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le 13-08-2015 22:56

 

Le Clan de la Mante

 

 

 

"Yoritomo !" Le cri de guerre s'élève à l'unisson tandis que Yoritomo Arai et ses trois douzaines de matelots sautent du bastingage du Bec de Tortue pour se réceptionner sur le pont agité d'un étrange vaisseau gaijin. Le navire ennemi croule sous le poid des adversaires vivants comme morts, des hommes en armure qui se battent aux côtés de singulières créatures démoniaques que l'Empire a pris l'habitude d'appeler Destructeurs.


Le détachement Tsuruchi du Bec de Tortue a fait du bon travail: les rameurs gaijin ont été décimés et leur embarcation est hors d'état. La navigatrice Moshi du Bec est morte. Son corps gisant tangue au gré de la houle orageuse. Elle a perdu la vie en tuant le sorcier du navire ennemi. L'heure est désormais au choc de l'acier.


Arai aboie ses instructions, les matelots chargent. Dans les cieux, la foudre crépite, reflétée sur l'étrange armure insectoïde des Destructeurs, mais le Clan de la Mante ne faiblit pas. La foudre reste la marque d'Osano-Wo, Fortune du Tonnerre, pour qui la Mante est le meilleur des clans. Arai beugle de défi et se rue en avant. Ses jambes semblent s'adapter spontanément aux caprices du roulis. Les Destructeurs ont le pied moins sûr ; Arai ne peut réprimer un sourire prédateur. Ces abominations n'auraient jamais dû s'aventurer sur les eaux du Clan de la Mante. Il va désormais s'assurer qu'aucune d'entre elles n'aura le loisir de regretter son erreur.

Arai plaque le démon le plus proche au moment où il s'apprête à abattre son épée. Le pont ploie sous leur masse. Arai se redresse aussitôt tandis que le monstre est sonné. Le samurai fiche l'un de ses sai dans le poitrail de la bête, entre deux plaques d'armure. La bête se tortille et convulse, brisant la lame du même coup. Arai bondit en avant, sans attendre, et dégaine un autre couteau de sa bandoulière. Il passe l'énorme bouclier d'un gaijin et, dans le même mouvement, lui sectionne quelques tendons. L'homme s'écroule dans un hurlement.


Le pont est imbibé de sang et de pluie mêlés, tandis que résonnent le fracas du combat et le grondement de l'orage. Malgré la pluie battante, Arai croit distinguer le chef gaijin. Un personnage gigantesque, qui dépasse de deux têtes quiconque à bord. Il est vêtu d'une armure argentée rutilante. Une longue cape pourpre claque sur sa silhouette au gré du vent rugissant et sa tête est coiffée d'un casque en argent pourvu d'une crinière de cheval rouge. A la place de son visage, on ne voit toutefois qu'un puits de noirceur dans lequel brillent deux globes rubis. Ils dévisagent Arai avec une haine qui n'a rien d'humain, exempte de toute notion d'honneur ou de miséricorde, une haine qui ne s'intéresse qu'à la mort de tout ce qui vit.

"Toi", beugle la chose....à moins que ce ne soient juste ses pensées qui s'expriment. Arai sait pertinemment qu'elle ne parle pas rokugani, mais il saisit clairement le message. "Toi, meneur de guerre. Je te vois tel que tu es ! Ta main va faillir et ton courage s'évanouir !". Le démon traverse le long pont du vaisseau, sans se soucier de la houle ni des flèches Tsuruchi qui ricochent sur son armure. Ses étranges yeux rouges s'illuminent et Arai est soudain en proie à un accès de nausée...


Il n'est qu'un enfant qui coirt dans les rues de Samui Kaze Toshi, ce village marchand côtier du Clan de la Grue qui l'a vu naître. Il se souvient parfaitement de ce jour, qui n'a jamais quitté son esprit. Il s'appelle Taro et non encore Arai. Il n'est qu'un garçon. Il court vers l'étal où son père confectionne des filets. Les pavés glissent sous ses pieds et il perd l'équilibre, chute directement dans le dos d'un imposant samurai. Il tend les bras, même s'il sait ce qui va se passer, mais il ne peut l'éviter. En pleine chute, sa main se referme sur le fourreau du samurai.....


Son père qui tremble, la mine courroucée des magistrats du Clan de la Grue, et celui de la Mante qui sort tranquillement une corde de pièces avant de confier une petite fortune à son père. "Mon fils s'est montré très maladroit aujourd'hui. Cela a failli lui coûter la vie. Nous repartons sur-le-champ rejoindre les nôtres."


Tout devient flou, puis il a treize ans et s'entraîne au Dojo Raiden. Ses muscles lui font mal tandis qu'il se relève et essuie son visage maculé de sang. Le seinsei affiche un sourire dénué de compassion et lui fait signe de reprendre la posture. Du fond de la salle, son nouveau père observe d'une mine sinistrement approbatrice.

Arai secoue la tête et crache pour se débarrasser du goût visqueux de vomi. "Tu crois m'affaiblir ainsi, démon ? S'écrie-t-il. Tu crois que je ne sais pas ce que je suis ? Je suis Yoritomo Arai, fils de Yoritomo Han-Ku. Je suis un Yoritomo, un fidèle de l'homme devenu Kami, celui qui guide sa main. Toi, tu n'es rien !"

Le démon gaijin profère un juron de furie et abat ses deux énormes lames incurvées. Arai plong en avant en profitant du roulis. L'élan le projette entre les jambes écartées du démon et lui permet de se redresser d'une roulade. Les lames gaijin s'écrasent sur le pont et le démon perd deux précieuses secondes à les en extraire.


Arai assène un coup de manche de sai dans la nuque de la chose, juste sous le rebord courbe de son étrange casque. Le monstre fléchit les genoux et Arai tire sur la crinière pour exposer la gorge de son adversaire.

Un instant plus tard, la carcasse de plaques s'effondre sur le pont tandis que le contenu du casque se dissipe dans le néant.


L'escarmouche prend alors rapidement fin. Les Destructeurs restants et leurs serviteurs humains se montrent bien moins redoutables sans leur chef monstrueux. Les acclamations fusent, les armes du Clan de la Mante sont brandies et tous se congratulent chaleureusement. Deux hommes hissent Arai sur leurs épaules en riant bruyamment. Le navire fait une nouvelle embardée qui oblige Arai à agripper la houppe de ses porteurs.


La voix des Enfants de la Tempête retentit parmis les vagues; on peut penser que la sombre déesse qui guide ces démons les entend et, l'espace d'un instant, en frémit. "YORITOMO !"


 

Familles du Clan de la Mante

Les familles du Clan de la Mante constituent un cas très singulier, dans la mesure où elles représentaient chacune un clan Mineur jusqu'au début du douzième siècle. Ainsi, leur tradition et leur histoire sont bien plus variées qu'au sein des autres clans Majeurs, et les tensions qui persistent entre familles ne font rien pour contribuer à l'équilibre du clan.

 

 


La Famille Kitsune

"Sept fois à terre, huit debout"

(Bannière du Clan du Renard)

 

Le Mon de la Famille Kitsune

Le mon des Kitsune présente un renard de profil en train de bondir. Traditionnellement, la silhouette de l'animal apparaît dans les teintes fauves chères au clan, sur champ d'argent, mais certaines versions du mon inversent ces couleurs. Lorsque le Clan du Renard rejoignit celui de la Mante, ils se mirent d'accord pour que ces couleurs soient conservées, malgré le changement d'allégeance.


Les Kitsune descendent des membres du Clan de la Ki-Rin restés à Rokugan une fois que le Kami Shinjo guida la plupart de ses fidèles jusqu'aux Terres Brûlées. Cette petite bande de samurai finit par être expulsée de ses terres par le Clan du Lion et dut s'établir à Kitsune Mori. Les difficultés de la survie dans cette forêt les poussèrent à s'allier aux esprits kitsune qui y demeurent, au point que la famille adopta le nom de Kitsune en hommage à cette amitié. A la même époque, l'Empereur troublé par le sort des Kitsune rédigea un décret visant à restreindre les conflits déclenchés par les Clans Majeurs contre les Clans Mineurs.


Les Kitsune fondèrent une école de shugenja basée sur les techniques et les talents acquis auprès des esprits kitsune. Ils atteignirent une compréhension hors pair de Chikushudo, Royaume des Animaux. Les Kitsune qui ne communiquaient pas avec les kami devenaient éclaireurs ou chasseurs, et prirent l'habitude d'enrichir les leurs en travaillant comme guides pour d'autres clans. Quelques-uns se tournèrent également vers les arts, inspirés en cela par la beauté de leur demeure sylvestre.


Au cours de la Guerre des clans, le Clan du Renard respecta loyalement l'Alliance de Yoritomo. Bien des observateurs considérèrent même que Ryosei, Championne du Clan du Renard, fut le véritable coeur de l'Alliance qui poussa les autres meneurs de clan à se dépasser dans la coopération et la bravoure. Malgré cela, le Clan du Renard garda un vrai esprit d'indépendance et Ryosei éconduisit notoirement Yoritomo dans sa demande en mariage. Elle ne souhaitait pas que son clan se retrouve au service de celui de la Mante. Le Clan du Renard se retira d'ailleurs de l'Alliance à la suite de cet incident.


Cet esprit d'indépendance s'éteignit cependant quelque deux générations plus tard, non pas par volonté, mais par nécessité. Une puissante prophétesse s'était révélée au sein du Clan du Renard. Sa force et sa pureté spirituelle retinrent l'attention du sinistre Dragon de l'Ombre, qui lança une troupe de ronin corrompus par l'Ombre à l'assaut des terres du Clan du Renard. Celui-ci implora de l'aide, ce que le Clan de la Mante ne manqua pas de lui apporter en repoussant les sombres guerriers, évitant ainsi l'extermination des Kitsune. Mais les membres du Clan du Renard avaient subit de lourdes pertes et ne purent refuser l'offre de Naizen, alors Champion du Clan de la Mante, lorsque celui-ci leur offrit une place parmis les siens. Sa proposition était particulièrement généreuse, permettant notamment aux Kitsune de conserver leurs couleurs claniques (fauve et argent) plutôt que d'adopter le vert et l'or du Clan de la Mante. Kitsune Ryukan, Champion de son clan, accepta avec réticence et sa famille rejoignit le Clan de la Mante en l'an 1169.


Pour l'essentiel, les Kitsune se contentent de leur nouvelle demeure. Ils partagent volontier leur savoir avec la famille Moshi et leurs bushi peuvent désormais se former dans les écoles Yoritomo et Tsuruchi sans devoir troquer des faveurs politiques ou autres biens. Mais il reste des mécontents, notamment parmis ceux qui se souviennent de l'indépendance chère à leur ancien clan. En outre, les Kitsune craignent que les sbires du Dragon de l'Ombre ne reviennent mettre leur existence en péril.


L'Ecole de Shugenja Kitsune

Le Clan du Renard vit tout près de l'une des plus vastes forêts de Rokugan, ce qui a de toute évidence une grande influence sur les leçons qu'il enseigne. Chaque shugenja Kitsune développe un véritable amour pour les esprits et la tranquilité de la forêt car il y passe un nombre incalculable d'heures à méditer. Nul dans l'Empire n'est plus proche de la nature que le simple Kitsune qui vit dans les régions sauvages.

Compétences indicatives : art de la magie, calligraphie, chasse, défense, medecine (herboristerie), méditation

equipement indicatif : robe, wakizashi, couteau, étui à parchemin

autre indicatif : 3 koku, honneur 4,5


Voie : Forestier Kitsune (Bushi)

Les Kitsune sont des gens d'une simplicité authentique qui ont su traverser les siècles grâce à l'harmonie qu'ils entretiennent avec la forêt et les espritsqui les environnent. Bien des membres de la famille ont la capacité de converser avec les kami, mais chaque génération porte son lot d'individus qui en sont incapables. Ces hommes et ces femmes servent pourtant leur clan, avec la même fibre sauvage que leurs frères et soeurs. Ils figurent parmis les meilleurs forestiers de tout l'Empire.

 

 

 

La Famille Moshi

 

 

 

Le Mon de la Famille Moshi

Le mon du Clan du Mille-pattes, qui ne fut pas altéré lorsque la famille Moshi rejoignit le Clan de la Mante, présente un mille-pattes recroquevillé en cercle, la tête proche de la queue. Le mon apparaît traditionnellement sous les couleurs du clan : orange, noir et marron, mais depuis que les Moshi font partie du Clan de la Mante, ils en adoptent souvent les couleurs en signe de respect.


Au début du quatrième siècle, un modeste seigneur Isawa découvrit une superbe vallée isolée dans les Montagnes Seikitsu, au sommet d'une falaise surplombant la Mer d'Amaterasu. Il ne souhaitait rien de plus que d'étudier et d'enseigner dans la paix et put avec l'accord du Clan du Phénix s'établir dans ce val avec sa famille et ses élèves. Il mourrut sans laisser de fils, mais père de onze filles. L'autorité de sa famille revint donc par défaut à sa fille aînée, ce qui était plus que rare durant les premiers siècles de l'histoire de Rokugan. En trois générations, la famille devint un matriarcat affirmé. L'isolement de la vallée facilita cette évolution, seul un étroit défilé permettant d'y accéder par voie terrestre, tandis que les visites annuelles de ses lointains suzerains du Clan du Phénix, la petite communauté ne recevait de visites que de quelques aventuriers du Clan de la Mante.


Ce fut Isawa Azami, petite-fille du fondateur de la famille, qui définit ce qui allait véritablement devenir le Clan du Mille-pates. Elle eu une vision de Dame Soleil descendant des Cieux en robe chatoyante et dorée. Amaterasu s'adressa à elle en souriant : "Ma voix est la seule qu'il te faut entendre, ma sapience le demande". Enthousiasmée, Azami entreprit de convertir l'école de sa famille en établissement dédié à la vénération de la déesse du Soleil.


Peu de temps après cet évènement, l'Empereur accorda le nom de famille Moshi à Azami. Le Clan du Mille-pattes fut reconnu officiellement comme Clan Mineur en l'an 347. Il resta toutefois minuscule et obscur, presque ignoré du reste de l'Empire, jusqu'à la Guerre des Clans, huis siècles plus tard. Yoritomo respectait la puissance de la famille Moshi, malgré ses traditions matriarcales si singulières. A sa demande, elle rejoignit son Alliance et combattit aux côtés du Clan de la Mante. Lorsque Yoritomo épousa Moshi Wakiza, fille de la Championne du Clan Moshi Juiko, le Clan du Mille-Pattes se rapprocha encore davantage de celui de la Mante, qu'il finit par rejoindre à la fin de la Guerre contre l'Ombre.


Bien que pleinement intégrés au Clan de la Mante, les Moshi continuèrent à respecter la tradition matriarcale de leur famille. Les hommes Mochi avaient la possibilité de servir leur clan au sein d'autres écoles et carrières, mais l'école de shugenja Moshi n'admettais que des femmes. La famille se développa considérablement dans les générations qui suivirent son admission au sein du Clan de la Mante, mais elle reste de loin la moins nombreuse du clan, même à l'époque moderne. Le fait que les Moshi soient dirigés par des femmes qui par ailleurs respectent des règles sociales et une étiquette très traditionnelles les met souvent en porte à faux avec le reste du clan, les tensions étant monnaie courante. A l'inverse, les Moshi s'avèrent d'excellents intermédiaires lorsque le Clan de la Mante doit négocier avec des factions très traditionalistes comme le Clan du Phénix (dont descendent les Moshi) et les familles impériales. La famille a également trouvé le moyen de contribuer à l'art de la navigation, atout précieux du clan, en se plongeant dans l'étude des kami et de l'eau.


La mort d'Amaterasu à l'issue de la Guerre contre l'Ombre fut un revers terrible pour les Moshi, et a peut-être influé sur leur décision de renoncer à leur indépendance et de rejoindre le Clan de la Mante. L'ascension de Hida Yakamo en tant que Sire Soleil les plongea dans l'inquiétude, sachant que Yakamo n'était pas de son vivant connu pour sa piété ni sa dévotion. Quand le Dragon de Jade renversa Yakamo deux générations plus tard, la famille Moshi éprouva une joie discrète, suivie d'un puissant sentiment de renouveau émotionnel et spirituel.


L'Ecole de Shugenja Moshi

Les pratiques des shugenja Moshi furent développées au fil de nombreuses années passées à vénérer la Déesse Soleil. Malgré les bouleversements que l'Ordre Céleste a connu au cours de l'histoire de Rokugan, les Moshi n'ont pas dérogé à leurs habitudes, même si la nature de leurs études magiques a quelque peu changé. Depuis qu'ils ont rejoint le Clan de la Mante, ils se sont détournés de la théologie pure pour s'interesser davantage aux affaires pratiques et excellent dans l'art d'invoquer les kami qui contrôlent le climat. De fait, les Moshi, bien plus nombreux que les quelques shogenja Yoritomo, servent à bord des vaisseaux de leur Clan dans le but d'apaiser les océans lors des voyages importants.

A l'instar de leurs cousins Yoritomo, les Moshi ont d'excellentes facultés d'adaptation. Ils peuvent même rivaliser avec les Isawa du Clan du Phénix.


Compétences indicatives : art de la magie, calligraphie (code secret), connaissance en théologie, divination, méditation

Equipement indicatif : robe, wakisashi, couteau, étui à parchemin

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 4,5

 

 

 

 

 

La Famille Tsuruchi

"Un Tsuruchi n'abandonne pas la traque tant que la proie ou le prédateur n'est pas mort"

(Proverbe Rokugani) 

 

Le Mon de la Famille Tsuruchi

Le mon Tsuruchi présente une guêpe en vol, de profil, prête à piquer sa proie. Le symbole (et donc le nom même du Clan de la Guêpe) est issu du surnom de "Petite Guêpe" qu'on donnait à Tsuruchi. Lorsque l'Empereur octroya à Tsuruchi le droit de fonder un clan et de choisir un mon, il retrouva chez lui ses fidèles qui avaient déjà choisi pour lui un symbole reflétant selon eux l'esprit de leur clan naissant.

Les couleurs traditionnelles des Tsuruchi sont le noir et l'or. Après avoir rejoint le Clan de la Mante, ils en adoptèrent les couleurs, mais de nombreux Tsuruchi (notament ceux qui continuent à servir comme chasseurs de primes) portent un brassard affichant les couleurs de la Guêpe pour rappeler que leur coeur est toujours lié à leur fondateur.


Le clan fondé par Tsuruchi resta de taille très modeste durant sa première génération malgré son programme de recrutement (dix nouveaux membres par an). Quand survint la Guerre des Clans, le Clan de la Guêpe était toutefois assez nombreux et compétent pour contribuer de manière décisive à l'Alliance de Yoritomo, tandis que les prestations lucratives de ses membres en tant que chasseurs de primes assuraient l'approcivionnement régulier des ses coffres. Tsuruchi lui-même trouva même le moyen de passer du temps à la Cour Impériale, où il stupéfia l'assemblée de courtisans par ses démonstrations de kyujutsu (tir à l'arc).


Malgrè cette renommée, Tsuruchi et ses fidèles avaient également leur lot d'ennemis et le credo qu'il mit au point pour sa famille (le fameux Code de la Guêpe) subit une âpre critique de la part des adeptes du Bushido traditionnel. Mais cette position inconfortable suscita la sympathie des Yoritomo, eux-mêmes habitués à l'hostilité et au mépris du reste de l'Empire. Lorsque le Clan de la Guêpe rejoignit celui de la Mante à l'issue de la Guerre contre l'Ombre, les Yoritomo accueillirent les Tsuruchi à bras ouvert. Tous les membres du clan n'étaient pas aussi bien disposés, toutefois : les Moshi (et plus tard les Kitsune) voient d'un mauvais oeil de nombreuses pratiques singulières de cette famille.


Les Tsuruchi figurent parmi les familles de Clan Majeur les plus jeunes, et cela se voit. Quand un Akodo ou un Shiba cherche les conseils de ses ancêtres, un Tsuruchi aura plutôt tendance à compter sur ses propres ressources, ou sur ses frères et soeurs de la famille. Si l'on ajoute à cela leur préférence pour l'arc au détriment du sabre (de nombreux Tsuruchi refusent encore de porter ou d'utiliser des lames), on ne sera pas surpris qu'ils soient parfois perçus comme arrogants, irrespectueux, voire impies.


Dans les générations qui suivirent leur fusion avec le Clan de la Mante, les Tsuruchi ont quelque peu adapté leurs idéaux à leur statut de membres d'un Clan Majeur. Parmi les plus jeunes, certains ont renoncé au Code de la Guêpe en faveur du Bushido, ou même étudié l'escrime au détriment du traditionnel tir à l'arc. Pour l'instant ces désaccords internes n'ont pas débouché sur des actes véritablement violents, ce qu'on doit en partie à la modeste taille de la famille. Il est effectivement très rare qu'un Tsuruchi en tue un autre, même pour un affront insoutenable. Le fondateur de la famille a appris aux siens à s'unir contre les menaces, enseignement qui leur tient à coeur.


Le Code de la Guêpe

Lorsque Tsuruchi fonda le Clan de la Guêpe, il renonça à la vie de samurai et au Code du Bushido traditionnel. Il brisa son propre sabre et fit le serment de ne combattre qu'à l'arc. Quoiqu'il en soit, il estima important de proposer une éthique commune à ses fidèles et créa donc le Code de la Guêpe, inspiré de ses propres idéaux. Bien que ce code soit toujours révéré au sein du Clan de la Mante de l'époque moderne (un sensei a été jusqu'à rédiger un traité le concernant, à la manière des méditations d'Akodo sur le Bushido dans Le Commandement), tous les Tsuruchi n'y adhèrent pas. Dans les générations récentes, beaucoup ont adopté le Bushido, estimant que rejoindre un Clan Majeur impliquait des obligations de loyauté et de devoir. Le Code de la Guêpe correspond à six principes moraux et philosophiques, que tous les Tsuruchi sont censés respecter :


°Honnêteté : Les mensonges des samurai ont failli tuer Tsuruchi et les siens, mais une véritable Guêpe sait que la duperie a toujours un prix.


°Loyauté : Une véritable Guêpe ne se laissera jamais aller à endreindre un sement, à tromper un employeur ou à rompre un contrat avec un client honnête. Les Tsuruchi travaillent certes souvent pour de l'argent (surtout lorsqu'ils sont chasseurs de primes), mais cette loyauté monnayée est aussi fiable que celle de n'importe quel samurai tant que l'employeur ne cherche pas à les abuser.


°Miséricorde : Une Guêpe ne tuera que ceux qui le méritent. Il faut notamment protéger les innocents.


°Justice : La parole de l'Empereur fait loi, et la loi doit être respectée. Les samurai contournent et exploitent la loi à leurs fins, les Tsuruchi l'honnorent.


°Fraternité : Chaque Tsuruchi est le frère, la soeur, le parent et l'enfant de tous les autres Tsuruchi. C'est cette conviction qui empêche les désaccords de prendre trop d'ampleur au sein de la famille.


°Discernement : L'indécision est la pire des faiblesses. Lorsque le code ne peut dicter ses actions à un Tsuruchi, ce dernier doit faire ce que son coeur lui dit, et accepter les conséquences éventuelles.


L'Ecole d'Archer Tsuruchi

Avant de rejoindre les Mante, lorsqu'ils constituaient encore le Clan de la Guêpe, nul doute que les Tsuruchi étaient les meilleurs archers de l'Empire. Toutefois, le fait qu'ils aient placé l'archerie avant l'étude du sabre a souvent suscité la méfiance des autres familles. Les Tsuruchi s'en moquent cependant. Ils croient en la pureté de l'arc et bien que leurs sensei leur apprennent à se servir d'autres armes, cela leur apparaît parfaitement secondaire. Les Techniques Tsuruchi incarnent la philosophie même de l'archerie à Rokugan, selon laquelle la flèche connait sa voie et doit être tirée instinctivement.

Les Techniques Tsuruchi tournent presque exclusivement autour du combat à distance, un domaine dans lequel ils excellent. Bien qu'il s'agisse là d'un avantage considérable, ces samurai sont nettement surclassés par l'ensemble des autres Ecoles de Bushi quand il leur faut combattre au corp à corp.


Compétences indicatives : athlétisme, chasse, défense, enquête, Kyujutsu (tir à l'arc) (Yumi, rang 2)

Equipement indicatif : armure légère ou d'Ashigaru, vetements robustes, Arc, fleches, couteau

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 3,5


L'Ecole de Chasseur de Prime Tsuruchi

Lors des premières générations de la famille Tsuruchi, alors qu'on la connaissait simplement comme Clan de la Guêpe, les vassaux de Tsuruchi étaient connus pour deux choses : leur talent ahurissant arc en main et leur détermination implacable comme chasseurs de prime. Le Champion d'Emeraude autorisa le clan à traquer les fugitifs moyennant rémunération. Pendant de nombreuses années, le Clan de la Guêpe survécut essentiellement grâce aux revenus générés par cette pratique. De nombreux samurai comdamnaient ces activités mercenaires, mais personne ne pouvait nier les prouesses des Tsuruchi. Rares étaient les magistrats de clan qui refusaient leurs services.


Depuis que la famille a rejoint le Clan de la Mante, ses deux domaines emblématiques se sont quelque peu scindés pour évoluer vers deux écoles distinctes parmi lesquelles les jeunes Tsuruchi choisissent, en fonction de leurs aptitudes et de leurs préférences. La plupart optent pour une carrière de soldats archers au sein de l'armée du clan (par l'intermédiaire de l'Ecole des Archers Tsuruchi), mais quelques-uns préfèrent perpétuer la tradition originelle de la famille en intégrant la petite, mais renommée, Ecole des Chasseurs de Prime Tsuruchi.


Les membres de cette Ecole sont traités comme de vrais magistrats de clan au sein des provinces Tsuruchi et même souvent le reste des terres du Clan de la Mante. Le contrat entre les Tsuruchi et le Champion d'Emeraude existe toujours, c'est pourquoi la famille peut confier à un certain nombre de ses élèves une autorité équivalente à celle d'un Magistrat d'Emeraude, du moins tant qu'il s'agit d'appréhender des criminels reconnus. Mais cette selection se fait avec un soin et une précaution extrêmes, car les Tsuruchi ne savent que trop bien que le contrat serait annulé si jamais un abus était constaté.

Les Chasseurs de Primes Tsuruchi sillonnent l'Empire pour retrouver des fugitifs, des individus accusés de crimes qui sont parvenus à se soustraire à la justice que le réservent les autorités supérieures. Bien que, techniquement, les Tsuruchi ne puissent traquer que les criminels désignés par l'autorité impériale, ils peuvent également accepter des missions confiées par des clans ou des familles qui font appel à leur concours.


Compétences indicatives : athlétisme, chasse (pistage), connaissance de la pègre, enquête, intimidation, kenjutsu, kyujutsu

Equipement indicatif : Armure légère ou d'Ashigaru, vêtements robustes, daishi, arc ou couteau

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 4,5

 

 

  

La Famille Yoritomo

"Nous sommes les enfants de la tempête"
(Devise de la Famille Yoritomo)

 

Le Mon de la Famille Yoritomo et du Clan de la Mante

Le mon du Clan de la Mante et de la famille Yoritomo est interchangeable, ce qui peut parfois irriter les autres familles. Il présente la partie supérieure d'une mante, de profil, les pattes avant prêtes à frapper. Il s'agit d'un symbole du courage et de l'esprit de défi d'un clan et d'une famille qui ont forgé leur destin par leurs propres efforts.

La mante est souvent représentée en vert sur champ d'or, couleurs du clan.


Contrairement à tous les autres clans Majeurs, celui de la Mante ne dispose pas de famille portant le nom de son fondateur, Kaimetsu-Uo. La famille qu'il engendra ne porta pas de nom jusqu'à l'époque de Gusai, puis la disgrâce connue par la lignée de ce dernier laissa une nouvelle fois le clan sans nom de famille jusqu'au douzième siècle. La famille Yoritomo de l'ère moderne tient son nom du Champion du Clan durant le Second Jour des Tonnerres, qui éleva le clan au rang de Clan Majeur et donna sa vie pour l'Empire à la Porte de l'Oubli.

Comme l'homme qui leur légua son nom, les Yoritomo sont renommés pour leurs prouesses physiques et leur vaillance au combat. Descendant des lignées respectives de Hida et de Matsu, les Yoritomo sont généralement forts et rapides, tandis que la vie de marin a tendance à leur hâler et leur durcir la peau. Ils se montrent gais et affables, généreux avec les plus faibles, mais partagent aussi l'ambition, l'intransigeance et la brutalité propres à Yoritomo. Petits, revanchards et marginalisés par rapport au reste de l'Empire (du moins le perçoivent-ils ainsi), les Yoritomo se montrent souvent très pragmatiques et peu en harmonie avec le sentiment conventionnel des Rokugani vis-à-vis du commerce ou des manières courtoises. Depuis que le Clan de la Mante est devenu Majeur, ils ont parfois dû mitiger ces tendances pour survivre dans la jungle politique de l'Empire, mais leur nature instinctive n'a pas changé.


Le Yoritomo moyen passe sa vie en mer, pour commercer, guerroyer et faire fructifier l'excellence navale héritée par le clan. La piraterie est l'un des vices récurrents de la famille, comme la contrebande de marchandise gaijin et autres. De nombreux membres du clan étaient de simples pirates ou bandits avant de le rejoindre. A l'inverse, quand le clan doit faire bonne figure vis-àvis de la loi, il lui arrive de se débarasser de ses éléments les moins estimables, ce qui provoque inévitablement une recrudescence de pirates ronin. La vie en mer rend également les Yoritomo très superstitieux; l'océan est une contrée impitoyable et l'ire de Suitengu peut couler un navire pour la plus triviale des offenses.


Les Yoritomo dirigent le Clan de la Mante et leur daimyo en est traditionnellement le Champion. Ils font de leur mieux pour entretenir de bonnes relations avec les autres familles du clan, même si cela peut s'avérer très épineux connaissant leurs traditions très divergentes. Cette volonté sied une nouvelle fois à l'esprit de Yoritomo, un homme fier qui comprenait que les Champions des Clans Mineurs qui s'allieraient à lui seraient tout aussi fiers de leur propre héritage. C'est sans doute ce qui explique en partie pourquoi les Yoritomo mettent un point d'honneur à accorder une grande indépendance aux autres familles du clan.


Les Yoritomo se sont depuis toujours mariés très jeunes pour engendrer de nombreux enfants afin de favoriser la croissance de leur modeste clan. Leurs familles se montrent très proches et unies. Menacer le membre d'un foyer revient à les attaquer tous. Cette solidarité se retrouve dans les armées du clan, notamment dans la marine. Les équipages des navires sont souvent composés de familles entières, gage de loyauté et de dévouement.


Les Yoritomo tirent une grande fierté d'avoir Osano-Wo, Fortune du Tonnerre, comme ancêtre, et sont convaincus que son âme les accompagne. La famille dans son ensemble est fascinée par le tonerre et la foudre depuis la vision qui donna son nom à la Cité de la Foudre. De nombreux domaines, navires et unités militaires Yoritomo portent des noms liés aux orages et autres phénomènes associés à Osano-Wo. Les Yoritomo les plus jeunes (et ceux qui ont encore une âme d'enfant) n'hésitent pas à courir à ciel ouvert, à travers champ ou sur le pont des bateaux quand survient une tempête, et beuglent en réponse aux rugissements des cieux, en guise d'hommage au père impétueux de leur fondateur. Les éclairs sont toujours considérés comme de bons présages et l'on dit qu'une flotte du Clan de la Mante ne peut être vaincue lors d'un orage.


En dehors du clan, les amis des Yoritomo sont rares, mais ils préservent certaines affinités avec le Clan du Crabe et celui de la Licorne, tous deux souvent considérés comme étrangers et dédaignés par le reste de Rokugan.


La Légion Tempête

La Légion Tempête est l'unité militaire la plus redoutable et prestigieuse du Clan de la Mante et n'accepte dans ses rangs que les Yoritomo qui ont fait preuve d'une loyauté infaillible envers le Champion du Clan. L'honneur se transmet de parent à enfant. Celui qui atteint l'âge adulte est emmené au palais de Kyuden Gotei où on lui montre les grottes et tunnels qui se cachent dans ses entrailles. Ce réseau secret parcourt des kilomètres et relie les dizaines de criques d'où partent les contrebandiers du clan pour en remplir les coffres.

Les Membres de la Légion Tempête sont censés placer le devoir envers le clan au-dessus de tout (même de l'Empire). En retour, ils peuvent compter sur la loyauté indéfectible de tous les membres de la famille Yoritomo. Il est inconcevable pour un Yoritomo de trahir un membre de la Légion Tempête.

Quand un membre de la Légion meurt, on porte son casque jusqu'aux grottes de Kyuden Gotei, où on le place dans un sanctuaire illuminé d'une flamme sacrée et éternelle. Les jeunes adultes qui rejoignent la Légion sont également emmenés dans cette salle où on leur raconte quelques histoires parmi les centaines liées aux casques reposant ici.


L'Ecole de Bushi Yoritomo

Les Yoritomo sont les maîtres des océans. Au fil des siècles d'affrontement navals, ils ont developpé un style de combat très singulier qui tient compte du roulis et s'appuie sur de nombreux déplacements. Ils sont également compris qu'une bataille qui s'éternise est presque toujours préjudiciable en combat naval, aussi ont-ils appris à exploiter les faiblesses de leurs adversaires. Enfin, les effets corrosifs de l'air marin sur l'acier sont bien connus, si bien que les Mante se servent depuis des siècles d'un armement hétéroclite, notamment des armes habituellement réservées à la paysannerie.

Les Techniques Yoritomo se dispersent quelque peu, les Yoritomo sont des touche-à-tout, ce qui les rend très polyvalents en cas d'escarmouche.


Compétences indicatives : commerce, couteaux (kama), défense, Jiujutsu (armes improvisées), Kenjutsu (voie de l'épée), navigation

Equipement indicatif :armure légère, vetements robustes, daisho

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 3,5


L'Ecole de Courtisan Yoritomo

Livrée à elle-même par un Empire qui ne s'y intéressait guère, la famille Yoritomo a pourtant refusé de baisser les bras et a consacré ses gigantesques ressources à tous les aspects imaginables de développement d'un Clan. Saisissant que des courtisans habiles pouvaient avoir un impact important sur leurs intérêts mercantiles, les Yoritomo fondèrent une Ecole censée les aider dans ce sens. Heureux dans leurs entreprises commerciales, les courtisans Yoritomo mettent rarement les pieds à la cour, en raison sans doute de leur rudesse et de leurs recours très réguliers à l'intimidation. Mais depuis leur ascension au statut de Clan Majeur, les Mante changent doucement de tactique et l'Ecole de Courtisan Yoritomo rencontre de plus en plus de succès dans l'arène politique.

Les Techniques des Yoritomo s'attachent à l'intimidation et aux brimades. Cela les rend particulièrement efficace face à des adversaires peu habitués à de telles tactiques ou n'ayant pas de réelle volonté. Malheureusement, les adversaires endurcis, comme les Grues ou les Scorpion, sont parfois immunisés contre les principales capacités des Yoritomo.


Compétences indicatives : commerce (estimation), courtisan, défense, etiquette, intimidation (contrôle), sincérité

Equipement indicatif : vetements extravagants, wakizashi, necessaire de calligraphie

autres indicatifs : 10 kokus, honneur 2,5


L'Ecole de Baroudeur du Clan de la Mante

Tout au long de son histoire ou presque, le Clan de la Mante a été associé à la flibuste et à la contrebande. Bien qu'il ait parfois fait mine de vouloir purger ses rangs de ces criminels (surtout quand il a obtenu le statut de Clan Majeur), ceux-ci n'ont jamais vraiment été éradiqués. En revanche, ces tentatives ont surtout démocratisé ses techniques de combat que l'on retrouve parmis les ronins, les wako de roturiers (bandes pirates) et les divers cartels de contrebande, autant qu'au sein des troupes du clan.

Les techniques des Baroudeurs du Clan de la Mante sont encore moins conventionnelles que celles des bushi Yoritomo. Elles sont le fruit d'affrontements violents sur les ponts des navires et dans d'innombrables tavernes mal famées, transmises directement au sein d'une même famille (souvent de manière déconcertante) et non dans le cadre formel d'un dojo. On raconte que cette approche du combat se retrouverait dans la Confrérie de Shinsei, voire qu'elle trouverait ses origines chez des moines un peu trop ivres, avant de s'être transmise au Clan de la Mante. Quoiqu'il en soit, ce style peu conventionnel prospère encore au sein du clan et parmi les criminels.


Compétences indicatives : athlétisme, commerce, couteaux, intimidation, jiujutsu, navigation

Equipement indicatif : vêtements élimés, kama, tanto

autres indicatifs : 4 kokus, honneur 3,5


Ecole Avancée de la Mante : Chevaucheur de Tempête (Shugenja)

Les Chevaucheurs de Tempête appartiennent aux shugenja d'élite présents au coeur des armadas du Clan de la Mante. Ils consacrent leurs études à l'océan et aux kami de l'eau qui circulent autour des îles de la Mante. Maîtres incontestés de la mer, ils s'efforcent d'entretenir un lien permanent avec les flots. Les Chevaucheurs de Tempête constituent un atout précieux en cas de bataille navale et leur ombre plane sur tous ceux qui osent remettre en question la domination des océans qu'exerce le Clan de la Mante. Parfaitement à l'aise en mer, ils naviguent sur les océans avec une facilitée enviée de tous ceux qui les côtoient. Descendants de la Fortune du Feu et du Tonnerre, ils lancent des éclairs sur leurs cibles ou invoquent la puissance de l'océan pour les engloutir.


Voie : Scélérat Yoritomo (Bushi)

Autrefois un Clan Mineur, le Clan de la Mante et les Yoritomo n'ont jamais craint de se livrer à des activités plus que douteuses pour se tailler un nom. Au fil des ans, ils sont devenus contrebandiers, pirates et mercenaires. La Mante a gagné sa légitimité avec le temps, mais les vieilles habitudes ont la vie dure, surtout lorsqu'elles se révèlent particulièrement efficaces pour exaucer les souhaits des Yoritomo. Le Scélérat se livre à des actes indignes d'un samurai, mais il sait qu'il le fait pour le bien de son Clan.


Voie : Navigateur Mante (Shugenja)

Le Clan de la Mante règne en maître incontesté sur les océans. Chaque capitaine de navire a suivi une formation de manière à pouvoir naviguer dans le pire de ce que la mer a à lui offrir. Le Navigateur Mante, quand à lui, peut régler des problèmes qui dépassent l'entendement. Sa maîtrise des océans n'a nulle autre pareille; ses prières parviennent à apaiser une mer démontée et éclaircir les cieux les sombres. Les hommes d'équipage peuvent dormir tranquilles, ils savent que le Navigateur les ramènera sains et saufs sur la terre ferme.


Voie : Gardien du Soleil Moshi (Bushi)

Une grande partie de son existence, la famille Moshi ne disposait pas de bushi capables de protéger ses domaines. Ses maigres ressources lui permettaient d'engager quelques ronin pour épauler ses rares membres qui n'étaient pas shugenja, mais tout le monde s'accordait pour voir là une carence qui se serait vite révélée critique si la famille n'avait pas bénéficié d'un isolement aussi radical. Ce manque de bushi est moins problématique depuis l'intégration des Moshi au Clan de la Mante, car les Yoritomo peuvent fournir une protection digne de ce nom. Pourtant, la famille préfère compter sur les siens pour défendre ses sites les plus sacrés.

L'unité de bushi que l'on appelle des Gardiens du Soleil a évolué au fil des siècles. Elle comprend les meilleurs guerriers Moshi disponibles et se spécialise aussi bien dans la protection des terres de la famille que dans celle de ses shugenja. Les Gardiens du Soleil ne sont pas aussi connus que les yojimbo Shiba ou Daidoji, mais ils sont respectés pour leur dévouement et leur compétence.  

 
 

Le Clan de la Mante et les Heimin : Héros du Peuple

D'un bout à l'autre de Rokugan, l'Ordre Céleste maintient les gens du commun dans un statut de servitude et de terreur certaine. Les roturiers doivent constamment s'incliner et peiner, de peur qu'un samurai ne s'en formalise et décide de les priver de leur tête. Les samurai sont quant à eux élevés selon le sentiment que les paysans ne sont guère que des outils qu'il faut protéger, certes, mais qui ne doivent pas être source d'inquiètude ou d'émotion.


Il y a bien entendu des exceptions. On sait par exemple que le Clan du Crabe arme ses paysans dans la guerre contre l'Outremonde. Celui du Phénix s'emploie à éduquer ses fermiers selon la voie du Tao, de manière à faciliter leur progression dans la Roue Céleste de la réincarnation. Le Clan de la Licorne estime que la loi doit servirà protéger tous les Rokugani, samurai comme paysans. Le Clan de la Mante va plus loin encore. Depuis qu'il existe, ce clan s'est montré en effet particulièrement reconnaissant et attentionné envers sa population paysanne. Cette générosité est tellement notoire que lorsque le Clan de la Mante s'approprie de nouvelles terres, les paysans locaux organisent souvent des fêtes, certains que leur qualité de vie va grandement s'améliorer. Parmis les autres Clans Majeurs, beaucoup trouvent cette approche risible, ne voyant pas pourquoi les membres de la classe des guerriers devraient se soucier de ceux qui ne sont même pas des personnes à part entière. L'attitude du Clan de la Mante laisse même perplexe ceux du Crabe et de la Licorne.


Comment s'explique cette approche si singulière ? On peut en partie y voir l'expression de la nature maritime du Clan de la Mante. La plupart des armées claniques emploient des ashigaru (soldats paysans), mais ces recrues de second rang sont bien séparées des troupes de samurai. A bord des flottes du Clan de la Mante, en revanche, les matelots paysans comme samurai oeuvrent côte à côte, naviguent sur les mêmes mers, endurent les mêmes tempêtes, entretiennent les mêmes navires et livrent les mêmes batailles. En outre, la taille réduite du Clan de la Mante durant les premiers siècles de son histoire et les conditions difficiles des Iles de la Soie et des Epices ont exigé ce rapprochement entre samurai et heimin, ne serait-ce que pour survivre. L'ère moderne et la taille plus respectable du clan ne requièrent plus cette proximité avec les roturiers, mais les Yoritomo perpétuent une grande partie des aspects contractés lorsqu'ils constituaient un clan Mineur.


Par ailleurs, le Clan de la Mante s'est déployé échelon par échelon depuis ses origines modestes pour accéder au statut de clan Majeur, si bien qu'il a tendance à avoir une perspective différente de l'Ordre Céleste. D'après ses membres, la situation de chacun n'est pas gravée dans la pierre. Il est toujours possible de l'améliorer, pas seulement par le biais de la réincarnation, mais également au cours d'une vie. C'est ainsi que la détermination qui alimente l'ambition implacable (et notoire) du clan régit aussi son affection pour les castes inférieures. Le Clan de la Mante ne va certes pas aussi loin que le Clan de la Tortue (dont les membres vivent pratiquement comme les paysans), mais il témoigne à ses heimin une attention et une fratérnité que l'on ne retrouve pas au sein des autres Clans Majeurs.


Cette approche s'est fait jour bien avant que le Clan de la Mante ne devienne Majeur, mais elle semble s'être transmise aux familles qui l'ont rejoint plus récemment. De fait, dans le cas de la famille Tsuruchi, une tendance comparable s'observait déjà avant cela. Lorsque Tsuruchi renonça au Bushido pour concevoir le Code de la Guêpe, il ne se contenta pas d'adopter une relation plus proche et protectrice avec les roturiers, mais décida aussi d'enrôler tous les archers compétents au sein du clan, quelles que soient leurs origines. Le recrutement actif de ces nouveaux membres a certes pris fin avec l'intégration des Tsuruchi au Clan de la Mante, mais la famille adhère pour l'essentiel toujours au Code de la Guêpe. Défenseurs de la loi et redresseurs de torts, ils doivent souvent oeuvrer auprès des paysans ou les protéger directemet, ce qui n'arrive que très rarement aux autres familles de samurai.


Les Moshi et les Kitsune ont une attitude plus conventionnelle vis-à-vis des gens du peuple, mais la petite taille et l'isolement de ces deux Clans Mineurs ont induit des relations plus intimes entre samurai et heimin. Ainsi, même si ces familles ont éprouvé quelques difficultés à s'adapter harmonieusement au Clan de la Mante, aucune n'a été sérieusement dérangée par l'attitude du clan à l'égard des roturiers.


Remarquons toutefois que malgré leur réputation de défenseur des gens du commun, les membres du Clan de la Mante ne sauraient tolérer les marques d'insolence ou d'insubordination de la part de leur paysans. Un heimin qui se montre irrespectueux s'expose autant à l'exécution sommaire sur les terres du Clan de la Mante qu'ailleurs. Les paysans ne doivent pas espérer un traitement équivalent à celui des samurai. Simplement, le Clan de la Mante considère comme insoutenable d'opprimer ceux qu'il a la responsabilité de protéger.


La Compassion du Clan de la Mante dans le Jeu

 

Un joueur qui interprète un personnage altruiste du Clan de la Mante risque de se retrouver en porte à faux avec ses compagnons concernant le traitement des classes inférieures. Celui qui adhère à la philosophie du Clan de la Mante doit naturellement se porter au secours des paysans opprimés. Il ne sera peut-être pas honorable de s'opposer vertement à un samurai du Clan du Lion qui ordonne la flagellation d'un heimin, mais il est concevable pour un membre du Clan de la Mante de faire office de médiateur ou d'intercéder en faveur du paysan. Ce genre de comportement peut être considéré comme une tare sociale dans l'Empire.

 

 

Pirates, Corsaires et Marine du Clan de la Mante

Le Clan de la Mante est connu pour compter les meilleurs marins de Rokugan et personne ne lui dispute la marine la plus puissante de l'Empire. Ce n'était pourtant pas le cas lors des premières années du clan. Au début, le Clan de la Mante n'était qu'une petite bande à la tête de quelques navires et ne présentait guère de menace pour les Clans Majeurs. Bien incapable de rivaliser en nombre avec les autres clans, il se concentra sur l'aspect financier et sauta sur toutes les occasions commerciales en faisant acte de présence navale dans tous les ports de l'Empire...puis sur quelques quais étrangers.


Les affrontements en mer étaient rares à cette époque reculée. Aucun clan ne disposait d'une véritable flotte. C'est ainsi que même les escadrilles du Clan de la Mante parvenaient à s'enrichir comme mercenaires engagés par le plus offrant. Cette pratique s'avéra tellement lucrative que le clan la perpétua bien après s'être établi comme la flotte la plus puissante de l'Empire.


Les pirates indépendants qui se réunissent en bandes appelées wako, sont vite apparus dans l'histoire de Rokugan, même s'ils ont rarement été assez nombreux pour menacer directement les Clans Majeurs. Les bandes de forbans avaient généralement une carrière courte, mais parfois très lucrative, les plus prospères comme Yasuki Fumoki parvenant à se faire une réputation très enviable et romantique auprès des gens du peuples.

Les membres du Clan de la Mante louaient souvent leurs services pour combattre la piraterie et se montraient bien entendu impitoyables lorsqu'il s'agissait d'éliminer les boucaniers qui menaçaient leurs livraisons. Ce que le clan admettait moins volontier, toutefois, était que l'essentiel de la "piraterie" harcelant les eaux de Rokugan était de son propre fait. Les capitaines de navire du Clan de la Mante qui croisaient des vaisseaux marchands isolés des autres clans n'hésitaient pas à les attaquer, parfois sous des prétextes fallacieux, et le plus souvent parceque l'occasion faisait le larron. L'accusation courante aux cours de Rokugan selon laquelle le Clan de la Mante n'était qu'un "ramassis de pirates" n'était pas totalement infondée. Le clan a selon certaines périodes davantage compté sur la flibuste que sur le commerce légitime pour remplir ses coffres.


Lorsque le Clan de la Mante obtint le statut de Clan Majeurs suite au Second Jour des Tonerres, l'Empereur Toturi fit circuler une charte qui octroyait d'office tous les territoires sauvages hors de Rokugan au Clan de la Mante, y compris les mers. Cela conférait au clan le droit d'arrêter tout navire croisé, pouvoir qui coïncidait parfaitement avec son désir de paraître plus respectable. La flibuste laissa donc place à une forme plus légale d'extorsion, les navires qui ne pouvaient pas acquitter les droits de passage demandés par la juridiction du Clan de la Mante se voyant confisquer leur cargaison. Ces pratiques étaient perçues comme de la "piraterie" pure et simple par le reste de Rokugan , mais elles se montraient bien plus civilisées (qui que probablement plus systématiques et répandues) que les activités véritablement agressives que le clan pratiquait jusque-là. En outre, le Clan de la Mante fit un véritable effort pour mettre un terme aux agissements des corsaires illégitimes, mesures qui poussèrent les flibustiers les plus incurables à quitter le clan pour se faire ronin.


Yoritomo Aramasu s'efforça de limiter l'extorsion navale de son clan, mais les choses changèrent avec son successeur, Yoritomo Kitao, elle-même capitaine du célèbre vaisseau pirate La Fleur Amère. Après cet épisode très agressif, Yoritomo Kumiko adopta elle aussi cette approche flirtant avec la piraterie, qu'elle rendit même presque plus insolante, allant jusqu'à marchander avec les autres Champions de Clan pour leur offrir une année de navigation libre en échange de lourds tributs. Rokugan était déjà plus ou moins conscient des activités maritimes douteuses du Clan de la Mante, mais l'effronterie de Kumiko choqua tout le monde et écorcha la réputation du clan. Il fut ainsi aisé pour Yoritomo Kitao, une fois renversée comme Championne, de reprendre la flibuste et de faire porter le chapeau au clan, ce qui engendra la Guerre du Feu et du Tonnerre.


Kitao et la Sombre Vague, flotte Souillée composée de ronin, donnèrent une dimension autrement plus sanglante au conflit naval, puisqu'ils rasèrent des villages côtiers et massacrèrent des escadres ennemies entières. Cette guerre porta grand tort à la réputation du clan, qui dut mettre ses exactions en sourdine pour redorer son blason. Ce fut finalement le sacrifice ultime de Kumiko, emportant Kitao avec elle dans la tombe et détruisant l'essentiel de la Sombre Vague, qui rendit ses lettres de noblesse au clan.


L'ascension de Yoritomo Utemaro au poste de Trésorier Impérial à l'aube de la Dynastie Iweko conféra une puissance économique sans précédent au Clan de la Mante et sembla même mitiger ses besoins en sources de revenus moins honorables. D'autres conflits militaires, comme l'Invasion de Kali-Ma, mobilisèrent également les flottes du clan qui se montra forcément plus clément avec les navires évoluant dans ses eaux. Seul le temps dira toutefois s'il s'agit d'un changement de politique durable ou d'un ajustement provisoire aux circonstances.

 



 
 
 
 
 


 
 
 

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