Le Garde Blanc va au combat le visage peint de blanc et inspire ainsi la peur à ses ennemis.


Voie : Fanatique Moto

En matière militaire, les Moto préfèrent l'attaque à outrance à la conception plus prudente des Shinjo. Les combattants Moto utilisent la mobilité de leurs chevaux pour fondre rapidement sur l'ennemi, et les Fanatiques sont la parfaite image de cet idéal guerrier. Ils chargent les premières lignes ennemies à un rythme alarmant, et subissent en général très peu de pertes au regard de leur impétuosité. Il semblerait que les Fanatiques survivent aux batailles les plus âpres grâce à un savant mélange de maîtrise et de mépris total pour leur propre sécurité. Ils sont convaincus qu'un assaut à tout crin déboussole l'ennemi, le poussant à commettre des erreurs qu'il éviterait sans cela, et leurs succès répétés tendent à leur donner raison.

 

 


La Famille Utaku

 

  

"La pureté est ma passion"
Otaku

Quel que soit le nom de famille en usage, le mon reste le même : un cercle violet clair tout simple, censé symboliser à la fois le silence d'Otaku et la pureté dont ses disciples ont toujours fait preuve depuis lors.

 

Pendant l'essentiel de son histoire, la famille Utaku s'est appelée Otaku, d'après le patronyme de l'un des premiers disciples de Shinjo. Le nom fut modifié au douzième siècle pour honorer les exploits d'Otaku Kamoko, Second Tonnerre du Clan de la Licorne.


La première Otaku était une belle femme à la personnalité complexe : souvent paisible et pleine de compassion, elle n'hésitait pas pour autant à déchaîner son courroux contre les ennemis du clan. Si Ide et Iuchi avaient tous deux juré fidélité à Shinjo, Otaku ne le fit pas : certains récits vont jusqu'à affirmer qu'elle ne parlait jamais. Elle se comporte néanmoins en toute occasion comme si elle avait prêté serment, et devint rapidement le bras droit de Shinjo. La motivation de ce serment tacite est source de maints débats d'érudits au sein du clan, d'autant plus que les descendants d'Otaku, choisissant de l'imiter, ne pipèrent mot sur le sujet. Otaku épousa Ide et lui donna quatre enfants, fondateurs des deux familles homonymes. Il aurait pu y avoir beaucoup d'autres, mais Otaku fut aussi l'un des Sept Tonnerres initiaux, elle périt dans l'Outremonde en combattant Fu Leng.


La famille Otaku fut fondée par sa fille aînée, Otaku Shiko, aussi dévouée à Shinjo que l'était sa mère. Quand la Kami partit explorer le vaste monde par-delà Rokugan, Shiko la suivit sans hésiter. Depuis lors, la famille a toujours été dirigée par des femmes, qui tiennent les rênes en tant que daimyo et occupent tous les postes-clés subalternes. Seules les femmes de la famille sont autorisées à apprendre les techniques de combat de Vierge de Bataille établie par Otaku elle-même, ainsi qu'à chevaucher les légendaires destriers Otaku. En vérité, les femmes de la lignée développent parfois un lien quasi mystique avec leur monture, qui devient alors une véritable extension corporelle de la Vierge de Bataille : cheval et cavalière ne font qu'un au combat. Cette fusion remarquable contribue à faire des Vierges de Bataille la référence absolue dans tout Rokugan en ce qui concerne la cavalerie d'élite.


A l'instar de leur ancêtre, les Utaku d'aujourd'hui parlent peu. Ils choisssent leurs mots avec soin et méprisent le bavardage inutile. Au point qu'une légion Otaku qui effectue une charge le fait toujours dans un silence total, ses shiotome honorant ainsi Otaku.


Nombreux sont les utaku à jouir d'une beauté et d'une grâce héritées de leur ancêtre, et si tel était leur choix, elles feraient aisément impression à la cour. Mais pour les Utaku, qui ont une piètre opinion de la vie de courtisan, utiliser leur apparence à des fins politiques ou personnelles serait faire injure à leur réputation. S'ils comprennent mieux que les Moto ou les Shinjo les finesses de la vie politique, les Utaku trouvent celle-ci trop bavarde et ennuyeuse.


Les hommes de la famille sont souvent méprisés par les Vierges de Bataille, et une longue tradition leur interdit de combattre à cheval. On leur confie généralement la tâche (qui n'est pas sans honneur) d'élever et bichonner les destriers Utaku : il n'existe pas de meilleurs éleveurs dans tout l'Empire. Pour ceux qui souhaitent instamment servir sur le champ de bataille dans l'espoir de sortir de l'ombre de soeurs couvertes de gloire, la famille dispose d'une école de fantassins, l'Infanterie Utaku. Enfin, certains sont autorisés à s'entraîner dans les écoles de bushi d'autres familles, mais c'est un privilège assez rare.


L'Ecole de Vierge de Bataille Utaku

Les Vierges de Bataille Utaku, aussi connues sous le nom de shiotome, constituent la meilleure et la plus respectée des unités de cavalerie de tout l'Empire, au point qu'elles inspirent davantage de crainte que leurs cousins des familles Moto ou Shinjo. Si le reste du Clan monte des chevaux de selle gaijin, une race plus imposante et robuste à la fois que le poney rokugani, les Utaku et elles seules ont le droit d'élever et de monter leurs légendaires destriers au combat, qui sont assurément les meilleurs chervaux du monde.

A l'instar des autres Ecoles de Bushi de la Licorne, les Techniques de Vierge de Bataille Utaku se concentrent sur le combat monté, mais pas exclusivement. A cheval, une Utaku constitue une menace réelle pour n'importe quel samurai. L'honneur importe également beaucoup à leurs yeux.

 

Compétences indicatives : art de la guerre, défense, equitation (rang 2), Kenjutsu (voie de l'épée), sincérité

Equipement indicatif : armure légére ou de cavalerie, vetements robustes, daisho, cheval (destrier Utaku)

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 6,5


Voie : Maître d'Ecurie Utaku

Les Utaku ont les meilleures écuries de tout l'Empire. Ils élèvent les plus puissants chevaux du pays, et seules leurs célèbres Vierges de Bataille sont admises à chevaucher les destriers Utaku au combat. Les hommes de la famille sont chargés d'élever et d'entraîner ces chevaux : nombreux sont ceux qui renoncent complètement au champ de bataille pour consacrer leur vie à cette tâche. Le Maître d'Ecurie utaku dirige son écurie, monte à cheval, chasse et sert d'ami aux chevaux dont il a la charge. Selon la plaisanterie traditionnelle, les Maîtres d'Ecurie sont bigames : ils ont tour à tour épousé leur femme et leur écurie.

 

 

 

La Famille Ide

 

 

"La violence est le langage de la défaite, l'épée la langue des perdants"

Etendard de la Famille Ide


Le mon Ide représente une main ouverte, signe d'amitié, posée sur un octogone vert : huit côtés pour les huit Kami fondateurs de l'Empire.


Ide était un homme patient, intelligent, maître de lui et opposé à la violence gratuite. Il serait judicieux d'affirmer qu'il incarnait parfaitement les idéaux de compassion et de bienveillance de Shinjo elle-même. Quand le Clan de la Ki-Rin quitta Rokugan pour explorer le vaste monde, il devint donc sans surprise son diplomate en chef, chargé d'apaiser les tensions et de négocier maints traités avec les peuplades gaijin qui croisèrent sa route. Plaider l'approche pacifique ne fut pas toujours chose aisée, et pourtant, celle-ci prévalut à maintes reprises, ce qui en dit long sur le talent de médiateur Ide. Ses disciples, ainsi que ceux des enfants d'Otaku qui fondèrent sa lignée, donnèrent corps aux idéaux et méthodes du grand homme dans une philosophie baptisée wabukan, "la voie de la paix", qui devint le fondement de l'école des Emissaires Ide.


Pendant la longue errance du clan, la mission principale de la famille Ide consista à faciliter les relations avec les peuples rencontrés. Avec un clan presque toujours en mouvement, la tâche fut parfois frustrante : hormis l'absorption des Ujik-Hai qui devinrent la famille Moto, aucune alliance durable ne fut jamais tissée. Les négociations furent exclusivement tournées vers la satisfaction d'un besoin immédiat : libre circulation, troc, récolte d'informations.

Si la famille a fait preuve d'une loyauté exemplaire durant cette période, elle n'a donné la pleine mesure de son talent qu'après le retour du clan à Rokugan : les Ide purent enfin mettre en pratique leurs talents diplomatiques au service du long terme. Faciliter la réintégration du Clan de la Licorne au sein de l'Empire fut une épreuve ardue, qu'ils abordèrent avec honneur et enthousiasme. Ce fut un Ide qui présenta l'éventail de Doji à la Cour Impériale, et l'on doit également aux Ide la conclusion des traités de paix avec les clans voisins ou les premières alliances avec les Clans de la Grue et du Crabe.


Au fil des trois siècles qui suivent le retour à Rokugan, les Ide ont considérablement diversifié leurs activités. Leur premier rôle consistant toujours à représenter le clan dans les cours de l'Empire, ils s'occupèrent également des relations commerciales avec les autres clans et fournirent les maîtres des innombrables caravanes marchandes. Les Ide ont également fait leur nid au sein de la bureaucratie impériale, où leur influence subtile a permis à de nombreux samurai du Clan de la Licorne, surtout des Shinjo, d'obtenir des postes de magistrat.


Les Ide d'aujourd'hui sont fidèles aux principes de leur fondateur : ils sont calmes, justes, amicaux et très organisés. Leur fonction, vitale pour le clan, se résume à lui servir de visage aux yeux du reste de l'Empire. S'ils ont retenu une leçon des siècles passés sur les Terres Brûlées, c'est que de nombreux conflits trouvent leur source dans un simple malentendu. Négociateurs et fournisseurs de solution hors pair, les Ide ont l'art de trouver des réponses peu orthodoxes aux défis que posent la vie à la cour, la loi ou les arcanes complexes du commerce. Des réponses avantageuses pour le Clan de la Licorne, si possible...


L'Ecole d'Emissaire Ide

Les Techniques Ide s'appuient sur un esprit apaisé, la sérénité en toute chose et la médiation. Ces courtisans font partie des plus pacifiques de tous les Clans Majeurs, à l'exception possible des Asako du Clan du Phénix. La force de leurs convictions en matière de pacifisme a fluctué au fil des ans, mais leur souhait le plus cher reste de désamorcer les conflits. Cela fait d'eux les alliés de certains Clans, et des empêcheurs de tourner en rond pour d'autres. De leur côté, les Ide acceptent compliments et critiques avec le même enthousiasme. 

Les Techniques Ide diffèrent de celles des autres courtisans car aucune n'est de nature offensive. Les Ide s'efforcent de se prémunir des conséquences de leurs actes et tentent de désamorcer les conflits.

 

Compétences indicatives : calligraphie, commerce, courtisan, equitation, etiquette (conversation), sincérité (honneteté)

Equipement indicatif : vetements extravagants, wakizashi, necessaire de calligraphie

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 5,5


Voie : Negociant Ide

Le commerce, peu considéré dans la culture samurai, est pourtant essentiel pour alimenter l'effort de guerre. Les rares Clans Majeurs qui disposent d'une famille dédiée à la manipulation de l'économie, Yasuki du clan du Crabe, Daidoji du Clan de la Grue et Yoritomo du Clan de la Mante, disposent d'un avantage considérable sur leurs rivaux. Les Négociants Ide, qui ont creusé leur propre marché de niche dans ce domaine conflictuel, utilisent leur affabilité pour aider les autres à faciliter leur activité marchande. Une bonne volonté de façade, pour l'essentiel, car les meilleurs Négociants Ide sont aussi rusés et implacables que le Yoritomo le plus âpre au gain.

 

 

 

La Famille Iuchi

 

  

"Le pouvoir, c'est l'idée qu'on s'en fait."
Devise de l'Ecole de Shugenja Iuchi

Le mon des Iuchi représente un parchemin déroulé sur fond bleu foncé. Le vélin, où figure le nom de la famille, symbolise le Tao, source de toutes les découvertes et réussites familiales.

 

Dans l'entourage de Dame Shinjo, Iuchi était le seul à posséder des pouvoirs magiques. Sans être particulièrement puissant ou expérimenté, il en savait assez pour constituer un atout quand le clan entama son odyssée dans les Terres Brûlées. Ce déficit de savoir s'avéra même très utile, car il faisait d'Iuchi un adepte point trop enferré dans les dogmes Rokugani en matière de magie. Lorsque sa route croisa celle de mystiques et autres sorciers gaijin, il ne s'offusqua pas de leurs pratiques. Par-delà les frontières de l'Empire, Iuchi, ses enfants et disciples eurent maintes occasions de découvrir des formes de magie étrangères et de les intégrer à leur art.

Une démarche qui tenait moins de la curiosité que de la nécessité : ils se rendirent bien vite compte que la magie traditionnelle de Rokugan était beaucoup moins efficace, voire totalement inutile, en terre étrangère. A l'évidence, les kami gaijin ne savaient pas quelle réponse apporter aux prières ordinaires.


Nourissant un profond respect pour Shinsei, Iuchi avait pris soin d'emporter un exemplaire complet du Tao. La sagesse de l'ouvrage l'aida à comprendre les ressorts étranges de la sorcellerie gaijin. Selon l'enseignement du Petit Maître, alors que tout semble séparé dans le monde, en vérité, tout ne fait qu'un. Les "barbares" semblaient l'avoir compris à leur manière frustre et intuitive. Cette prise de conscience facilité deux choses : le décryptage de leur magie et le dialogue avec les étranges kami élémentaires des Terres Brûlées.


La découverte majeure des recherches menées par Iuchi eut lieu au soir de sa vie, lorsqu'il parvint à s'emparer d'un grimoire gaijin. Il consacra des dernières forces à étudier l'ouvrage qu'il confia ensuite à son meilleur élève, Iuchi Tsubei. La somme de leurs travaux permit de percer les secrets des sorciers : leur magie puise directement dans les éléments, sans passer par le truchement des kami. A cette fin, ils prononcent des mots de pouvoir anciens. Inscrire un tel mot, ou une formule entière, sur un talisman permet à ces sorciers de produire des effets puissants, bien supérieurs à ce que l'on connaissait jusqu'ici à Rokugan. Malgré son caractère blasphématoire, cette source de pouvoir fut adoptée par le Clan de la Licorne qui en avait grand besoin. La famille Iuchi étudia cette "magie du nom" afin de créer sa propre version. La sorcellerie revisitée, baptisée meishodo, remplaça les runes gaijin par des caractères Rokugani afin d'obtenir des effets moins puissants, mais plus en accord avec le dogme de l'Empire. La magie meishodo accompagna les Iuchi lors de leur retour à Rokugan et si les shugenja des autres clans la troivèrent un peu bizarre, ils n'en comprennent pas la vraie nature et l'origine.


Même à l'époque moderne, longtemps après leur retour au sein de l'Empire, les Iuchi forment une famille très tournée vers l'expérimentation magique : le seul clan qui rivalise peut-être avec eux dans ce domaine est celui du Phénix. Les Iuchi sont très ouverts d'esprit et convaincus qu'il n'existe pas de "vraie voie" pour faire de la magie, un point de vue dérangeant pour les shugenja des autres clans, beaucoup plus dogmatiques. Ils sont également très ambitieux, et ne ménagent pas leur peine dans tout ce qu'ils entreprennent.

 

Comme nombre de prêtres des kami, les Iuchi évitent la violence physique, mais les dures réalités de plusieurs siècles de voyage en territoire hostileleur ont appris qu'elle est parfois inévitable. Ils rejettent le pacifisme de familles comme les Asahina ou les Isawa, et sans verser dans la furie sanguinaire, ils sont ce que l'Empire produit de plus combatif en matière de shugenja. Ils ont développé une panoplie de sorts et techniques destinés à améliorer la vitesse et la mobilité des guerriers du Clan de la Licorne, ou à bloquer l'adversaire à l'aide de murs d'eau ou de pluie torrentielles. En revanche, une fois le combat terminé, il est fréquent de voir les shugenja Iuchi soigner les blessés, amis comme ennemis.

Quand les Moto prirent le contrôle du clan au douzième siècle et restructurèrent son dispositif militaire, la troizième et plus petite armée fut baptisée Baraunghar et conçue pour tirer parti des pouvoirs magiques des Iuchi. Une réforme qui poussa un peu plus les Iuchi vers le militarisme à tout crin, un devoir qu'ils accomplissent loyalement...sinon toujours avec enthousiasme.


L'Ecole de Shugenja Iuchi

A l'exception probable des Tamori, les luchi font certainement partie des shugenja les moins conventionnels et conservateurs de l'Empire. Ils se montrent sauvages et insouciants, et leurs sensei leur enseignent autant de leçons dans les temples que dans les plaines. Cela vient de la forme d'éducation que le Clan adopta lorsqu'il voyageait dans de lointains royaumes. L'impact de ces années d'errance apparaît aussi dans la diversité des styles de magie de la famille. Les Iuchi ont adopté, entre autres, le style connu sous le nom de meishodo, qui implique la création de talismans magiques d'où les shugenja puisent leur puissance plutôt que de faire appel systématiquement aux kami.

Fidèles aux thèmes chers au Clan de la Licorne, la Technique des Iuchi améliore les déplacements et offre une vitesse inégalée. Leur capacité à lancer de puissants Sorts de Voyage bonifie un peu plus leur savoir-faire en la matière.

 

Compétences indicatives : art de la guerre, art de la magie, calligraphie (code secret), connaissance en théologie, equitation, meditation

Equipement indicatif : vetements extravagants, wakizashi, necessaire de calligraphie, cheval

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 5,5


Voie : Voyageur Iuchi (Shugenja)

Les gens de la Licorne sont les enfants des Quatre Vents à la soif de voyages légendaire. Le Voyageur Iuchi passe sa vie sur la route, allant d'un lieu à un autre dans le but de découvrir tous les secrets de l'Empire. Les Voyageurs développent des rituels secrets pour traverser une région en quelques instants, ce qui leur permet de rentrer de leurs voyages quand le Clan de la Licorne a besoin de leurs pouvoirs. Ces rituels ont d'ailleurs été adaptés à de nombreux usages, y compris la guerre. Malgré cela, le Voyageur type reste résolument optimiste et allègre. La plus sacrée des magies de la Licorne est l'art de se déplacer d'un point à un autre sans parcourir l'espace qui les sépare.

 

  

 

La Famille Horiuchi

 

En l'an 119, à l'occasion d'un raid de brigands sanguinaires, une jeune shugenja-ko Iuchi nommée Shoan sauva les enfants du Champion du clan, Shinjo Yokatsu. Reconnaissant envers Shoan et impressionné par ses talents, le Champion lui accorda le privilège de fonder sa propre lignée. L'Empereur accéda à sa requête et reconnut la famille sans tarder. Shoan et la poignée de gardes d'honneur détachés à son service prirent le nom Horiuchi, un choix reflétant l'incertitude de la jeune femme qui ne souhaitait pas couper les ponts avec son héritage Iuchi. 
Shoan, qui n'avait jamais été une femme ambitieuse, donna l'impression de ne pas trop savoir quoi faire de sa nouvelle famille. Beaucoup s'attendaient à voir la lignée s'éteindre à la mort de sa fondatrice, mais les choses changèrent au cours de la Guerre des Esprits, vingt ans après la création de la famille. Les luttes intestines ayant laissé de nombreux samurai orphelins et sans logis, Shoan consacra toute son énergie à l'accueil et à la protection de ces petites victimes collatérales. Nombre d'enfants adopté jurèrent fidélité à la famille Hiriuchi en signe de gratitude, et c'est ainsi que la lignée grandit et survécut à sa fondatrice. Quelques années plus tard, la famille étoffée se vit confier une mission par le Champion du Clan : surveiller les abords de la forêt Shinomen, proche des terres Horiuchi, et contribuer ainsi à contenir la menace des Naga dormants.

 

L'effectif Horiuchi demeuré limité : à son apogée, la famille ne compta pas plus de quelques centaines de samurai. En raison de leurs origines variées, moins de la moitié était constituée de shugenja, et la lignée dans son ensemble fut largement ignorée par le reste de l'Empire. Cela leur laissa plus de liberté pour étudier des sujets controversés comme les techniques meishodo enseignées par leurs cousins Iuchi, et cette forme de magie devint leur spécialité.

 

Hélas, la famille ne dura pas longtemps : elle fut éradiquée pendant l'invasion de Kali-Ma, à la fin du douzième siècle. A cette époque, une épidémie surnaturelle très virulente frappa le coeur de l'Empire, semblant se propager depuis les terres Horiuchi. Les petites agglomérations de la famille furent incendiées et la population tuée dans un effort visant à empêcher la maladie de se répandre. Le Champion du Clan de la Licorne décréta que le nom de Horiuchi était désormais synonyme de mauvais présage, et les très rares survivants eurent le choix entre s'affilier à une autre famille du clan ou à conserver leur nom jusqu'à leur mort, sans le transférer à leurs enfants.

 

Ecole de Magie Meishodo et Shugenja Horiuchi

La famille Horiuchi fut fondée tardivement dans l'histoire du Clan de la Licorne, mais l'école de shugenja qui porte son nom à l'époque moderne puise ses racines bien avant le retour du clan à Rokugan. Au cours de ses voyages par-delà les frontières de l'Empire d'Emeraude, le clan découvrit de nombreux styles de magie chez ses alliés comme chez ses ennemis, et les assimila pour former une école distincte. Une fois formée, la famille Horiuchi devint le promoteur principal de la méthode meishodo, et encore aujourd'hui, l'école dédiée à cette pratique porte le nom Horiuchi.


Incapables de parler aux kamis élémentaires et dépouvus d'accès direct aux dieux, les sorciers gaijin à l'origine de la magie du nom forgèrent des amulettes de pouvoir capables de simuler des effets magiques en invoquant le nom véritable des éléments. En étudiant cette forme de magie, les érudits du Clan de la Licorne découvrirent qu'elle emprisonnait un kami dans l'objet, l'obligeant à produire un effet unique chaque fois que le sorcier se concentrait dessus. Les shugenja du clan modifièrent le procédé afin qu'il respecte leurs propres coyances. Les amulettes meishodo ne piègent plus un kami : elles font appel aux éléments environnants pour produire l'effet magique désiré. Cela étant, à l'instar des modèles gaijin originaux, une amulette meishodo du Clan de la Licorne contient un effet unique et inaltérable qui peut être invoqué de cette manière.


Le meishodo est un secret du clan, jalousement gardé par tous ses membres. La méthode sacrifie la puissance au profit de la vitesse : une brève incantation se substitue au long dialogue avec un kami, et la rapidité a toujours été un élément-clé dans la philosophie du Clan de la Licorne.


Compétences indicatives : art de la magie , artisanat (meishodo), calligraphie, connaissance en théologie défense, méditation

Equipement indicatif : robe, wakizashi, couteau, étui à parchemin ou à amulette

autres indicatifs : 4 kokus, honneur 4,5

 

 

 

Des Etrangers en Terre Etrange

"Vous me dites de suivre la voie de mes ancêtres et m'accablez pour mes manières. Mais ces manières sont précisément la voie tracée par mes aïeux. Ils mangeaient de la viande, ils portaient de la fourrure et du cuir, ils buvaient du sang ! Sachez ceci : je suis la voie tracée par mes ancêtres. Je sais que ma cause est juste. M'accabler une fois encore, ce serait faire injure à ceux qui guident ma main. Et je vous promet une chose : vous sentirez leur force guider ma lame si vous recommencez à salir leur honneur."

Shino Yokatsu, Champion du Clan de la Licorne, début du douzième siècle


Depuis leur retour, les membres du Clan de la Licorne ont souvent été traités de barbares, voire taxés d'hérésie ou de blasphème. Cela n'a rien de surprenant. Pendant que le reste de l'Empire passait huis siècles à bâtir une culture commune et des traditions partagées, le clan parcourait le vaste monde, constamment plongé dans des langues et civilisations étrangères, luttant sans relâche pour s'adapter et survivre. Il fallut attendre le retour à Rokugan pour voir "les barbares" s'installer et prendre la mesure des changements profonds induits par leur odyssée.

 

Les samurai des autres clans, fussent-ils alliés, ne peuvent s'empêcher de fustiger les manières gaijin et le caractère non-Rokugani des membres du Clan de la Liconre, en soulignant au passage le déshonneur qu'ils infligent aux grandes et belles traditions de l'Empire d'Emeraude. Pardoxalement, le clan itinérant s'est toujours enorgueilli de préserver la culture Rokugani au fil des siècles et des territoires parcourus. Il a continué à vénérer ancêtres, Kami et Fortunes, même en présence de divinités ou puissances étrangères plus facile à invoquer. Les Ujik-Hai furent contraints de renier les Seigneurs de la Mort gaijin lorsqu'il rejoignirent le clan. Le recours à la langue de l'Empire perdura au fil de cette longue odyssée, et s'il fallut assimiler les rudiments de nombreux dialectes locaus, les Ide prirent soin de ne pas laisser ces patois contaminer le rokugani parlé au sein du clan. Quand le Clan de la Licorne réintégra l'Empire, son Champion, Shinjo Kochamon, considéra d'ailleurs comme prioritaire de "moderniser" le langage parlé du clan. Figé et archaïque, le Rokugani en usage chez les membres du Clan de la Licorne avait plusieurs siècles de retard sur celui pratiqué dans l'Empire, et sonnait affreusement "provincial".

Les Rokugani ne sont pas le seul peuple foncièrement xénophobe : le Clan de la Ki-Rin l'a décovuert à ses dépens. Les gaijin rencontrés firent souvent preuve de méfiance, voire de franche hostilité. Malgré sa puissance militaire incontestable, le clan compris vite que son pire ennemi était le manque d'approvisionnement. Pour survivre, il fallut fréquemment faire preuve d'humilité, à l'instar de Shinjo et d'Ide. Le Clan de la Licorne fit taire l'arrogance propre aux Rokugani envers les étrangers et devint plus enclin à respecter, voire à admirer, les autres cultures.

 

En conséquence, malgré ses efforts pour rester fidèle à ses racines, le Clan de la Licorne, se démarqua de plus en plus du reste de l'Empire. L'afflux massif de Moto du Désert, au douzième siècle, ne fit qu'exacerber le problème. Le clan décida alors de faire coexister mode de vie "barbare" et traditions Rokugani : il n'était pas question de renier des coutumes étrangères héritées d'ancêtres qui s'étaient battus des siècles durant pour survivre et faire respecter la parole donnée par Dame Shinjo. Rokugan a toujours eu une place à part dans leur coeur : ils en aiment le pays et les habitants, peut-être plus que les autres clans qui tiennent l'Empire pour acquis. Ils conservent néanmoins leurs spécificités dans certains domaines cruciaux.


Langue

Les membres du Clan de la Licorne ont un accent. S'il n'est pas aussi prononcé qu'au moment de leur retour, il est toujours perceptible, surtout parmi les couches populaires des Buke. Aux oreilles d'un Rokugani qui n'a jamais eu affaire à un étranger, cet accent peut passer pour une autre langue. Un membre du Clan de la Licorne qui parle couramment le Rokugani standard peut utiliser cet accent à son avantage, et exclure de la concersation les locuteurs étrangers à son clan...mais il est sage d'éviter de recourir à cet artifice en dehors des terres du clan.


Nourriture

Au moment où le Clan de la ki-Rin a quitté Rokugan, l'humanité n'avait été unifiée que par les Kami et dotée d'un embryon de civilisation que depuis deux générations. Les premiers Rokugani mangeant à peu près tout ce qui pouvait les sustenter, y compris la viande animale et ses sous-produits, le Clan de la Ki-Rin n'eut aucune difficulté à s'adapter aux coutumes alimentaires des nomades Ujik-Hai qui ont survécu jusqu'à aujourd'hui.

Fréquemment en mouvement, le clan eut rarement l'occasion de rester toute une saison en place, des semis jusqu'à la récolte. Dans la même veine, les cours d'eau, et donc le poisson, étaient rares dans les steppes, déserts et montagnes que traversa le Clan de la Ki-Rin : la chasse fut d'un bien meilleur rendement. En conséquence, la viande rouge occupe une place de choix dans la cuisine du clan, et si le retour à Rokugan a permis de cultiver riz et autres denrées, la consommation de viande demeure importante. Le boeuf et le porc, ainsi que la volaille sous toutes ses formes, ont la faveur du Clan de la Licorne.


Dans les autres clans, on ne mange pas de viande rouge, que l'on estime impropre et source de mauvaises odeurs corporelles. Les pratiques culinaires du Clan de la Licorne sont jugées dégoûtantes : ces barbares n'hésitent pas à griller la viande dans des poêles en fer, ou à empoigner une cuisse de lapin rôtie sur un feu de camp ! Les boissons du clan suscitent une même répugnance chez les autres Rokugani. Si le thé et le saké y sont monnaie courante, ils boivent aussi du vin et des alcools originaires des Terres Brûlées, ainsi que le "kumis", une boisson alcoolisée à base de lait de jument fermenté. Les invités du Clan de la Licorne redoutent l'heure des repas, surtout à la table d'un seigneur Moto.


Habillement

Tout Rokugan porte des vêtements en soie, en lin, en coton ou en chanvre. Chez le Clan de la Licorne, en revanche, on utilise le cuir et même la fourrure, que l'on apprécie particulièrement l'hiver ou pour monter à cheval. Des matériaux dont la valeur est reconnue depuis longtemps, ce qui rend la vision réactionnaire des autres clans incompréhensible. En outre, soulignent les "barbares", la soie est produite par des insectes : si elle est acceptable, pourquoi le cuir pose-t-il un tel problème ?


L'usage du cuir s'est imposé dans tout l'Empire, mais dans un seul registre : la sellerie. Les généraux des autres clans ont vite compris l'intérêt d'une selle solide et confortable, surtout quand leurs armées ont été vaincues par des cavaliers du Clan de la Licorne mieux équipés. Le travail du cuir s'est donc généralisé à Rokugan, mais le tannage n'est pratiqué que par les eta, et les objets en cuir soumis à un rituel de purification par les prêtres avant d'être confiés à un samurai. Autant de simagrées que les membres du Clan de la Licorne trouvent totalement superflues.


Religion

Au cours de ses siècles d'errance, le Clan de la Licorne continua à vénérer les mêmes Fortunes qu'avant son départ cependant qu'à Rokugan, les Empereurs successifs élevaient diverses personnalités au statut de Fortune, agrandissant en permanence le panthéon. A son retour, le clan, surpris de découvrir tant de nouvelles Fortune, eut quelques réticences à les accepter. Aux yeux de nombreux membres du Clan de la Licorne, ce panthéon étendu était une trahison de celui d'origine, une dilution de sa pureté. Même à l'époque moderne, la plupart de ses samurai concentrent leurs prières sur les anciennes Fortunes majeures et sur les Kami fondateurs.


On peut donc voir une ironie certaine dans le fait que le Clan de la Licorne ait fait entrer une série de dieux gaijin dans l'Ordre Céleste : les Shi-Tien Yen-Wang. Le culte officiel des Seigneurs de la Mort débuta au milieu du douzième siècle, lorsque Moto Chagatai conclut une trêve avec les anciens dieux tutélaires de sa tribu-famille. Malgré leur reconnaissance par l'Empereur au sein de l'Ordre Céleste, leur vénération demeure pour l'essentiel limitée aux terres du Clan de la Licorne et à la famille Moto, qui maintient un clergé dédié à leur culte. En dehors des terres du clan, on ne trouve qu'une demi-douzaine de temples à la gloire des Seigneurs de la Mort.

 

Les dix Shi-Tien Yen-Wang sont avant tout des dieux de la justice, mais une justice implacable : un jugement prompt et équitable, suivi d'un châtiment sans merci. Sans être sadiques pour autant, ce ne sont pas des divinités miséricordieuses, et leurs fidèles les appellent parfois les Dix Juges. Ils habitent Meido, le Royaume de l'Attente, où ils partagent le pouvoir avec Emma-O, Fortune de la Mort. C'est ce dernier qui détermine si une âme monte à Yomi : dans le cas contraire, il fixe le délai avant réincarnation. Les Seigneurs de la Mort, quand à eux, choisissent l'éventuel châtiment que subira l'âme avant sa renaissance.

Les Juges limitent leur influence sur le monde mortem aux rares prêtres à profiter de leurs bénédictions. Les Prêtres de la Mort Moto ont une approche beaucoup plus martiale que le shugenja lambda, fût-il du Clan de la Licrone. Souvent vêtus de blanc, ils se dessinent sur le visage un masque de kabuki morbide à souhait, conçu pour accentuer leur apparence menaçante. Tournés vers la poursuite de la justice, ils aident ceux à qui l'ont fait du tort et pourchassent sans relâche coupables et fauteurs de troubles. Leur sentence préférée est l'exécution sommaire, afin que l'âme soit jugée par les Seigneurs de la Mort. A leurs yeux, la mort est une bénédiction : elle offre à l'âme sa seule vraie chance de pardon et de renouveau.

 

Un mode de Vie Nomade

Après huit siècles d'errance et d'exploration, le Clan de la Licorne eut de grandes difficultés à s'installer à Rokugan. Juste récompense de leur longue quête, la vie y était bien sûr plus facile et moins stressante. Mais le clan ne pouvait pas aisément tirer un trait sur ses habitudes nomades. Nombre de ses membres vivent toujours sous la tente traditionnelle : spacieuse, avec une toile de feutre tendue sur une armature en bois de forme arrondie. Le modèle standard est appelé ger, tandis que la tente monumentale, apanage des nobles et des dirigeants, se nomme chomchog. Celle du Khan est si vaste et pesante qu'une fois démontée, elle nécessite trois chariots, chacun tiré par huit boeufs.


Dans les autres clans, les samurai vivent de façon sédentaire, ne déménageant que pour intégrer une école. Il leur faut attendre l'âge adulte pour voir du pays et sillonner l'Empire. De tels samurai développent un lien fort avec leur lieu de naissance, souvent identique à celui de leurs aïeux. Au sein du Clan de la Licorne, c'est tout le territoire qui fait office de foyer : aucun site n'est plus important qu'un autre. Le lieu de naissance des ancêtres n'est pas géographique : ils le portent dans leur coeur.


Crise d'Identité

Durant leur exode, les samurai du Clan de la Licorne n'ont jamais douté de leur identité : ils étaient Rokugani. Rokugan était à la fois le siège de leurs origines et la terre promise qu'ils reverraient un jour. Sans foyers défini ni véritables frères à qui parler, cette origine était une certitude à caractère vital, le fondement de leur force. Ce fut donc un choc considérable, une fois de retour au sein de l'Empire, de voir contesté leur héritage Rokugani. Pendant des siècles, ils avaient traversé les terres d'autrui en tant qu'étrangers; revenus "chez eux", ils ne s'attendaient absolument pas à être traités en étrangers.


Un peuple moins solide n'aurait pas résisté à pareille crise, mais celui du Clan de la Licorne tint bon. Après tout, hostilité et défiance n'avaient rien de nouveau, et désormais, ils avaient une raison de lutter : la réalité tangible d'un foyer.


"Respecter mes ancêtres au risque de subir l'opprobe, ou tâcher de me aire accepter en renonçant à mes traditions ?" Cette question, tout membre du Clan de la Licorne se la pose au moins une fois dans sa vie. Très souvent, ce sont les Ide qui sacrifient leur héritage afin de mieux servir le clan dans la cour de tel ou tel autre. Mais il arrive qu'un membre d'une autre famille, lassé d'être victime de raillerie et accablé de honte, renonce à ses traditions pour mieux s'intégrer au mode de vie dominant. De telles personnes se retrouvent souvent dans une position encore plus bancale : mal acceptés malgré tout, elles subissent désormais l'ostracisme de leur propre clan pour un choix jugé égoïste.


Marchandises Gaijin

Le Clan de la Licorne est l'un des trois clans à fournir des curiosité gaijin au marché intérieur, les deux autres étant ceux de la Mante et de la Tortue. Officiellement, l'Empire vit en parfaite autarcie. Dans la réalité, il existe une forte demande en babioles exotiques qui fournissent un sujet de conversation lors des dîners de cour : armes (cimeterre, katar, kukri, épée longue, bouclier,...), astrobale en cuivre, boite en métal ou en bois de facture ou exotique, épices et herbes exotiques, fourrures, fruits séchés exotiques, huile d'olive, ivoire, jeu de société (echecs, dames, backgammon,....), joyaux et gemmes, Kumis (lait de jument fermenté), livres, papyrus, parfums, pétrole lampant, poterie, sacs ou chaussures en cuir, sellerie en cuir, tapis, ustensiles, verrerie, viande séchée, vin épicé,...


Justice et Compassion

Les longs périples en terre étrangère du Clan de la Licorne ont été la source de maints enseignements, très différents de la norme jugée acceptable à Rokugan. En particulier, ils ont appris que toute contribution au bien-être du clan avait son importance : tous, de l'eta le plus modeste jusqu'au Champion, ont un rôle à jouer. Le Clan de la Licorne en est ainsi venu à comprendre qu'un paysan protégé et bien traité travaille beaucoup mieux que s'il trime sous la contrainte, et qu'un fermier sous-alimenté est moins productif que s'il est bien nourri. Garantir un traitement équitable et de bonnes conditions de vie aux paysans n'est pas seulement un acte de compassion, c'est aussi une excellente manière de donner de la force à tout le clan.


Bien entendu, le Clan de la Licorne ne chamboule pas pour autant l'Ordre Céleste et la hiérarchie sociale. Les samurai commandent et les heimin servent, comme il se doit. Mais tandis que les autres clans oublient parfois que leur devoir consiste à protéger le petit peuple, dans celui de la Licorne, on s'en souvient chaque jour. Shinjo était célèbre pour sa compassion, elle a montré l'exemple à suivre au sein du clan, mais ce n'est pas l'unique raison qui y sous-tend une telle philosophie. Au sein du Kolat aussi, on considère tous les êtres humains égaux entre eux : ironiquement, son influence subtile a très certainement contribué à préserver l'héritage de Shinjo.


Les Magistrats

La façon la plus évidente dont le Clan de la Licorne met la compassion en pratique est son sens aigu de la justice. Les magistrats du clan sont enclins à écouter les doléances des paysans, une bonne volonté qu'un seul autre clan manifeste (celui de la Mante). Même les eta sont entendus, bien que leurs recours soient gérés par les auxiliaires paysans des magistrats. Cela ne signifie pas pour autant que les castes inférieure ont toujours gain de cause, ou même ce dont elles ont besoin... mais, au moins, elles ont voix au chapitre. Et si une plainte est justifiée, il est en général donné suite à la requête.


Le clan ne ménage pas sa peine pour faire régner l'ordre et assurer la sécurité sur ses terres. Cavaliers émérites, ses magistrats patrouillent et n'hésitent pas à pourchasser brigands et autres ronin en rupture d'autorité. En vérité, les plaines s'étendant à perte de vue qui constituent l'essentiel des terres du Clan de la Licorne compliquent singulièrement la tâche des criminels souhaitant échapper au courroux des magistrats Shinjo.


Grâce aux talents diplomatiques des Ide, il n'est pas rare de voir un légiste du clan promu parmi les rangs des Magistrats d'Emeraude. Cela a permis d'asseoir leur réputation dans tout l'Empire : où que ce soit à Rokugan, l'arrivée d'un groupe de magistrats du Clan de la Licorne est toujours bien accueillie par les paysans.


Cette réputation a subi un coup sévère lorsque la Kami Shinjo a révélé au grand jour la conspiration du Kolat et purgé les rangs du clan. L'infiltration était particulièrement forte dans la famille Shinjo, qui fournissait également l'essentiel des juristes du Clan de la Licorne. Du jour au lendemain, les célèbres magistrats Shinjo devinrent d'infâmes traîtres aux yeux de tout l'Empire. Un revers que les plus rusés tournèrent à son avantage : il est parfois utile d'être craint des criminels, ou d'en voir certains risquer un pot-de-vin en s'imaginant avoir affaire à des magistrats corruptibles.


Le Clan de la Licorne et le Kolat

Quand le Clan de la Ki-Rin partit explorer les territoires au-delà des frontières de Rokugan, les chefs tribaux mécontents ayant fondé la conspiration du Kolat avaient déjà placé des agents chez les nomades Ujik-Hai. La rencontre de ces deux groupes fut perçue par les conjurés comme l'occasion rêvée d'infiltrer un Clan Majeur à grande échelle. Après avoir encouragé les Ujik-Hai à attaquer le Clan de la Ki-rin, ils négocièrent un traité de paix avec Shinjo. La Kami se laissa convaincre par leurs flatteries et leur besoin supposé de se voir guidés par une entité divine. Ils poussèrent ensuite les Ujik-Hai à prêter serment d'allégeance au Clan de la Ki-Rin, et Shinjo fit bon accueil à leur force et à leur savoir. Très lentement et très prudemment, le clan fut gagné par cette corruption. Abuser une déesse n'ayant rien d'une partie de plaisir, le Kolat ne prit aucun risque tant qu'elle continuait à diriger le clan en personne.

 

La disparition de Shinjo, lors de la bataille contre l'Ombre Rampante, permit au Kolat de se montrer plus actif dans son entreprise de subversion : les conjurés gravirent sans entrave les échelons de la hiérarchie. Le complot concentra ses efforts sur la famille dirigeante, les Shinjo, si bien qu'après plusieurs générations, le Champion du Clan lui-même fut recruté dans les rangs du Kolat. Au moment du retour du Clan de la Licorne à Rokugan, celui-ci était devenu le fer de lance de la société secrète.

Notons que même au plus fort de son influence, le Kolat ne comptait que peu de membres au sein du clan, et que la plupart de ces derniers ne comprenaient pas vraiment quelle cause ils servaient ; il est vrai que tout bon samurai obéit sans poser de question, et le Kolat ne s'est pas privé de ce levier pour opérer en toute discrétion. Seuls quelques hauts gradés connaissent la vérité, et encore faisaient-ils toujours en sorte d'agir dans l'intérêt du clan. Deux raisons à cela : la nécessité de cacher leurs propres motivations, bien sûr, mais aussi la théorie selon laquelle tout ce qui profite au Clan de la Licorne profite à terme au Kolat. La société secrète ne manipulait le clan qu'en cas d'absolue nécessité, le laissant la plupart du temps libre d'agir à sa guide. Lors des rares occasions où le Kolat fit appel à lui pour avancer ses propres pions, le Clan de la Licorne répondit aux sollicitations de façon prompte, fiable et efficace.


Une fois le complot démasqué, la famille Shinjo en porta la responsabilité : elle tomba en disgrâce et fut mise au ban. Pourtant, s'il est vrai que la plupart des conjurés étaient des Shinjo, d'autres familles avaient été infiltrées par le Kolat. Mais les Shinjo ne firent rien pour corriger cette relative injustice : selon eux, il valait mieux pour le clan qu'une seule famille soit compromise aux yeux de l'Empire. Ils assumèrent donc le rôle de bouc émissaires, mais les Shinjo survivants jurèrent que ce destin funeste ne frapperait aucune autre lignée. Ils entreprirent donc de pourchasser le Kolat sous toutes ses formes et formèrent les Vigilants, une organisation spéciale dont les membres ont conçu des techniques destinées à démasquer, contrer, et anéantir le Kolat.


Comment le Kolat s'est servi du Clan

La société secrète aurait pu disposer de la pleine puissance du Clan de la Licorne face à une menace sérieuse, comme un autre clan ou même l'Empereur, mais de telles mesures n'ont jamais été prises. Elles auraient mis en évidence la mainmise du Kolat sur le clan, et réduit à néant tout espoir de réussite à long terme. La conspiration se cantonna à utiliser le Clan de la Licorne pour des opérations plus modestes, et encore, avec parcimonie.La plupart du temps, ses samurai ignoraient qu'ils agissaient au nom du Kola : ils pensaient simplement le faire dans l'intérêt du clan, et d'ailleurs, les intérêts d'ailleurs, les intérêts des deux n'étaient pas toujours divergents.


Le Kolat s'appuyait principalement sur les puissants magistrats du Clan de la Licorne, souvent des Shinjo, soit en contrôlant un juriste membre de la société secrète, soit en se servant d'un supérieur pour donner un ordre de mission précis à un magistrat. Les magistrats du clan jouissaient de l'autorité, de la flexibilité et de la mobilité nécessaires pour mener à bien diverses missions de moindre ampleur : protection d'agents du Kolat, patrouille aux abords d'une base secrète, élimination d'un ronin ou d'un bandit ayant perdu toute utilité, enquête sur un lieu ou un individu ayant de l'intérêt pour les conjurés (cartel de contrebandiers ou allié potentiel, par exemple). Ils pouvaient même faire office d'estafettes en portant un courrier scellé ou un paquet à un autre agent, voire en voire en faisant chanter une cible.


Le Kolat se servit de temps à autre du Clan de la Licorne pour enquêter sur le chaos régnant dans l'Empire ou pour détourner l'attention de des propres activités. Quelques samurai furent ainsi sacrifiés afin de provoquer un autre clan ou une faction rivale, en suscitant un incident frontalier ou une insulte publique. Mais il s'agissait là de manoeuvres à double tranchant : en abuser risquait de nuire à la position du clan au sein de l'Empire. Le Kolat avait travaillé dur pour prendre le contrôle du Clan de la licorne, il n'était pas question de le mettre en péril sans raison impérieuse.


En fin de compte, le Kolat fit bon usage des diplomates Ide du clan, souvent bien placés dans les cours de Rokugan et dans l'appareil bureaucratique impérial. Consciemment ou non, ils furent nombreux à espionner pour le compte des conjurés auxquels ils transmirent des tonnes d'informations : nombre de documents impériaux auxquels ils avaient accès furent ainsi volés, modifiés, ou remplacés par des faux.


 


 
 
 

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