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le 10-08-2015 10:49

Le Clan du Crabe

 

 

"Connaître, préparer, agir."  

 

Hida Roku arrête son regard sur la poussière jaunâtre qui s'étend à ses pieds. Il fronce les sourcils. Que lui ont dit ses instructeurs ? Les traces sont-elles plus profondes quand les créatures courent ou quand elles marchent ? Comment estimer leur nombre ? La tension lui noue l'estomac et les pensées se bousculent dans sa tête dans une poursuite infructueuse. Il ne se souvient plus, il a oublié. Elles sont peut-être cent de l'autre côté de la colline.


Reprend ton calme, s'intime Roku en inspirant profondément pour se recentrer via la force de la Terre. Il y a deux choses dont tu es sûr, se rappelle-t-il. Ce sont des gobelins, et tu va les tuer.

 

Une créature ailée plane dans les cieux, occultée par les nuages de granit, et pousse un cri perçant qui se prolonge près d'une minute. Roku s'accroupit derrière un petit éperon rocheux qui le surplombe et ose quelques coups d'oeil espacés pour s'assurer que la créature ne s'est pas rapprochée. Ses frères se seraient probablement découverts pour défier la bête volante d'un cri....et ils se seraient vraisemblablement fait tuer, songe Roku. Lui est plus avisé. La créature est distante de près de deux kilomètres, mais la forme qu'il distingue lui donne une idée de sa taille. Une bête de l'Outremonde aussi énorme n'est pas censée se faire aiguillonner par un enfant qui n'a toujours pas passé son gempukku.

Une créature de cette taille n'est d'ailleurs probablement pas à la portée d'un samurai accompli du Clan du Crabe.

Roku attend patiemment. Au bout de quelques minutes, la chose file vers le sud et il la perd de vue. Il laisse passer cinq minutes de plus en se fiant à son pouls, puis émerge de son inconfortable abri rocheux. Il s'étire pour relancer la circulation du sang et reporte alors son attention sur la poussière ocre, tout autour de ses sandales.

 

Les traces se font plus profondes et marquées. Roku hoche la tête, convaincu qu'il se rapproche de sa proie. Il ralentit pour limiter les bruits. Dans l'Outremonde, la discrétion est aussi essentielle à la survie que le jade, l'armure et un bon tetsubo. Un samurai du Clan de la Grue ou du Lion me trouverait assurément indigne, se dit-il en rependant aux parole de son grand sensei, le vénérable Hida Hiroku. "Tous ces samurai pétris d'honneur se feraient dessus rien qu'en voyant un ogre, voire un pauvre gobelin ! Et je ne parle même pas de ce qui se passerait s'ils croisaient un véritable Oni ! N'y prêtez donc pas trop d'attention. Laissez-les nous présenter comme misérables, laissez-les chuchoter derrière leurs éventails, médire sur notre grossièreté et notre manque de goût, laissez-les se cacher derrière le Mur que nous autres Crabes avons bâti avec notre sang."

 

Roku affiche une mine renfrognée autant qu'absente, avant de repartir vers l'avant en profitant de la roche déchiquetée pour progresser à couvert. Il entend les gobelins avant de les voir, mais ce n'est pas le fait de son ouïe fine : ils se mettent à hurler de terreur.

Un ogre vient de croiser la même petite bande de gobelins. Roku ne peut réprimer une grimace quand l'énorme monstre attrape un gobelin vagissant pour le déchiqueter avant d'enfourner chaque morceau encore frétillant dans sa gueule garnie de défenses pour le mâchonner avec un plaisir manifeste. Les autres gobelins se ruent sur l'ogre à coups de lames et de gourdins bien incapables de pénétrer la fourrure brune.

 

Le jeune apprenti du Clan du Crabe s'adosse à la pierre et inspire profondément. Il se retient de tousser quand l'air jaunâtre lui attaque les bronches. Les mots du sensei Hiroku résonnent dans sa tête : "L'Outremonde n'est pas qu'une contrée. C'est votre ennemi mortel. Si vous lui offrez la moindre chance, il vous tuera."

Il ose un nouveau regard vers la bataille qui fait rage de l'autre côté du roc. L'ogre lui tourne le dos. Il sait qu'il n'aura pas de meilleure occasion de le terrasser.

 

Roku soulève son tetsubo et s'avance posément. Le dernier des gobelins pousse un hurlement quand l'ogre arrache sa petite jambe verte en gloussant du fond de la gorge. Roku se faufile discrètement. L'autre jambe y passe. Un peu plus près. L'ogre écharpe le reste du corps du gobelin, réduit au silence tandis que ses morceaux flasques s'écrasent sur le sol imbibé de sang. Roku brandit son tetsubo et s'avance subrepticement. L'ogre broie l'un des bras du gobelin entre ses mâchoires et jubile bruyamment. Roku en profite pour faire un pas de plus, puis un autre... C'est alors qu'une esquille enfouie dans la poussière craque sous sa sandale.

 

L'ogre se retourne vite, trop vite pour une créature de sa taille. Roku abat le tetsubo sur la cuisse enflée et difforme de la créature. Un bruit semblable à celui d'une pierre qu'on fracasse se fait entendre et l'ogre tombe à genoux.

 

Le jeune homme s'apprête à asséner un autre coup, mais il se montre trop lent. L'ogre tend ses longs bras pour lui administrer une étreinte fatale. Roku sent ses pieds quitter le sol et le tetsubo, sa main. Dans un effort désespéré, il parvient à caler son bras gauche dans la gorge du monstre dont les énormes dents jaunes se referment à quelques centimètres du visage du garçon. Roku lutte pour ne pas s'étrangler sous l'influence de l'haleine fétide. L'ogre est si fort, plus que tout ce que le jeune guerrier a connu. Le sensei Hiroku l'avait prévenu, mais les mots ne sauraient décrire une telle impression. C'est incomparable avec la force du frère aîné de Roku, pourtant capable de soulever une charrue assez longtemps pour qu'on en change la roue.

L'ogre est en train de le broyer et seuls son bras gauche et sa robuste armure lui permettent de conserver encore un semblant de souffle. Roku fixe le regard jaune de la créature qui veut le dévorer, le tuer lui et sa famille, son clan, chaque sujet de l'Empire. Il est en proie à la terreur. Il va mourir ici, dans l'Outremonde, et si sa dépouille est préservée, il retournera au Mur animé par la fausse vie.
"- Si je dois mourir ici, s'étrangle-t-il, je t'emporte avec moi, ordure !"
La main droite de Roku se referme sur le tanto calé sous son ceinturon. Il libère la courte lame pour la plonger dans le flanc de l'ogre. L'acier acéré ne s'enfonce guère plus de deux centimètres dans l'épaisse chair de la bête. L'ogre éclate alors de rire, éclaboussant le visage du garçon de salive et de viande gobeline mâchée.

Roku rejette la tête en arrière et, en hurlant, écrase son kabuto de fer sur la large face de l'ogre. C'est comme heurter un mur en pierre de plein fouet ; le souvenir de cet accident d'entraînement lui traverse brièvement l'esprit. Mais l'ogre laisse échapper un grognement et sa prise se desserre un instant, suffisamment pour que le jeune homme parvienne à extirper son bras gauche et à faire remonter le tanto de la main droite. L'ogre se met derechef à le comprimer, Roku pousse un cri étranglé alors que son bras gauche se disloque dans un bruit sec peu rassurant. Il est à bout de souffle et sa vue se fait sombre et floue. La douleur qui lui remonte l'épaule s'embrase et menace de l'engloutir.

L'ogre lui offre son plus beau rictus : dents jaunes luisant de sang gobelin... ses yeux s'écarquillent alors que sa poigne s'atténue soudain. La bête tombe à la renverse et écrase les cadavres gobelins qu'elle avait laissé dans la poussière. L'arme de Roku saille du poitrail du monstre, enfoncée jusqu'à la garde dans sa peau coriace par la force de sa propre étreinte.

 

Roku se redresse lentement, chancelant comme un nourrisson à l'épreuve des premiers pas. La douleur aveuglante se dissipe progressivement, jusqu'à lui permettre de localiser ses blessures. Son bras gauche est luxé et probablement brisé. Quelques-unes de ses côtes semblent également avoir cédé et son mal de crâne excède légèrement celui qu'il a subi la première fois qu'il a bu du sake. Il se rend enfin compte qu'il lui manque trois dents.

Pourtant, il sourit en dégainant son wakizashi pour décapiter l'ogre. Une menace de moins pour l'Empire... et ce soir, au Mur, on l'accueillera à bras ouverts et on célébrera sa victoire. Le Clan du Crabe compte un nouveau samurai.

 


Le Clan du crabe et les autres clans

On peut dire que le Clan du Crabe est en guerre depuis qu'il existe, ce qui n'est le cas d'aucun autre clan de l'Empire, pas même celui du Lion pourtant traditionnellement très martial. On entend d'ailleurs parfois rappeler que depuis la fondation du Clan du Crabe, chaque jour a vu au moins la mort de l'un de ses samurai, tombé en protégeant l'Empire. Cette omniprésence du conflit et de la mort est un concept étranger aux autres clans de l'Empire, la plupart n'étant même pas en mesure de l'appréhender. Beaucoup pensent que lorsque l'Empire lui-même n'est pas en proie à la guerre, Rokugan connaît une paix absolue, d'où l'expression "Mille Ans de Paix" couramment employée en référence à l'ère de la dynastie Hantei. Le Clan du Crabe est bien entendu attéré par tant de naïveté et les clans qui ne comprennent pas son rôle l'excèdent. Le clan étant par railleurs connu pour son manque de manières et de raffinement, ces désaccords sont les germes du mépris, voire de l'hostilité affichée.

 

Quand plusieurs générations se succèdent sans incursion de taille de l'Outremonde, il est de coutume pour les autres clans de commencer à remettre en question la légitimité de celui du Crabe et de suggérer que les ressources qui lui sont allouées pourraient être mieux investies. Les clans de la Grue et du Scorpion, notamment, ont souvent avancé que les terres du Clan du Crabe seraient mieux exploitées entre leurs mains. Les courtisans du Clan du Scorpion ont l'habitude de railler les manières frustes et gauches des samurai du Clan du Crabe et aiment minimiser la qualité et la nécéssité de leur défense de Rokugan. Ces attitudes n'ont bien entendu plus cours quand survient une attaque importante de l'Outremonde, mais dès que la "paix" apparente s'installe, l'hostilité à l'égard du Clan du Crabe se remet à poindre.

Ces conflits idéologiques sont à la source de nombreuses guerres et escarmouches frontalières entre le Clan du Crabe et ses voisins, ainsi qu'une inimité politique et sociale récurrente. Les clans de la Grue et du Crabe furent d'ailleurs les premiers à s'affronter de manière sérieuse, et ont depuis multiplié les batailles.

 

De nombreux clans ont déclaré la guerre à celui du Crabe au fil de l'histoire de Rokugan. Ils sont d'ailleurs plus d'un à l'avoir vaincu. Cela peut sembler paradoxal quand on sait que le Clan du Crabe dispose de l'une des armées les plus vastes de l'Empire. Il faut toutefois se rendre compte que s'il avait été en mesure de mobiliser toutes ses forces, il aurait pu l'emporter sur toute alliance de deux autres clans, à l'exception de celui du Lion et probablement de celui de la Licorne. Le fait est que le Clan du Crabe ne peut se permettre de rassembler plus qu'une infime partie de ses effectifs pour guerroyer au sein de l'Empire. L'essentiel de ses forces est cantonné à la frontière méridionale dans la guerre sempiternelle qu'il livre à l'Outremonde. On n'a finalement vu qu'une fois dans l'Empire la puissance militaire du Clan du Crabe dans toute sa splendeur, lors de la Guerre des Clans, lorsque Hida Kisada abandonna le Mur pour se fourvoyer tragiquement dans son alliance avec l'Outremonde.

En temps normal, le Clan du Crabe n'est en mesure de déployer qu'une seule de ses armées pour affronter ses ennemis à Rokugan, mais sa formation défensive et son expertise lui permettent de tenir son rang contre la plupart de ses voisins. Les assauts qui se prolongent s'avèrent toutefois compliqués et, qu'il attaque ou qu'il défende, le Clan du Crabe voit souvent ses prouesses martiales mitigées par d'autres aspects du conflit. Les samurai du Clan du Lion rappellent souvent que "les victoires sur le champ de bataille s'acquittent à la cour", sachant que le Clan du Crabe est d'autant plus vulnérable à ces revers de fortune qu'il est faible sur le plan économique, notamment d'un point de vue alimentaire. Il dispose certes d'atouts en termes d'exportation (minerai de fer et thé, par exemple), mais reste très exposé aux embargos et autres manoeuvres politico-économiques de ses rivaux.

 

Connaissant ces vulnérabilités et l'incapacité du clan à mobiliser le gros de ses forces, on peut même s'étonner qu'il parvienne à remporter le moindre conflit. Mais la force de frappe et la férocité des soldats du Clan du Crabe compensent parfois leur manque d'effectifs et bien que l'Empereur se montre généralement favorable aux clans les plus politiciens tels que ceux de la Grue et du Scorpion, il est également bien conscient que celui du Crabe protège l'Empire et ne doit en aucun cas être trop affaibli, sans quoi tout Rokugan en pâtira.

 

 

Familles du Clan du Crabe

La plupart des familles du Clan du Crabe existent sous la même forme depuis la fondation de l'Empire. Les Hida, Hiruma, Kaiu et Kuni sont nés en même temps que leur clan, qu'ils ont accompagné depuis les origines, endurant parfois de dures épreuves et de terribles tragédies. Les Yasuki les ont rejoints trois siècles plus tard, au cours de la première guerre entre les Clans de la Grue et du Crabe, tandis que les Toritaka constituaient le Clan indépendant du Faucon jusqu'à être absorbés par celui du Crabe au douzième siècle.


Chaque famille du clan assure une fonction précise en son sein. Les Hida sont à la fois les dirigeants et les soldats qui mènent l'assaut. Les Hiruma sont les éclaireurs et les yojimbo (gardes du corps). Les Kaiu sont les bâtisseurs. Les Kuni font office de prêtres et de chercheurs. Les Yasuki constituent le bras logistique du clan. Les Toritaka, enfin, sont les experts en matière d'esprits bienveillants comme maléfiques. Le credo du Clan du Crabe reflète les rôles des différentes familles. Les Hida exposent un problème au clan, les Toritaka et les Kuni se penchent sur les connaissances permettant de résoudre la question, les Kaiu et les Yasuki s'assurent que le clan dispose des ressources nécessaires, et enfin les Hiruma et les Hida prennent les mesures qui s'imposent.

 

 

 

La Famille Hida

"Je ne faillirai point"

(Devise de la Famille Hida)

  

 

Le Mon de la Famille Hida

Les quatre familles originelles du Clan du Crabe intègrent une représentation du crustacé éponyme dans leur mon. Dans le cas des Hida, il s'agit d'un grand crabe bleu sur champ gris ardoise. Le crabe serre un tetsubo dans la pince droite, symbole de la grande force de la famille et de son respect du devoir.


Les Hida sont les meneurs incontestés du Clan du Crabe. Ils font office de stratèges et d'officiers, mais constituent également l'essentiel des troupes. La famille Hida est de loin la plus nombreuse du clan. De fait, elle figure parmi les plus vastes de tout l'Empire. Le reste de Rokugan assimile d'ailleurs souvent la famille Hida au Clan du Crabe.

 

Le samurai Hida est souvent perçu comme une brute mal rasée, souvent trop stupide pour comprendre l'étiquette et le protocole; un homme plus prompt à vous fracasser le crâne qu'à échanger des politesses. Les indicents comme le fameux duel livré au douzième siècle par Hida Yakamo et Mirumoto Satsu, le premier martelant le second à mort à coups de tetsubo, ne font que renforcer le sentiment que tous les Hida (et donc tous les samurai du Clan du Crabe) ne sont que des sauvages. Ce stéréotype n'est pas totalement infondé, car les Hida passent leur existence exposés à la mort et n'ont donc que peu d'estime pour les subtilités des cours rokugani. Toutefois, les samurai de la famille Hida sont loin d'être idiots. C'est même le contraire, puisqu'ils luttent perpétuellement contre un adversaire à la fois puissant et malin. On peut même affirmer que certains des plus grands stratèges militaires de l'histoire de l'Empire sont issus de cette famille, sachant que bien d'autres auraient pu prétendre entrer dans ce panthéon s'ils n'étaient pas morts prématurément au combat, sort qui attend chaque année beaucoup d'entre eux.
Depuis que les Yasuki ont rejoint le Clan du Crabe, ils ont même parfois tout fait pour ancrer cette image de brute stupide. C'est le meilleur moyen pour que les rivaux des Hida à la cour et sur le champ de bataille sous-estiment le clan.

Les Hida respectent la force, la persévérance, le devoir, le courage et la vigueur nécessaires pour affronter l'Outremonde. Les seules personnes que les Hida révèrent plus que les grands chefs de guerre sont leurs propres mères. La famille considère en effet que ses femmes sont les héros méconnus de l'Empire. Sans leur contribution, il aurait probablement succombé depuis longtemps aux lourdes pertes qu'il accumule chaque année. Les épouses Hida sont tenues d'engendrer autant d'enfants que possible pour alimenter la Grande Muraille Kaiu en guerriers. Il est rare qu'une femme Hida enfante moins de deux fois, la norme étant plutôt de trois ou quatre. On sait que plusieurs d'entre elles ont eu jusqu'à dix voire douze enfants. Les Hida sont parfaitement conscients du rôle joué par leurs épouses et mères dans la défense de l'Empire et bien qu'ils puissent sembler manquer de respect envers certaines femmes extérieures au clan, ils n'iront jamais insulter une mère. Le meilleur moyen d'enrager un guerrier du Clan du Crabe est d'ailleurs de railler sa mère, auquel cas on ne survit généralement pas assez longtemps pour s'excuser.

Outre cette loyauté maternelle, la plupart des agissements des Hida semblent s'écarter des limites de l'honneur et de l'étiquette telles qu'elles sont perçues par Rokugan. Ils adhèrent certes au Bushido, auquel ils accordent toute leur foi, mais estiment qu'il faut faire des sacrifices pour assurer leur devoir envers l'Empire. Un millénaire de conflit avec l'Outremonde leur a enseigné que le pragmatisme doit toujours l'emporter sur l'idéalisme systématique. Les Yasuki ébruitent parfois des rumeurs tendant à modérer l'influence du pragmatisme des Hida sur la réputation du clan. Ils assurent par exemple que si le Clan du Crabe préfère recourir aux armes lourdes, c'est pour ne pas souiller ses katana par le sang corrompu des créatures de l'Outremonde. En vérité, les Hida utilisent ces armes parcequ'elles restent les plus efficaces contre leurs adversaires, même si faute de mieux, tout Hida n'hésitera pas à employer ce qu'il a sous la main pour terrasser son ennemi.

 

Etant donné l'importance de leur devoir, les Hida ne prennent pas à la légère l'éducation de leurs enfants. Un samurai Hida n'est pas considéré comme adulte avant d'avoir surmonté plusieurs épreuves. Les enfants du Clan du Crabe s'adonnent à des jeux comme "le bastion" ou "l'Empereur de la tour", qui leur apprennent à résister physiquement et développent leurs capacités défensives. La formation prodiguée au dojo Hida est particulièrement brutale, favorisant le stoïcisme face à la douleur et une détermination infaillible pour continuer à lutter jusqu'au dernier souffle. Le dojo Hida ne valide pas la formation de ses disciples tant qu'ils ne se sont pas aventurés dans l'Outremonde pour en revenir avec la tête d'une créature de cette contrée. Dans la plupart des cas, les élèves reviennent avec une tête de gobelin ou autre adversaire plutôt faible, mais certains rapportent des trophées plus impressionnants, comme une tête d'ogre, de troll ou d'oni. On leur confie alors des responsabilités supérieures, car ils ont l'étoffe d'officiers. Un élève qui rapporte une tête de nezumi est sévèrement puni et doit généralement cesser toute activité pour ne pas mettre le reste du clan en péril. Cette déclinaison du gempukku est bien entendu dangereuse et certains observateurs estiment que jusqu'à un élève sur dix n'en revient pas. Les Hida considèrent toutefois le rite comme nécessaire pour s'assurer que leurs disciples sont préparés à l'existence impitoyable qui les attend.


L'école de bushi Hida

Le style de combat Hida compte parmis les plus vieilles et respectées des écoles de bushi de l'Empire. Sa philosophie est simple et sans détour : encaisse les coups de ton ennemi jusqu'à ce que tu aies l'occasion de t'en débarasser en usant de toute ta force. Ce style fut façonné par les premières années de combat du Clan contre les oni et autres ennemis originaires de l'Outremonde, lorsque seuls les plus forts et les plus vigoureux des suivants de Hida avaient une chance de survivre.

L'ecole de Bushi Hida regroupe deux grands thèmes : la réduction des dommages subis et l'utilisation d'armes lourdes. Les Bushi Hida ne sont sans doute pes les samurai les plus précis de l'Empire, mais quand leurs coups portent, ils infligent des dommages considérables. Heureusement pour eux, ils parviennent à encaisser de lourds dommages en attendant l'occasion de porter le coup fatal à leurs ennemis.

 

Compétences indicatives : Armes lourdes (Tetsubo), athlétisme, connaissance de l'Outremonde, défense, intimidation, Kenjutsu (voie de l'épée)

Equipement indicatif : armure légére ou lourde, vetement robustes, daisho, arme lourde ou arme d'hast

autres indicatifs : 3 kokus, honneur 3,5

 

 

    

 

  

  

  
  

La Famille Hiruma

"Le mal n'a besoin que d'une chose pour triompher : l'inaction des hommes de valeur."
(devise originelle de la Famille Hiruma)


"Telle la fumée portée par le vent."
(devise officieuse des Hiruma après la chute du chateau Hiruma)

 

"Une flamme isolée dans les ténèbres est infailliblement plus vive"
(devise officielle des Hiruma après la reconquête de leurs terres)
 

Le Mon de la Famille Hiruma 

Le mon originel des Hiruma montrait deux pinces ouvertes de crabe cernant un oeil stylisé, symbolisant le double rôle de la famille : guerriers et éclaireurs. Après la chute du château Hiruma, la famille renonça à son mon, s'estimant déchue tant qu'elle n'aurait pas reconquis ses terres. Une fois le château repris et ses terres retrouvées au début du douzième siècle, la famille adopta un nouveau mon montrant une tour fortifiée, symbole de sa victoire sur l'Outremonde.


Si les Hida sont les commandants du Clan du Crabe, les Hiruma en sont les lieutenants. Les samurai Hiruma sont souvent plus petits et agiles que les guerriers Hida, qualités bien utiles pour effectuer des reconnaissances dans les contrées distantes de l'Outremonde et prendre en embuscade des ennemis qui n'ont rien d'humain. Depuis Hiruma en personne, la famille est connue pour son style de combat basé sur des attaques vives et meurtrières, et surtout pour ses éclaireurs légendaires. Pourtant, quand le château Hiruma tomba tragiquement sous les assauts du Mangeur, les techniques ancestrales de Hiruma sombrèrent avec lui, apparemment pour toujours. Au cours des trois siècles qui suivirent, les Hiruma s'entraînèrent auprès des éclaireurs Shinjo sur les terres du Clan de la Licorne. Les Shinjo partagèrent avec eux certains de leurs secrets, et les Hiruma en tirèrent une nouvelle école. Ce fut vers la fin du douzième siècle que les techniques oubliées de la famille furent enfin redécouvertes, même si certains Hiruma continuèrent de se former auprès des Shinjo et perpétuèrent leurs nouvelles techniques.


Bien que les Hiruma aient toujours été perçus comme des guerriers vifs comme l'éclairs et des éclaireurs rusés, un nouvel élément se greffa à cette image à la chute de Shiro Hiruma. De nombreux samurai Hiruma étaient en effet en proie à une rage irrépressible. Leur demeure avait disparu et tous leurs efforts pour la retrouver paraissaient vains. La famille choisit alors de renoncer à son mon., et à son credo tant qu'elle n'aurait pas reconquis ses terres. Au fil de ces longues années de vagabondage, les Hiruma ont engendré un nimbre effarant de berserkers qui ne cherchaient qu'à libérer leur fureur et leur chagrin dans le feu de la guerre. Plus d'une créature de l'Outremonde fut ainsi prise au dépourvu par un éclaireur Hiruma esseulé qui s'était mué en véritable torrent de rage.

 

Outre leur fonction principale d'éclaireurs, les bushi Hiruma font souvent office de yojimbo pour les quelques diplomates du clan qui évoluent parmi les cours de l'Empire. Les Hiruma sont bien connus pour leur sens de l'observation et, surtout, pour leur silence. Un yojimbo Hida est enclin à s'exprimer bruyamment et à froisser au mauvais moment, tandis qu'un Hiruma sera plutôt du genre à écouter stoïquement, ce qui lui permet parfois de voir et d'entendre ce qui aura échappé au courtisan qu'il protège. 

Bien que les Hiruma ne se soummettent généralement pas à la tradition Hida demandant de rapporter une tête de l'Outremonde, certains dojo Hiruma se montrent solidaires avec leurs équivalents Hida en imposant une ultime épreuve de leur cru. Leurs élèves sont rassemblés sur le Grand Mur des Bâtisseurs, où on leur confie une semaine de rations et un doigt de jade. Ils ont alors sept jours pour retrouver leurs instructeurs au village du Dernier Espoir de Shinsei, citadelle la plus avancée dans l'Outremonde du Clan du Crabe. Bien que cette mission soit périlleuse, la plupart des disciples l'accomplissent et atteignent souvent le village en trois jours ou moins.

 

L'Ecole de Bushi Hiruma

Là où l'Ecole de Bushi Hida enseigne l'endurance et la force, leurs cousins apprennent à esquiver les attaques de leurs ennemis pour viser leurs points faibles au moyen de coups éclair. Les leçons qu'enseignent leurs sensei sont essentielles pour accomplir leurs devoirs de guerriers dans l'Outremonde. Ceux qui les maîtrisent parfaitement deviennent de véritables fléaux pour les habitants de l'Outremonde puisqu'ils y évoluent avec grâce et célérité en semant la mort dans leur sillage.

L'Ecole de Bushi Hiruma insiste sur les déplacements et la survie, et ne se limite pas à encaisser les coups comme le font les Hida, ne serait-ce que pour survivre à l''escarmouche. En combat singulier, les Hiruma échappent facilement à leur adversaire. Dans les affrontements plus importants, cette faculté leur permet de se rendre auprès des ennemis les plus gênants et de les éliminer pendant que leurs alliés s'occupent des simples troupes.

 

Compétences indicatives : athlétisme, chasse, connaissance de l'Outremonde, discrétion, kenjutsu (voie de l'épée) (katana), kyujutsu (tir à l'arc)

equipement indicatif : armure d'Ashigaru ou armure légère, vêtements robustes, daisho, arc ou couteau

autres indicatifs : 3 koku, honneur 4,5

 

  

 

 

 

  

 

  

La Famille Kaiu

"C'est la base de la montagne qui lui confère sa force"

(Devise de la famille Kaiu)


Les Kaiu restent indiscutablement les meilleurs ingénieurs de l'Empire. Quand d'autres clans ont besoin de construire des ponts ou des fortifications, ils font appel aux Kaiu. Ce furent eux qui établirent la structure de base du Mur des Bâtisseurs en seulement soixante-treize jours et, après la Bataille de la Crête de la Vague, ils reprirent cet ouvrage pour en faire le plus grand édifice défensif de l'histoire de l'Empire.

Bien que les Kaiu soient surtout connus pour leurs projets de construction, ils comptent également d'excellents forgerons et artisans. Une armée tenue de repousser des hordes de monstres hurleurs vomis par l'Outremonde a besoin d'armes et d'armures de première qualité, et c'est à la famille Kaiu qu'en incombe la fabrication. Ce sont également ses membres qui conçoivent, construisent et manipulent les engins de siège surveillant le Mur et les diverses fortifications du Clan du Crabe. Ils sont en outre responsables des pièges astucieux qui protègent les entrailles de la Grande Muraille.

 

Alors que les Hida sont à la fois dirigeants et guerriers, et que les Hiruma sont des éclaireurs dotés d'une grande vivacité mentale autant que physique, les Kaiu sont les planificateurs. Les maîtres ingénieurs de la famille sont connus pour consacrer des journées interminables à se pencher sur la forme idéale d'un angle de mur pour qu'il offre la meilleure robustesse et une protection irréprochable. Les Kaiu ont l'habitude de décrire ainsi leur rôle au sein du clan : "Nous tempérons la passion par la discipline, qui ne fait que renforcer les lames des guerriers." Les Kaiu tirent une grande fierté de leurs créations et de l'efficacité avec laquelle elles sont employées. Chaque oni terrassé par un trait de balliste ou ébouillanté par l'huile projetée par un piège constitue une victoire pour l'ingénieurerie Kaiu. Mais la famille sait également percevoir la valeur de ses échecs, qui ne font que lui permettre d'améliorer ses conceptions.


Les Kaiu procèdent à des tests poussés sur tout ce qu'ils fabriquent afin de s'assurer que leurs créations fonctionnent correctement avant de les confier aux Hida et Hiruma. La perfection de leurs instruments est en effet souvent une question de vie ou de mort pour ceux qui défendent le Mur. Les Kaiu ont une manière bien à eux d'éprouver leur travail. C'est ainsi que les personnes qui se rendent sur les terres du Clan du Crabe seraient bien avisés d'éviter les villages déserts dont les arbres environnants présentent de petits drapeaux rouges. Ces sites sont en réalité des lieux réservés à l'évaluation des machines de siège Kaiu où l'ont risque de déclencher des pièges ingénieusement camouflés ou de se retrouver sous une pluie de projectiles de balistes et de catapultes.


Autre singularité des Kaiu : en plus d'être les plus grands ingénieurs de l'Empire, ils sont ses meilleurs concepteurs de jouets. La création de ces objets est un moyen d'évacuer la tension générée par les obligations plus graves et beaucoups aiment se plonger dans la fabrication de ces babioles sophistiquées. Il arrive que certains jouets fassent émerger des détails susceptibles de contribuer à l'amélioration d'engins de siège et de fortifications bien rééls, mais il ne s'agit la plupart du temps pour les Kaiu que d'une manière simple de profiter de la beauté et du frisson de la création. La guerre seule ne peut nourrir un samurai, même s'il est issu du Clan du Crabe.

 

L'Ecole d'ingénieur Kaiu

Les ingénieurs Kaiu sont les concepteurs les plus remarquables de l'Empire. Leur art est presque entièrement consacré à la mission de leur clan qui consiste à protéger Rokugan contre l'Outremonde. Maîtres bâtisseurs et experts en siège, ils se montrent particulièrement talentueux lorsqu'il s'agit de fabriquer des armes et des armures. De nombreux Kaiu font également office de chefs militaires leur art du siège faisant souvent souvent la différence.

 

Compétences indicatives : art de la guerre, artisanat (fabrication d'armes, fabrication d'armures), connaissance : architecture, défense, éventails de guerre, ingénierie

equipement indicatif : Armure légère ou lourde, vetements robustes, daisho, arme lourde ou eventail de guerre

autre indicatif : 3 koku, honneur 4,5

 

 


La Famille Kuni

"Il faut parfois scruter les ténèbres pour rapporter la lumière"

(Proverbe Kuni)

 

Le Mon de la Famille Kuni

Le mon de la famille Kuni présente deux pinces de crabe rouges croisées, sur champ blanc cassé encerclé de bleu, symbolisant la quête de savoir des kuni tout en leur rappelant les secrets les plus intimes qu'on peut y déceler.


Les Kuni assurent ce qu'on peut percevoir comme la fonction la plus dangereuse de l'Empire : ils doivent étudier le mal pour apprendre comment le vaincre. La famille Kuni a pour devoir de s'assurer que le Clan du Crabe est toujours paré au mieux pour défendre Rokugan contre toute menace que pourrait vomir l'Outremonde. Elle étudie la faune de cette contrée maudite, les sinistres pouvoirs de la maho et la nature secrète des oni et morts-vivants afin que les Hida et Hiruma connaissent leur ennemi, que les Yasuki sachent en quoi le clan doit être réaprovisionné et que les Kaiu n'hésitent pas sur le type des armes à fabriquer.

 

Le fondateur de la famille s'aperçut à l'époque que les guerriers du Clan du Crabe naissant étaient souvent mal préparés contre leurs adversaires. Ils subissent de lourdes pertes et les victoires étaient souvent dues au hasard ou à la puissance considérable de Hida lui-même. Mais Kuni savait que le seigneur Hida ne serait pas éternellement à la tête du clan et que ses fidèles devaient être correctement armés contre les ténèbres. Il entreprit donc de se rendre dans l'Outremonde pour en étudier les créatures. Ce fut lui qui découvrit les qualités purificatrices du jade et les méthodes par lesquelles on pouvait l'utiliser pour vaincre les oni et autres bêtes corrompues. Mais il paya cher le savoir ainsi acquis. Les années passant, l'accumulation de ces expériences finit par ronger son esprit au point de le plonger dans la démence. Il choisit de se séquestrer volontairement avec une poignée d'apprentis à qui il transmit tout ce qu'il avait appris. Selon ces archives, il annonça lors de l'un de ses derniers moments de lucidité : "mes découvertes et mes efforts ne seront pas vains s'ils sauvent ne serait-ce qu'une seule vie".

A l'exception probable des hommes tatoués du Clan du Dragon, les Kuni présentent le taux de folie le plus élevé de l'Empire. Ils procèdent régulièrement à d'étranges expériences, dissèquent les créatures de l'Outremonde, mortes comme vivantes, et s'immergent dans le savoir occulte et magique le plus pernicieux. Il n'est donc pas étonnant que le reste de l'Empire les craignent et les rejette. De leur côté, ils n'éprouvent guère que du mépris à l'égard de ceux qui ne sont pas de leur clan.

Les terres des Kuni furent envahies et corrompues par la Souillure lors de l'assaut du Mangeur au huitième siècle. La famille consacra ensuite de nombreuses années à purger progressivement son domaine. Malheureusement, cette opération eut également pour effet de débarasser leurs provinces des kami élémentaires normaux pour ne laisser qu'un désert sans vie, les fameuses Désolations Kuni. La famille se heurta également au problème de la préservation et de la transmission de son savoir après avoir perdu ses temples principaux et les archives qui allaient avec. La solution fut d'abandonner la tradition de l'enseignement aux élèves dans les temples pour se tourner vers un système basé sur la relation maître/apprenti.

Au sein de la famille Kuni moderne, chaque shugenja adulte passe des années à enseigner les secrets de la conversation avec les esprits et de la lutte contre l'Outremonde à un ou deux apprentis. Une fois que ces disciples sont jugés aptes, on les considère comme adultes et ils chaperonnent leurs propres apprentis quelques années plus tard. C'est par ce moyen que le savoir accumulé des Kuni se transmet à toute la famille et que l'Outremonde ne pourra plus nuire à leur sapience.

 

Les Kuni figurent parmi les meilleurs experts de l'empire en matière de soins. Seuls les shugenja de l'Eau des Iuchi et des Isawa rivalisent avec eux. Dans le cas des Kuni, toutefois, cette compétence n'est pas le fruit d'un savoir magique, mais d'une compréhension poussée de l'anatomie. Les Kuni apprennent tout ce qu'il y a à savoir concernant le corp humain, aussi bien pour traiter les blessures que pour déceler les symptômes de la Souillure et détecter les espions de l'Outremonde. Ils dissèquent régulièrement des créatures de ces terres impies et capturent des spécimens vivants pour les soumettre à des expériences diverses afin de savoir ce qui peut les blesser, les soigner, et les tuer. De telles pratiques sont inconcevables pour un Rokugani classique, si bien que les Kuni prennent soin de ne pas ébruiter leurs opérations. La réputation du Clan du Crabe est déjà assez mauvaise sans la divulgation de tels secrets.

 

Bien que la famille Kuni se concentre avant tout sur la magie, elle dispose également d'un ordre de guerriers mystiques que l'on appelle les Chasseurs de Sorcières. Ces derniers apparurent au septième siècle, après la seconde attaque d'Iuchiban. Les Kuni étaient alors très préoccupés par le fait qu'un maho-tsukai si puissant ait pu assaillir l'Empire deux fois sans qu'on le détecte. Le daimyo de la famille accepta de sélectionner cent des meilleurs élèves Kuni pour qu'ils deviennent Chasseurs de Sorcières et arpentent l'Empire en traquant les agents de l'Outremonde et de la maho tels que les sorcières des marais et les pekkle no oni. Les membres de l'ordre sont presque tous issus de la famille Kuni et forment leurs apprentis "sur le tas" lors de leurs pérégrinations à travers l'Empire.

Il est à noter que les Kuni constituent la seule famille du Clan du Crabe à êtres en bons termes avec le Clan du Scorpion. Celui-ci dispose de sa propre organisation anti-maho, les très secrets Kuroiban ou "Gardiens Noirs", groupe qui entretient des liens discrets avec les Kuni, partageant des renseignements et des ressources dans le but commun d'exterminer les forces des ténèbres.

 


Peinture Faciale Kuni

Les Kuni, aussi bien les shugenja que les Chasseurs de Sorcières, perpétuent une tradition ancestrale de peinture faciale rappelant le théâtre kabuki. La coutume veut que l'on applique ce maquillage humide chaque matin, mais ce rite n'est plus obligatoire pour les Kuni en voyage dans la nature sauvage ou dans l'Outremonde. L'application de la peinture est une opération complexe qui demande parfois plus d'une heure, temps dont on ne dispose pas en environnement hostile. Chaque Kuni a son propre motif facial qui ne change que pour refléter un évènement déterminant de sa propre vie. La plupart des Kuni choisissent toutefois un motif rendant hommage à celui de leur sensei. Ainsi, une personne versée dans les subtilités de l'héraldique pourra identifier le maître d'un Kuni donné en fonction de sa peinture faciale.


L'Ecole de Shugenja Kuni

Souvent incomprise, l'Ecole de Shugenja Kuni est généralement dépeinte tel un ramassis de fous obsessifs qui badinent avec des secrets que nul ne devrait connaître. La plupart des Kuni protestent contre cette étiquette qu'on tente de leur coller à la peau, mais beaucoups admettent secrètement que ce stéréotype est assez proche de la réalité. Les Kuni saisissent parfaitement qu'il leur faut mettre de coté certaines inhibitions et réserves pour servir leur Clan et l'Empire du mieux possible, si bien qu'ils s'exécutent sans rechigner.

L'Ecole de Shugenja Kuni insiste avant tout sur la lutte que le Clan du Crabe mène contre les créatures de l'Outremonde. L'alliance des Crabes avec les tribus Nezumi de la région leur confère également un bon aperçu des autres créatures non humaines, et leur technique leur permet de terrasser plus facilement ces créatures.

 

Compétences indicatives : art de la magie, calligraphie (code secret), connaissances poussées de l'Outremonde, connaissance de la théologie, défense

equipement indicatif : robe, wakizashi, couteau, étui à parchemin

autre indicatif : 3 koku, honneur 2,5


L'Ecole de Chasseur de Sorcières Kuni

Les Chasseurs de Sorcières Kuni constituent un groupe réduit mais redoutable de guerriers mystiques qui sert le Clan du Crabe en traquant les maho-tsukai et en luttant contre l'infiltration de l'Empire par l'Outremonde. Ils sillonnent librement Rokugan, souvent sans se soucier des frontières et juridictions claniques...ce qui a le don d'agacer les autorités locales. Pour les samurai des autres clans, les Chasseurs de Sorcières sont des rustres superstitieux, mais les roturiers de tout l'Empire les respectent et font appel à leur aide dès qu'une menace surnaturelle se profile. Au sein de leur propre clan, ils sont traités avec respect et une crainte certaine, car leur présence présage bien souvent celle de la Souillure.


Compétences indicatives : connaissance : maho, connaissance : Outremonde, Enquête, Jiujutsu, Kenjutsu, Méditation

equipement indicatif : vêtements élimés, daishi, couteau, pendentif de jade

autre indicatif : 3 koku, honneur 5,5

 

  

 

La Famille Toritaka

"Il n'existe pas assez de noms"

(Toritaka Yotogi) 

Le Mon de la Famille Toritaka

 

Le Clan du Faucon a adopté un mon représentant l'animal éponyme en train de saisir sa proie. Cela symbolise le rôle de chasseurs de fantômes que la famille s'est donné. Quand les Toritaka ont rejoint le Clan du Crabe, ils n'ont pas touché à leur mon. Bien qu'ils arborent désormais les couleurs du Clan du Crabe, leur mon conserve généralement ses teintes originelles (gris foncé et vert sombre) en signe de respect pour leurs ancêtres.

Au départ, les Toritaka constituaient le Clan du Faucon, clan mineur fondé au neuvième siècle. Ce fut à cette époque qu'un paysan astucieux du nom de Hayabusa sauva l'un des conseillers de l'Empereur en se sacrifiant pour empêcher un ninja de l'assassiner. En guise de récompense, la famille du paysan fut élevée au rang de samurai et reçut la permission de créer le Clan du Faucon. Yotogi, fils de Hayabusa, et ses trois frères, devinrent ainsi les membres fondateurs du clan. Il est à noter que l'Empereur ne leur accorda pas dès le début un nom de famille, même si Yotogi et les siens ne tardèrent pas à se présenter en privé sous le terme de "Toritaka". Le nom de famille ne fut officiellement reconnu que trois siècles plus tard, peu de temps avant que ces mêmes Toritaka ne rejoignent le Clan du Crabe.

Le Clan du Faucon entier s'établit dans un village entouré de champs cultivés dans la vallée isolée de Tani Hitokage nichée entre Shnomen Mori (bien connue pour ses fantômes et autres esprits) et les Montagnes du Crépuscule (également réputées hantées). On comprend facilement pourquoi le Clan du Faucon estima vite sage d'apprendre à lutter contre les esprits et spectres malfaisants.

Un tournant de l'histoire du clan se présenta tôt lorsque Yotogi découvrit que le "ninja" qui avait tué son père n'était lui-même qu'un paysan doué de quelques menus talents de magie noire. Pourtant, le Chasseur de Sorcière Kuni qui l'avait examiné n'avait décelé aucune trace de maho. Déconcerté par cette découverte, Yotogi médita soixante-treize jours durant dans un sanctuaire honorant Fukurokujin, Fortune de la Sagesse. Le soixante-quatorzième jour, il émergea enfin pour assumer son rôle de Champion du Clan. Lorsqu'on lui demandait ce qu'il avait appris au cours de son long recueillement, il se contentait de répondre : "il n'existe pas assez de noms". A la suite de cela, le clan commença à mettre au point des techniques visant à mieux détecter et surtout vaincre les esprits et fantômes hostiles.

Cette expertise de la lutte contre les esprits du mal ne tarda pas à rapprocher le Clan du Faucon de la famille Kuni, notamment les Chasseurs de Sorcières qui sillonnaient l'Empire pour traquer les agents de la maho et de l'Outremonde. Les deux famille restèrent alliées pendant de nombreuses générations, jusqu'à ce qu'enfin le Clan du Faucon soit absorbé par celui du Crabe. Les Toritaka qui avaient la chance de pouvoir communiquer avec les kami étaient généralement formés à l'école Kuni.

 

Le Clan du Faucon resta un Clan Mineur indépendant jusqu'en 1125, année qui vit le rituel d'un maho-tsukai libérer une force démoniaque que l'on appela le Shuten Doji. Ce terrible esprit n'était jusque-là apparu qu'une fois, des siècles plus tôt, et avait alors anéanti le Clan du Serpent. Cette fois, la puissance malfaisante du Shuten Doji s'abattit sur le Clan du Faucon et tua une grande partie des paysans et samurai de Tani Hokage avant d'être banni. Le Clan du Faucon ainsi dévasté implora l'aide de ses voisins du Clan du Crabe. Il lui fallait des provisions, mais aussi des troupes pour veiller sur les siens (notamment parcequ'il craignait qu'un certain nombre d'entre eux ne fussent encore possédés par le Shuten Doji). Quelques temps après, l'Empereur autorisa le Clan du Crabe à assimiler celui du Faucon en totalité. Le daimyo de la famille accepta, quoique à contrecoeur, et les Toritaka furent intégrés au Clan du Crabe. Celui-ci (et plus encore les kuni) se félicita du rapprochement avec une famille ayant accumulé tant d'expérience concernant les esprits dangereux et maléfiques.


Mais les fantômes ne sont pas le seul domaine d'expertise des Toritaka. L'Empereur ayant donné à sa création le nom de "Faucon" au clan, les samurai Toritaka ont mis dès le début un point d'honneur à figurer parmi les meilleurs fauconniers de l'Empire. Les oiseaux de proie orginaires de la vallée Tani Hitokage sont toutefois peu nombreux, si bien que les daimyo Toritaka ont au fil des siècles dû négocier des faveurs et jouer de leur influence pour doter leurs fauconneries des meilleurs chouettes, faucons et autres rapaces. Si les Toritaka se concentrent tant sur cet aspect, ce n'est pas tant par vanité : les oiseaux de proie sont également leurs yeux dans le ciel. Les rapaces sont en effet entraînés à alerter leur fauconnier dès qu'ils détectent quelque chose d'inhabituel ou d'anormal.


L'Ecole de Bushi Toritaka

L'ecole de Bushi Toritaka se spécialise dans la destruction de créatures originaires des autres Royaumes des Esprits. Le style d'avère suffisamment souple pour s'adapter à toutes les surprises que de nouveaux monstres pourraient réserver. Malheureusement, les guerriers Toritaka se spécialisent tellement que leurs Techniques ne se montrent guère utiles contre des adversaires humains.

 

Les samurai de l'Ecole de Bushi Toritaka s'attachent à frapper les monstres et à passer outre leurs défenses. Ils se servent du daisho ou de la lance pour trouver le point faible d'un monstre et l'attaquent implacablement jusqu'à ce qu'il tombe. Au fil de leur entraînement, les Toritaka apprennent à distinguer les ruses des monstres pour neutraliser de tels ennemis. En outre, ils sont capables de sentir les émanations des esprits proches qui entrent dans le royaume des mortels.

 

Compétences indicatives : chasse (rang 2), connaissance du Royaume des Esprits, Elevage (faucon), Kenjutsu (voie de l'épée), Lances

equipement indicatif : armure légère, vetements robustes, daisho

autre indicatif : 3 koku, honneur 5,5

 

Voie Alternative : Exorciste Toritaka

Depuis qu'ils ont fondé le Clan du Faucon, les Toritaka étudient les esprits, notamment les fantômes et les gaki. Ceux qui présentaient une affinité avec les kami se penchèrent spécifiquement sur ces domaines, pour cerner les yorei et les goryo, les gaki et les kitsune-tsuki, et apprendre à purger le monde naturel de leur influence. La quasi-annihilation de la famille par un esprit Shuten Doji maléfique ne fit que renforcer la détermination des Toritaka à connaître tous les secrets de ces menaces. Les Exorcistes Toritaka savent aussi bien déceler la présence des esprits dangereux que dissiper leur influence.

 

 

 

 

 

 

 

 

La Famille Yasuki

"Que votre coupe soit toujours pleine et vos mains toujours vides."

(Devise de la Famille Yasuki)

Le Mon de la Famille Yasuki

Le mon originel des Yasuki représentait une grue nageant près d'une pivoine, symbole abandonné quand la famille rejoignit le Clan de la Grue et qui fut pendant huit siècles considéré comme une image funeste par ce même clan. Pourtant, lorsqu'éclata la Seconde Guerre Yasuki au douzième siècle, certains samurai de la famille Daidoji récupérèrent le mon et adoptèrent le nom de Yasuki.

Les Yasuki du Clan du Crabe ont conservé la pivoine azur mais ont remplacé la grue par une carpe, poisson censé symboliser la prospérité et la bonne fortune.


Les Yasuki constituent probablement la famille la plus singulière du Clan du Crabe, peut-être parcequ'ils n'en faisaient pas partie à l'origine. Ils ne sont pas formés à tuer les créatures de l'Outremonde. De fait, la plupart des Yasuki n'ont jamais vu l'Outremonde ni même la Grande Muraille Kaiu. C'est pourtant bien grâce à eux que le Clan du Crabe peut lutter. Ils sont les marchands et les diplomates du clan, ceux qui s'assurent que le Mur est toujours approvisionné et jouit d'un vrai soutien politique.


La famille fut au départ fondée par une paysanne pleine de sagesse qui assista Kakita dans sa quête visant à obtenir la main de Dame Doji. Les Yasuki n'étaient toutefois pas adaptés au Clan de la Grue. Depuis leurs origines, ils ont toujours été attirés par le domaine déplaisant du commerce, par les secrets qui permettent à l'argent et aux marchandises de faire tourner l'Empire, et par les moyens de rendre tout cela encore plus efficace sans être dérangé outre mesure par la loi. Il était probablement inévitable que cette approche pragmatique et mercantile finisse par entrer en conflit avec les idéaux du Clan de la Grue, très traditionnaliste et attaché aux valeurs de l'honneur. Ce différent idéologique atteignit son paroxysme lors de la première guerre entre les Clans de la Grue et du Crabe. Avant que ne se déclare ce conflit, le Champion du Clan de la Grue avait demandé aux Yasuki de mettre un terme à leurs activités les plus infamantes. Une fois la guerre entamée, il exigea même que cesse tout commerce avec le Clan du Crabe. Au lieu de s'y soumettre, les Yasuki abandonnèrent le Clan de la Grue pour s'allier avec celui du Crabe, plus qu'enclin à recevoir cette féauté.


Les Yasuki figurent parmi les meilleurs commerçants de Rokugan. Ils savent décrocher des affaires et projets marchands où que ce soit, ou presque, et semblent infaillibles pour ce qui est d'approvisionner les Hida qui défendent la frontière. On dit en outre qu'ils participent à de nombreuses affaires de contrebande et frayent avec des criminels de cet acabit, même si la famille nie invariablement ces allégations. Le reste de l'Empire jette pour l'essentiel un regard un regard condescendant sur la famille Yasuki en raison de son intérêt prononcé pour le commerce et de ses fréquentations douteuses, mais elle sait quant à elle que le Clan du Crabe ne pourrait défendre l'Empire sans sa contribution.

 

Il persiste beaucoup de rancoeur entre le Clan de la Grue et la famille Yasuki, au point qu'elle a été bannie des terres du clan à plusieurs reprises de l'histoire. Bien que les Yasuki assurent l'essentiel des manoeuvres diplomatiques du Clan du Crabe, les Hida et les Hiruma préservent un contingent d'émissaires pour gérer les relations avec le Clan de la Grue. Par ailleurs, au cours du douzième siècle, les Yasuki furent au coeur de deux autres conflits entre ces deux clans. Ces guerres se sont achevées plutôt favorablement pour le Clan du Crabe, mais elles ont aussi permis à quelques samurai du Clan de la Grue de s'approprier le nom de Yasuki... scission qui pourrait bien finir par engendrer un conflit de plus.

 

L'Ecole de Courtisan Yasuki

Ancienne famille du Clan de la Grue, les Yasuki ont quitté celle-ci pour rejoindre le Clan du Crabe après que leurs maîtres Doji eurent décidé de ne plus admettre les méthodes plus que douteuses sur lesquelles ils s'appuyaient pour remplir certaines tâches pourtant essentielles au fonctionnement du Clan de la Grue. Les Crabes, de nature beaucoup plus pragmatique, ont encouragé les Yasuki à devenir les marchands les plus prospères de l'Empire. Les enseignements de leurs sensei insistent sur cette capacité à trouver ce dont leurs adversaires à la cour ont besoin, afin de leur fournir contre une somme très modique et de s'assurer leur gratitude ainsi que des bénéfices certains.

Les Yasuki commercent dans le but de gagner les faveurs d'autrui. Ce sont des marchands et des courtisans, capables de recourir à de nombreuses tactiques de vente, dont différents types de pression et une sincérité de façade, pour obtenir ce qu'ils convoitent. Nul dans l'Empire ne peut s'emparer d'une ressource et en faire un bien incontournable avec autant ce style et d'adresse qu'un Courtisan Yasuki.

 

Compétences indicatives : commerce (estimation), courtisan, défense, étiquette, intimidation, sincérité (tromperie).

Equipement indicatif : vetements traditionnels, wakizashi, couteau, necessaire de calligraphie.

Autres indicatifs : 5 koku honneur 2,5

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Clan du Crabe et l'Art du Siège

"La question de l'utilisation des armes de siège est au coeur de quelques débats entre hommes de guerre. Pour beaucoup, il s'agit d'un recours déshonorant, propre aux sauvages et aux bandits. Je ne peux qu'exprimer mon désaccord respectueux. La guerre ne connaît pas d'échelons. Le résultat ultime de toute bataille reste la victoire contre l'ennemi, ce que même Akodo le Borgne reconnaît pleinement. Un chef de guerre se doit d'employer tous les moyens dont il dispose pour atteindre cette fin.

Les engins de siège constituent un outil précieux pour ceux qui savent les utiliser. Quelques tirs de catapulte bien ajustés peuvent abattre une muraille. Quelques traits de baliste peuvent balayer les défenseurs qui s'accrochent aux remparts bien plus efficacement que tout assaut frontal. Un jet de grosses pierres suffit à décimer une foule de gobelins depuis une distance largement supérieure à ce que peut couvrir une centaine d'archers. Les mêmes oni qui se moquent des volées de flèches partirons en courant dès qu'un carreau de baliste perforera leurs flancs.

C'est un poncif de répéter que nous autres Kaiu sommes les maîtres de la guerre de siège, mais je soutiens que d'autres stratègent pourraient s'inspirer de notre exemple. Il est absurde de ne pas doter vos fortifications d'instruments qui les rendent imprenables. Absurde de vous passer d'armes qui peuvent écourter un siège, passant de plusieurs mois à seulement quelques jours. Malheureusement, l'absurdité semble l'apanage de ceux qui ont le loisir de guerroyer loin des réalités de l'Outremonde."

Extrait de : De l'Emploi des Engins de Siège, par Kaiu Kamato, vers 850

 

Le Clan du Crabe reste le maître incontesté de la guerre de siège, ce qu'il doit notamment au savoir et à l'expérience accumulés par les ingénieurs de la famille Kaiu, mais aussi aux sinistres exigences de ses responsabilités. Le clan estime que dans la bataille contre l'Outremonde, on ne peut se passer d'un quelconque avantage ni renoncer à une arme. Il recourt donc aux pièges, aux poisons et aux engins de siège sans retenue et souvent avec grande efficacité. Toute forteresse du clan est dotée de dizaines de ces machines, le Mur des Bâtisseurs en comptant des centaines, réparties sur toute sa longueur, toutes pointées vers l'Outremonde.

Le Clan du Crabe profite également de l'art du siège contre les autres clans, même si cela intervient beaucoup plus rarement pour la simple et bonne raison qu'il a rarement l'occasion d'assaillir un château rokugani. C'est ainsi que ses armées s'aventurent très peu au-delà de leurs frontières. Quand toutefois les forces du Clan du Crabe marchent vers le coeur de Rokugan, leurs armes de siège redoutables joient un rôle devastateur. Lors du Coup d'Etat du Clan du Scorpion, les engins de siège de celui du Crabe se sont avérés cruciaux pour faire céder les murs d'Otosan Uchi et rompre l'emprise rebelle sur la cité impériale. Au cours de la Guerre des Clans, quelques années plus tard, les armées du Clan du Crabe ont aisément ouvert des brèches décisives dans diverses citadelles adverses, notamment Shiro Sano Kakita et Ryoko Owari.

 

Certains autres clans, comme celui du Lion, ont adopté certains éléments tactiques et matériels propres à l'art du siège du Clan du Crabe, mais ils n'arrivent pas à la cheville de ceux du Clan de Hida. On le comprend facilement quand on connaît l'atout que constitue la famille Kaiu en la matière. L'Empire ne compte pas de meilleurs ingénieurs que les Kaiu, sachant que certains maîtres sensei de cette famille consacrent leur vie à mettre au poit et à perfectionner des machines de siège. La variété qu'offrent les terres du clan en termes d'armes et tactiques de siège a de quoi méduser la plupart des visiteurs.


La plupart des Rokugani ne voient dans ces engins que des armes servant à détruire les murailles et les châteaux, mais le Clan du Crabe les emploie à bien d'autres fins. Une baliste chargée de lourds yari peut terrasser des ogres, voire des oni, en un tir. Une catapulte qui projette des pierres peut broyer des dizaines de gobelins. Quelques poulies permettent de déverser des cuves de siège peuvent prendre d'assaut les forteresses de l'Outremonde, mais aussi celles de clans ennemis.


Mais l'art du siège ne se limite pas à ces engins. Les Kaiu sont passés maîtres dans l'art de saboter les murailles et de creuser des tunnels pour prendre les assaillants à revers. Ils ont à diverses époques bâti et détruit des barrages pour balayer des forces ou inonder des plaines et embourber l'ennemi. Tous les coups sont permis quand il s'agit d'enrayer la progression de l'Outremonde.

 

 

Vivre sur le Mur

"Riez tant que vous en êtes capables. Demain, vous serez peut-être morts."
Dicton du Clan du Crabe


Lettre du Mur

Ma soeur,

Il y a un mois que je suis arrivé sur les terres du Clan du Crabe, suffisamment pour me familiariser avec nos brutes de cousins; plus que je ne l'aurais souhaité, pour être honnête. Presque toutes les rumeurs et histoires qu'on répète à leur sujet sont fondées. Je vais terminer mon année de service ici et enfin revoir nos jardins, retrouver nos menaces ordinaires : chantages, intrigues romantiques, assassins et courtisans duellistes. Je ne comprend pas comment le Clan du Crabe peut vivre ici année après années, avec la mort qui guette à chaque instant, chaque seconde s'écoulant dans l'angoisse.

La première fois que je me suis retrouvé en poste, j'ai falli être tué par un gobelin. La créature s'était couverte de boue et avait escaladé le Mur à la force des doigts (les Fortunes seules savent où elle avait caché son couteau rouillé). Elle était à deux doigts de me trancher la gorge quand mon sempai l'a fait repasser par-dessus le parapet d'un coup de tetsubo. Il s'est ensuite contenté de me lancer un regard noir avant de me conseiller de jeter un oeil vers le bas du Mur de temps à autre. J'ai depuis failli être tué à trois ou quatre reprises, mais jamais plus par un grimpeur de muraille. Je dois probablement m'estimer heureux.

 

Je ne peut m'empêcher de craindre que ma nature mondaine soit à jamais sclérosée par mon expérience en ces lieux. J'ai bien du mal à me soucier de l'assortiment de mon obi avec mes yeux ou du style de kimono que je vais bien pouvoir porter tel ou tel jour, alors que je m'attend à longueur de journée à ce que quelque vile créature me fracasse le crâne. Il m'est même arrivé de porter deux fois le même kimono dans une même semaine et de ne m'en rendre compte que quelques jours plus tard. Il y a une semaine que je n'ai pas composé de haiku digne de ce nom : chaque fois que j'essaie, je perd le fil en observant le ciel et en me surprenant à attendre qu'un démon ailé surgisse de ces immondes nuages gris. Et cette manière de parler ! Je me rend compte que je m'exprime chaque jour un peu plus grossièrement que la veille. On comprend facilement pourquoi le Clan du Crabe manifeste si peu de respect pour l'étiquette. Cet endroit vous vide de tout sens des convenances.
Encore onze mois, Je suis un Daidoji et je ne ferai pas honte à la lignée, mais j'attend avec impatience de te revoir le printemps prochain.

 

Daidoji Tokiru, Gunso, Troisième Tour du Mur des Bâtisseurs.


Dire que la vie est dure sur la Grande Muraille Kaiu tient de l'euphémisme. Les samurai qui y servent constamment soumis à la menace de la mort et assistent régulièrement à des manifestations de violence et des abominations insoutenables. Certes, tous les samurai sont tenus d'accepter l'imminence de la mort, mais cette notion prend une toute autre dimension pour le Clan du Crabe. Non seulement ses samurai doivent s'attendre à mourir, mais aussi à ce que cette mort soit terrible et vaine, méprisée et oubliée par le reste de Rokugan. C'est ainsi que le clan assume ses responsabilités dans un mélange de fatalisme et d'humour noir qui a le don de décontenancer les autres samurai. "Les cicatrices se portent sur la peau, visibles de tous" rappelle le Clan du Crabe avec insistance. Un samurai du clan dont l'esprit ou l'âme se laisse marquer est un samurai qui hésitera et cédera quand il faudra agir vite et sans retenue, un samurai sur lequel ses compagnons ne pourront compter.

Le reste de l'Empire voit souvent les hommes du Clan du Crabe comme des ivrognes dépravés et indisciplinés. C'est là une grossière erreur. La vérité est que la discipline observée sur la Muraille Kaiu aurait de quoi faire tressallir les samurai les plus stricts du Clan du Lion. Sur le mur, il n'y a pas de place pour l'ivresse ou le laisser-aller, car l'échec d'un seul homme est souvent synonyme de trépas pour toute une escouade. Les soldats du Clan du Crabe sont à ce point intransigeants avec tout manquement que leurs officiers ont rarement besoin d'intervenir. Celui qui sombre dans ce genre de complaisance risque fort d'être assailli par un groupe d'hommes masqués et armés de gourdins à sa prochaine permission.


Diriger des soldats sur le Mur fait appel à des talents particuliers, notamment un courage hors pair et une capacité à imposer la discipline et à inspirer la loyauté chez des hommes qui affrontent quotidiennement des horreurs innommables. Comme au sein du Clan du Lion, l'ascension dans la hiérarchie militaire du Clan du Crabe dépend du mérite, pas de l'hérédité : les enfants du Champion du Clan eux-mêmes sont tenus de faire leurs preuves comme simples soldats avant d'espérer une promotion. L'armée du clan est pratiquement exempte de manoeuvres politiques et de népotisme, les officiers qui en sont reconnus coupables n'ayant d'autre choix que de faire seppuku. Par ailleurs, étant donné la menace constante des métamorphes et autres monstres qui se glissent dans le corps d'autrui (tels que les sorcières des marais), les soldats du Clan du Clan du Crabe sont formés à déceler le moindre comportement suspect chez leurs camarades et même chez leurs supérieurs. Dès qu'une attitude douteuse est détectée, la tactique la plus courante consiste à tomber "accidentellement" sur la personne concernée avec un fragment de jade dans le creux de la main.


Les officiers du Clan du Crabe doivent également maîtriser diverses autres compétences qu'on ne retrouve pas au sein des autres armées. Ils doivent ainsi connaître les entrailles du Mur, les propriétés et les capacités des armes de siège et des pièges, ainsi que les tactiques adaptées contre une centaine de créatures différentes de l'Outremonde. La nature singulière de la guerre qui se livre sur le Mur fait aussi appel à une grande variété de soldats spécialisés, tels que des gardes à la vision de lynx, des messagers capables de courir des heures sur les remparts sans se fatiguer et des chirurgiens sachant traiter d'étranges blessures parfois infectées par la Souillure.


La vie que mènent les gardes de nuit du Mur est particulièrement éreintante. Ces hommes savent pertinemment qu'ils n'auront probablement que quelques secondes à vivre en cas d'attaque importante, mais que ce qu'ils feront pendant cet intervalle pourra sauver la vie de leurs compagnons. Le roman Meifumado renferme un passage célèbre dans lequel un garde revèche du Clan du Crabe tente de dissuader des invités des clans du Dragon, de la Grue et du Scorpion de poster des vigiles et de les exposer à une mort certaine. "Je veillerai sur vous bien mieux que vos meilleurs yojimbo", annonce-t-il rageur. La nuit même, intervient in terrible assaut qui tue tous les gardes, mais les renforts ne tardent pas et les dignitaires des autres clans sont sauvés. Apres coup, ils trouvent la dépouille du veilleur bourru et le daimyo du Clan du Dragon remarque avec mépris qu'il n'a rien fait de mieux que ses propres gardes, morts eux aussi. Le Champion Hida se contente alors de répondre : "Cet homme avait pour fonction de crier."

 

Le reste de Rokugan a l'habitude de percevoir la Grande Muraille Kaiu comme une fortification d'un seul bloc, mais ce n'est qu'un malentendu de plus. Le Mur est criblé de tunnels qui relient les divers points-clefs et garnisons, et permettent aux éclaireurs et aux forces d'intervention de se rendre dans l'Outremonde. La Muraille ne compte d'ailleurs aucune porte, toutes les incursions vers l'Outremonde se faisant par ces boyaux. Mais ces galeries constituent évidemment un moyen pour l'ennemi d'atteindre l'Empire, c'est pourquoi les Kaiu les garnissent de toute une série de pièges et en altèrent régulièrement la disposition. Ils ouvrent certains passages pour en fermer d'autres, installent de nouvelles embûches et retirent les pièges qui ne fonctionnent plus. Quand les créatures de l'Outremonde affluent dangereusement, les troupes du Clan du Crabe doivent les affronter dans les tunnels, ce qui les oblige à mémoriser l'agencement du réseau souterrain et toutes les modifications apportées.


Quand le Clan du Crabe n'est pas en train de combattre ou de surveiller l'ennemi, il consacre chaque minute ou presque à s'entraîner. Il s'agit d'exercices de combat à mains nues et armé (les blessures étant courantes), et de course en armure lourde. Les soldats parcourent le Mur à vive allure, grimpent et descendent les volées de marches au même rythme, et doivent traverser les tunnels dans un temps limité. Le tir à l'arc est très apprécié, car l'entraînement se fait généralement sur cibles vivantes, soit des créatures de l'Outremonde capturées soit des poneys infirmes qui ne pourront plus servir.


Si tous les exercices d'entraînement ont été épuisés, les officiers se montrent très créatifs pour occuper leurs hommes. Un soldat oisif sombre dans l'ennui et sa vigilance s'émousse, ce qui peut s'avérer fatal sur le Mur. Certaines des coutumes les plus singulières du clan comme les célèbres "pièces à tirage au sort", ne sont que le fruit de l'inventivité d'officiers cherchant à combattre le désoeuvrement.


Cela étant dit, on ne peut nier que les membres du Clan du Crabe traînent une réputation en partie méritée d'ivrognes et de débauchés. Il faut mettre cela sur le compte du comportement de ses soldats en permission. En général, les soldats du clan passent une semaine "en poste" sur le Mur ou en incursion sans l'Outremonde, suivie de trois jours de permission. C'est durant ce bref intermède de liberté qu'ils se laissent aller à leurs émotions et profitent de la vie, de manière souvent exubérante. Nombreux sont ceux qui restent ivres durant les trois jours, sachant que tous ou presque boivent de grandes quantités de sake. Cela les aide à oublier les horreurs dont ils sont témoins, à s'extraire (ne serait-ce que brièvement) de la terrible routine qui est la leur. C'est quand ils boivent qu'ils peuvent rire, pleurer et faire la fête. Les mariages du Clan du Crabe sont connus pour les beuveries phénoménales qui les accompagnent.


Les samurai du Clan du Crabe en permission ont aussi une réputation de bagarreurs invétérés (surtout quand ils sont saouls). C'est parfois pour eux l'occasion de régler des comptes liés au Mur, des différends qui ne pouvaient s'y résoudre sans compromettre leur service. D'autres fois, il ne s'agit que d'un moyen de plus d'évacuer la tension accumulée. Quoi qu'il en soit, la plupart des aubergistes ont appris à craindre l'arrivée d'un groupe de samurai de ce clan.


Si ces brefs moments de répit s'avèrent relativement fréquents, les visites parmi les proches le sont beaucoup moins (souvent séparées de semaines, voire de mois). Pour autant, aucun samurai du Clan du Crabe ne laissera passer l'occasion de retrouver son foyer pour passer du temps avec sa famille. C'est en participant à l'éducation de la prochaine génération de samurai que ces guerriers renforcent leur foi en leur devoir et en l'avenir de leur clan. La natalité et le parentage étant si importants pour le clan, on compte moins de femmes parmi ses troupes que ce qui est courant ailleurs. Celui qui se rend dans la demeure d'un samurai du clan du Crabe sera souvent surpris d'y rencontrer une épouse douce et féminine qui semble en parfaite adéquation avec les canons rokugani.


Mais l'évocation des bonnes manières rappelle inévitablement le fait que les samurai du Clan du Crabe s'assoient régulièrement sur l'étiquette et le protocole qui gouvernent la vie de la plupart des samurai de l'Empire. Ce comportement n'est toutefois pas forcément mal intentionné. Simplement, leur existence impitoyable laisse peu de place à tout ce qui ne contribue pas à lutter contre l'Outremonde. Sur le Mur, nul n'a le temps de s'exprimer par circonlocution et celui qui ne relève pas une erreur par courtoisie met des centaines de vies en danger. Les membres du Clan du Crabe s'expriment de manière rustre parcequ'ils n'ont tout simplement pas le choix. Mais de la même manière, ce qui peut paraître grossier et excessivement direct pour d'autres samurai ne sera pas toujours perçu comme un affront par un homme du Clan du Crabe. Un soldat qui a agi de manière exemplaire ne sera souvent récompensé que par un hochement de tête et un grognement, manifestations souvent bien plus éloquentes que n'importe quel discours ampoulé qu'on profère aux cours du Clan de la Grue.


Et quand on parle de bienséance, il ne faut pas oublier que le Clan du Crabe se consacre à lutter contre un adversaire dépourvu du moindre honneur et qui n'hésite en aucune occasion à user de tromperie. Les samurai du clan n'éprouvent donc que mépris pour les faussetés, les sous-entendus et autres subtilités mondaines qui animent le quotidien des autres Rokugani. La vie sur le Mur a le don de vous rendre méfiant (paranoïaques diraient les plus critiques) et de vous faire haïr l'impression qu'on tente de vous manipuler. Une histoire célèbre raconte comment un bushi Hida rencontrant un courtisan des plus cabotin le gratifia d'un "Comme c'est sincère !". Que la scène ait eu lieu ou non, les samurai du Clan du Crabe de l'ère moderne ont tendance à taxer de "sincères" tous ceux dont ils doutent de la franchise. Cela explique également leur peu d'estime pour les samurai du Clan du Scorpion et de la Grue (à l'exception des Daidoji), adeptes incurables de la duperie et des manoeuvres de cour. Sur le Mur, on dit ainsi souvent : "Les mensonges, c'est pour le Scorpion et les oni, pas pour nous."


On pourra remarquer que la garnison du Mur présente une proportion de samurai bien plus élevée que les armées d'autres clans. Le Clan du Crabe emploie certes des ashigaru, mais il préfère limiter les recrues paysannes sur la Muraille. Les forces de l'Outremonde sont déjà effroyables pour des samurai aguerris, et les paysans ont trop souvent tendance à fuir ou à s'évanouir quand ils sont confrontés à ces horreurs. Mais le clan ne dédaigne pas ses fermiers pour autant. Au contraire, il leur fournit régulièrement des armes pour qu'ils se protègent contre les quelques créatures qui parviennent à passer le Mur.


Il convient enfin de rappeler que le Mur compte la plus grande concentration d'eta de l'Empire. Non seulement une garnison de taille engendre forcément beaucoups d'ordures, mais les batailles incessantes ne font qu'entasser les cadavres. Il faut aussi ramasser tous ces corps et les brûler sans attendre pour éviter que la Souillure ne les atteigne. De même, il faut se débarasser au plus vite des créatures de l'Outremonde tuées, porteuses de cette contamination. Les eta qui servent au Mur portent de simples armures d'ashigaru peintes en blanc pour les protéger contre les flèches perdues et sont équipés de parangu pour extraire les têtes des dépouilles, mais aussi pour achever les créatures de l'Outremonde encore vivante ou les samurai réanimés. Lors des batailles d'envergure, de petites équipes de ces eta débarassent le Mur des cadavres quand une accalmie se présente.


L'hiver des Vingt Gobelins

Il arrive que le Clan du Crabe manque cruellement de guerriers compétents pour défendre la frontière avec l'Outremonde. Cela est parfois dû aux lourdes pertes accumulées lors des affrontements, mais ce peut également être l'oeuvre d'épidémies, de la famine ou autre catastrophe. Dans ces circonstances, le Champion du Clan du Crabe est susceptible de déclarer un Hiver des Vingt Gobelins. Comme son nom l'indique, cet évènement ne dure généralement qu'un hiver, mais il peut se prolonger si le Champion l'estime nécessaire. Le plus long Hiver des Vingt Gobelins de l'histoire d'ate de 1021, alors que les rangs du Clan du Crabe avaient réduit de moitié en raison d'une épidémie. Cet hiver dura trois ans et gonfla les effectifs du clan de plus de cinq mille samurai.

 

Quand se présente un Hiver des Vingt Gobelins, tout ronin peut demander à être admis au sein du Clan du Crabe (la clause s'est même appliquée dans certains cas aux ashigaru). Le ronin est alors autorisé à se rendre dans l'Outremonde sous les ordres du clan et s'il parvient à rapporter vingt têtes de gobelins avant la fin de la saison, il aura le droit de jurer fidélité à la famille Moshibaru, vassale des Hida. Les têtes de créatures plus dangereuses comme les ogres, les trolls et les oni comptent pour plusieurs gobelins, selon la puissance du monstre. A l'inverse, un ronin qui revient avec la tête d'un nezumi sera exécuté sur-le-champ.


Argot Courant et Militaire du Clan du Crabe

La combinaison d'isolement, de danger perpétuel et de dures responsabilités à laquelle est soumis le Clan du Crabe a entraîné l'émergence d'une collection de termes et expressions argotiques ignorées par le reste de Rokugan. La plupart sont des raccourcis employés sur le champ de bataille ou dans l'urgence, qui permettent au clan de réagir très vite et efficacement face à des situations délicates.

Banjaku ! (Grosse Pierre) – Mise en garde indiquant qu'une créature ne peut être blessée que par le cristal

Dairyo ! (Grosse Prise) – Avertit qu'une importante force de l'Outremonde approche. Il ne fait jamais bon entendre ce terme dans la bouche d'un éclaireur Hiruma

Iye, dozo, osakini – Littéralement "non merci, après vous". Communément employé sur le Mur quand on s'adresse à quelqu'un qui vous irrite...notamment s'il n'est pas du Clan du Crabe.

Kannishiki ! (Enclume) – Indique qu'une créature ne peut être blessée que par le jade

Koma (Poney) – Terme péjoratif désignant un membre d'un autre clan envoyé sur le Mur. Inspiré par la coutume qu'ont les Yasuki de fournir les Hida en poneys boiteux pour l'entraînement au tir à l'arc. Pour le Clan du Crabe, un étranger qui sert sur le Mur est à peu près aussi utile qu'un poney invalide, seulement bon à errer sur les remparts et à braire pour qu'on le sorte des mauvais pas.

Mami ! (Imposteur) – Avertit de la présence d'un métamorphe ou autre infiltré. Le clan a mis au point des procédures spécifiques pour répondre à une telle menace.

Maru – Unité de temps au sens très particulier : il s'agit de l'intervalle minimal dont aura besoin un oni invulnérable pour tuer un guerrier Hida en armure. Généralement de l'ordre de deux secondes. Communément employé lors des stratégies de sacrifice des troupes pour gagner du temps.

Suihi ! (Fumier) – Indique la présence d'une créature intangible, capable de traverser les murs, etc.

Tsuta (Lierre) – Met en garde contre la présence éventuelle de créatures de l'Outremonde sur un site "civil" où on ne les attend pas, comme une auberge ou une maison de geisha. En entendant ce terme, les hommes du clan savent qu'ils doivent saisir leurs armes avant de se retrouver à l'entrée de l'établissement.

Yamijiai – Indique que la situation militaire est très préoccupante. Pourrait s'entendre comme "nous faisons face à des adversaires inconnus, attendez-vous au pire".

Yasha ! (Demone) – Terme accompagnant souvent "Tsuta". Annonce que les carottes sont cuites et qu'il convient de sauver sa peau comme on le peut.

Zakennayo ! - Terme générique exprimant la frustration et la colère, particulièrement courant sur le Mur.


Puissance Navale du Clan du Crabe

Dès l'aube de l'histoire de Rokugan, le Clan du Crabe comprit ce que le reste de l'Empire n'a toujours pas assimilé : la corruption de l'Outremonde ne s'arrête pas devant les vagues. Pendant une grande partie de son existence, le clan a patrouillé à la lisière de la Mer des Ombres (comme il l'appelle) en manoeuvrant des kobune rokugani à coque double, mais au huitième siècle, un ingénieur de nom de Kaiu Sunshin mit au point le koutetsukan ou "Tortue de Fer". Il agrandit la coque du kobune et la plaqua de fer agrémenté de fragments de jade. Il y adjoignit également un pont couvert muni de piques de fer et de jade pour repousser les assaillants. Dans les versions ultérieures du navire, il intégra un mât escamotable en plus des avirons, ainsi qu'une proue singulière en forme de dragon que l'on retrouve sur tous les koutetsukan.


Cette tête de dragon qui apparaît sur toutes les Tortues de Fer n'est pas qu'un ornement . La gueule de la figure de proue renferme un tube plongeant sous le pont, qui permet au clan de produire des nuages de fumée (pour voiler les navires face aux tirs ennemis), des vapeurs toxiques ou des jets d'huile ardente. La technologie qui anime et alimente ce système est un secret Kaiu jalousement gardé.


Les Tortues de Fer sont lourdes, lentes et globalement peu adaptées à la navigation. Elles ont tendance à énormément tanguer quand la houle est importante, au point d'être surnommés les "tortues ivres". Le Clan de la Mante ne s'est pas attardé sur leur architecture et affirme pouvoir aisément construire des bateaux de ce type si jamais il en avait l'utilité. Les Tortues de Fer sont toutefois irréprochables lorsqu'il s'agit d'assurer la fonction pour laquelle elles ont été conçues : protéger les eaux côtières abritées du Clan du Crabe contre les pirates, les flottes ennemies et, surtout, l'Outremonde. Le jade leur permet de résister aux eaux Souillées de la Mer des Ombres et elles ont contre-carré plus d'un assaut de créatures aquatiques de l'Outremonde. Nous nous souviendrons notamment que sous le règne de Hantei XXXVI, quelques Tortues de Fer avaient suffi à bloquer une flotte entière de kobune Souillés et grouillant de morts-vivants.


Les Berserker Maudits

"Les Ténèbres me parlent

Retourne-toi contre l'Empire, disent-elles

Je fait face au mauvais côté."

Hiruma Taki – Berserker Maudit


"Jetez-vous vos outils dès qu'ils s'égratignent en accomplissant la tâche pour laquelle ils ont été conçus ? Non, car ce serait un drôle de gâchis. Pourquoi dans ce cas, les samurai du Clan du Crabe touchés par la Souillure de Jigoku devraient-ils recevoir l'autorisation de faire seppuku plutôt que de reconduire le devoir pour lequel ils ont été formés ? Faire seppuku pour fuir la Souillure alors que le samurai peut encore servir son clan n'est rien de plus qu'une forme de couardise. Lorsque Hida Banuken crée la Légion des Maudits, le daimyo des Kuni fit seppunku en guise de protestation. Pourtant, les Maudits renversèrent le cours de la bataille et l'Empire serait tombé s'il n'avait pu bénéficier de la bravoure de Banuken. Nous autres samurai du Clan du Crabe usons de toutes les ressources à notre disposition pour protéger l'Empire. Pourquoi ne pas profiter des samurai que les ténèbres croient avoir vaincus afin de justement écraser ces mêmes ténèbres ?"

 

Extrait d'un Traité sur les Maudits de kuni Tsukan

En général, quand un samurai Rokugani est Souillé et qu'on le découvre, il a le choix entre faire seppuku et se retirer dans un monastère spécial où il devra boire du Thé aux Pétales de Jade sous surveillance rapprochée. Le Clan du Crabe offre parfois une troisième possibilité aux siens : rejoindre la Légion des Maudits. Les Maudits constituent une force spéciale de troupes de choc qu'on envoie en priorité sur le champ de bataille en cas d'attaque de l'Outremonde. On ne les considère plus comme des citoyens de l'Empire, mais bien comme de la chair à oni que l'on jette sur l'ennemi sans espérer la voir survivre. On tient ces hommes à l'écart du reste des forces du clan, dans des baraquements proches des zones les plus touchées par l'Outremonde.

 

Les Maudits offrent probablement l'exemple le plus extrême de la tendance du Clan du Crabe à user de tous les moyens disponnibles contre l'Outremonde : en l'occurence, la Souillure même. Le clan ne se fait pas d'illusion sur les dangers propres à la gestion de troupes Souillées. Les Maudits sont ainsi sous la surveillance et la supervision constante d'équipes spéciales de Chasseurs de Sorcières et shugenja Kuni, formés pour reconnaître la Souillure sous toutes ses formes. Ils ont ici pour mission de s'assurer que les soldats corrompus obéissent bien aux ordres...et d'éliminer tous ceux qui menacent de succomber au contrôle de Jigoku.

Le développement de la Souillure diffère d'une victime à l'autre. Certains Maudits ne résistent que quelques jours, voire quelques heures de bataille avant qu'il ne faille les tuer, mais certains repoussent parfois pendant des années, des décennies, l'échéance de leur corruption complète. On peut même affirmer que certains des plus grands guerriers de l'histoire du Clan du Crabe étaient en réalité des Maudits...même si personne ne se souvient de leurs noms ni ne chante leurs exploits. Tout le monde a oublié leurs années de service au coeur des batailles les plus sanglantes que l'Empire ait connu. Les Maudits n'attendent de toute façon aucune reconnaissance. Ils savent que la Souillure ne les lâchera pas et ils espèrent simplement pouvoir servir encore leur clan plutôt que de figurer parmis les Damnés. La plus abominable des morts vaut toujours mieux que d'être écarté de la Roue Céleste.

Les soldats du Clan du Crabe éprouvent un mélange de pitié et de crainte respectueuse envers leurs Maudits. Aucun ne souhaite finir comme eux, mais leur existence est en même temps une lueur d'espoir : un samurai qui est en proie à la Souillure peut continuer à servir l'Empire.


Selon une tradition ancestrale et universelle, les Maudits ne sont employés que contre l'Outremonde. Il est arrivé, alors que le Clan du Crabe était sérieusement mis à mal par un autre clan, que ses Champions soient tentés de libérer les Maudits contre cet adversaire, mais cela ne s'est jamais traduit dans les faits. Recourir à des troupes Souillées contre d'autres Rokugani est un crime que même les officiers les plus pragmatiques du Clan du Crabe ne sauraient commettre.


Possession et exorcisme à Rokugan

Nombreux sont les esprits et fantômes qui ont le pouvoir de posséder des mortels. Les fantômes (yorei) sont connus pour prendre possession d'humains afin de tenter d'accomplir un devoir ou un désir inassouvi, ou simplement pour profiter de la vie par procuration. De nombreux types de gaki sont aussi capables d'une telle forme d'envoûtement, que l'on confond d'ailleurs souvent avec la possession par un fantôme. Parmis les autres entités ayant le pouvoir de s'emparer d'un humain, on compte les kitsune-tsuki, les oni et yokai de jigoku, ainsi que les esprits ancestraux et les Fortunes qui se rendent brièvement dans le royaume des mortels. Certains sorts de maho, enfin, permettent à leur lanceur de posséder et de contrôler d'autres mortels.

 

Les Rokugani disposent de très peu de moyens pour contrer la possession. Le sort "Liens de Ningen-do", capable de renvoyer les esprits dans leur royaume d'origine, peut s'avérer efficace pour extraire les Gaki de leurs victimes, et le sort "Glyphe de Pureté" peut dans certains cas exorciser des oni, des yokai et autres entitées Souillées. Aucune de ces deux approches n'est toutefois fiable. Il est notamment très difficile de renvoyer un fantôme tant que ses exigences n'ont pas été comblées.


Dans bien des cas, les victimes d'une possessions en sont réduites à quérir l'assistance de puissances supérieures par la prière, à implorer l'esprit de les quitter ou à accepter d'être immobilisés jusqu'à ce qu'il reparte. C'est pourquoi l'arrivée d'un Exorciste Toritaka ou d'un Chasseur de Sorcière Kuni est souvent accueillie à bras ouverts par ceux sont les amis ou les parents sont en proie à la possession spirituelle.


Ecole Avancée du Crabe : Défenseur de la Muraille (Bushi)

Le Clan du Crabe représente la première ligne de défense contre les créatures voraces de l'Outremonde, ce qui explique que nombre de ses styles martiaux soient de nature défensive. Le Défenseur de la Muraille ne cède pas un pouce de terrain face à ses ennemis et encaisse toutes les attaques qui le visent. Il apparaît comme le gardien parfait car il ne laisse passer aucun assaillant.

Le Défenseur de la Muraille peut repousser tous les assauts surnaturels de l'Outremonde avec la conviction d'une âme pure, il ressemble à une forteresse inexpugnable même quand il ne porte pas son armure, et il n'arrête de combattre qu'une fois mort.


Voie : Berserker Crabe (Bushi)

Lorsque la situation devient désespérée, le guerrier bat généralement en retraite pour reprendre le combat ultérieurement. Mais pour les Berserker Crabes, cela ne se peut. En effet, le Berserker combat là où son seigneur le lui ordonne et lutte férocement jusqu'à ce que son ennemi ou lui s'effondre. Les Berserkers combattent souvent la Horde de l'Outremonde ravageuse. Du reste, leur rage et leur violence n'ont rien à envier à celles de leurs ennemis.

Les Berserker Crabe manifestent leurs dangereux dons après avoir passé un certain temps (souvent des mois, parfois des années) sur la Muraille Kaiu. Certains font appel à une fureur maniaque pour alimenter leur rage, alors que d'autres entrent dans la transe de "l'oeil mort", mais pour un même résultat : une force surhumaine et une quasi-immunité à la douleur.


Voie : Tueur d'Oni (Shugenja)

Les shugenja Kuni consacrent leur existence à éradiquer les menaces de l'Outremonde qui pèsent sur le monde. Les Tueurs d'Oni constituent quant à eux une secte d'élite de la famille Kuni qui se charge exclusivement de liquider les monstres trop puissants pour être combattus sur un pied d'égalité. Leurs rituels et glyphes font preuve d'une grande utilité pour saper les forces de ces créatures surnaturelles. Les Tueurs d'Oni voient des choses sur lesquelles nil homme ne devrait avoir à poser les yeux, mais ils restent fidèles à leurs devoirs. Les Kuni Tueurs d'Oni étudient l'art encore incompris des glyphhes de coercition, des cercles rituels et des symboles permettant de piéger les démons afin de les détruire à jamais.

 


 
 
 

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