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le 10-08-2015 23:50

Le Clan du Scorpion

 

 

 

"Je sais nager"

 

Bayushi Ogoe effleura Isuwari, le Sabre Ancestral du clan. L'arme reposait paisiblement sur son socle. Il se trouvait presque au sommet de Kyuden Bayushi et la lumière qui filtrait par la fenêtre avait réchauffé le bois et la laque du fourreau. Le contact le réconfortait ; il l'aidait à oublier les lamentations qui résonnaient dans sa tête, les plaintes de l'autre lame moins fidèle qui était cachée dans les profondeurs de la forteresse. La sinistre mélopée le hantait comme elle avait hanté tous les autres Champions du clan depuis trois siècles.


Il soupira. Il avait des soucis autrement plus importants que la Lame de Sang. Des ennuis dont il devait s'occuper rapidement.

 

Comme le Clan du Lion... D'après les espions, il se rassemblait derrière les monts Seikitsu. Tout semblait paisible au loin, pourtant les rapports étaient formels : une armée se massait de l'autre côté du Col de Beiden et elle le franchirait bientôt pour marcher sur eux. Bien sûr, la passe était très étroite et il serait possible de les contenir...


Mais Ogoe n'avait qu'à se retourner vers le sud, en direction des terres du Clan du Crabe, pour voir une autre menace. Là-bas aussi, une armée se préparait. S'il s'opposait au Clan du Lion, il n'aurait plus assez de soldats pour les arrêter, et s'il décidait de se battre contre le Clan du Crabe, la voie serait libre pour le Clan du Lion.

 

On frappa un coup discret sur la porte. Ogoe ferma les yeux un instant. 

- Entrez
Il y eut un bruit de pas décidés, un froissement de soie et le son mat d'un genou qu'on met à terre. Ogoe ne put réprimer un sourire.  
- Vous ne serez jamais un shinobi, Tosazu-san.
- Je n'ai aucune envie de le devenir Bayushi Ogoe-sama. 

Il se retourna. Bayushi Tosazu, son meilleur général, reprit, un peu perplexe.

A moins....que vous m'ayez convoqué pour ça, monseigneur... Si vous m'ordonnez de suivre cette voie, j'obéirai, mais j'ai bien peur que ma carrière soit aussi brève qu'humiliante.

 

Le sourire s'effaça des lèvres d'Ogoe. Il fit signe à Tosaru de se relever. 

- Non, mon ami. Je vous ai fait venir, car nous avons des ennuis. De gros ennuis.  

Tosazu s'inclina
- Comment puis-je vous servir, Ogoe-sama ?
Ogoe fronça légèrement les sourcils. Il savait exactement ce qu'il attendais de Tosazu. Il aurait pu le lui ordonner, mais il respectait trop le général pour ça. 
- Que pensez vous de notre situation Tosazu-san ?
Tosazu plissa les yeux.
- Je dirais...que la chance nous sourit, Ogoe-sama.
- Non, répondit Ogoe en secouant la tête. Elle fait plus que nous sourire.
Tosazu acquiesça en silence.
- Tout nous réussit en politique, reprit Ogoe. Le Clan de la Grue lui-même nous envie. Il jalouse les alliances que nous avons su forger, l'influence et le pouvoir que nous avons accumulés et les faveurs que nous nous sommes attirées. Notre économie est florissante ; nous avons eu les meilleures récoltes de riz de notre histoire, les surplus sont....indécents, même après abattement des taxes. Notre armée est aussi puissante qu'organisée. Et bien sûr, nous sommes partout. 

Ogoe jeta un coup d'oeil dehors. 

Il suffit de lever les yeux pour apercevoir l'un des nôtres. Nous sommes dans toutes les cours, dans tous les cabinets, dans toutes les assemblées.....et presque dans tous les lits.
- Vous avez raison, Champion-sama. Nous avons une lace de premier ordre dans l'Empire.
- Et c'est bien là le problème, Tosazu-san.
Tosazu pencha un peu la tête.

- Veuillez m'excuser, mais je ne comprend pas, Ogoe-sama.
- Le Clan du Scorpion n'a pas sa place sur le devant de la scène. Nous sommes censés orchestrer la pièce depuis les coulisses, faire en secret ce que personne ne doit jamais voir.
Ogoe fit un geste vers son bureau couvert de parchemins.
- Vous avez lu les rapports, non ? Le Clan du Lion et du Crabe rassemblent leurs troupes, tandis que le Clan de la Grue redouble d'efforts contre nous en politique et dans les places de commerces. Nos ennemis nous cernent de toutes parts. Nous ne pourrons jamais tous les vaincre. Et comme si ça ne suffisait pas, il y a aussi ces histoires avec le...Clan de la Licorne.

Le visage de Tosazu se détendit et il acquiesca d'un mouvement vif.
- Oui, Ogoe-sama. J'espérais justement pouvoir vous en parler. Je me suis penché sur ce que nos agents ont découvert. J'ai du mal à croire que le Clan de la Licorne ait un lien avec les anciens membres du Clan de la Ki-Rin. Au dire de tous, c'etaient des hommes d'honneur ; ils n'avaient rien en commun avec ces sinistres barbares. Savez vous qu'ils ont exécuté l'un des nôtres parcequ'il a sous-entendu qu'il pourrait les faire chanter ? Ces maudits gaijin ont prétendu qu'il ne respectait pas leur hospitalité.
La voix indignée du général résonnait de mépris devant tant d'inconvenance.
Ogoe mis les mains dans le dos.
- Ki-Rin ou pas, ils tiennent la frontière ouest.
Tosazu s'inclinat à nouveau.
- Pardonnez-moi, Ogoe-sama. Comme je vous le disais, je me suis intéressé à eux, et en particulier à leurs stratégies. Ils s'appuient essentiellement sur leur cavalerie. Ce choix tactique présente un certain nombre d'avantages, mais il est aussi leur point faible. Nous pourrons en tirer parti en cas d'affrontement.

Ogoe leva la main.
- Nous allons nous battre avec eux, Tosazu-san. C'est pour ça que je vous ai fait venir. 

Tosazu esquissa un sourire.

 

- Ah. Je vois. Dans ce cas, il va nous falloir un peu de temps pour nous préparer et fabriquer des lances assez longues pour repousser les cavaliers, mais....
- Non.
Tosazu le dévisagea.  
- Ogoe-sama ?
- Je ne veux pas que vous arrêtiez leur cavalerie. A vrai dire, je ne veux pas que vous les battiez.
Ogoe plongea son regard dans celui du général.
- Tosazu-san, je veux que vous rassembliez vos troupe. Nous allons entrer en guerre avec le Clan de la Licorne. Mais nous allons perdre.
Tosazu continua à dévisager Ogoe en silence.
- Tosazu-san, reprit Ogoe, vous devez vous laisser écraser. Il faut que ces...sinistres barbares nous humilient, que le reste de l'Empire nous prenne pour des faibles, des fous et des arrogants, qu'il nous oublie et reporte son attention ailleurs. Il le faut pour que nous puissions reprendre notre place dans l'ombre et recommencer à agir en secret.

Un autre silence.
- Est-ce que vous comprenez ce que je vous demande, Tosazu-san ?
L'autre homme acquiesça. Ogoe lut dans ses yeux qu'il comprenait. Après pareille défaite, Tosazu n'aurait d'autre choix que de faire seppuku pour laver l'honneur de sa famille.
Tosazu reprit d'une voix calme.
- Si vous me le permettez, Bayushi Ogoe-sama, je dois me retirer pour préparer l'armée. J'attendrai vos ordres pour me mettre en marche.
Ogoe acquiesça à son tour.
- Domo arigato, Tosazu-san.
Tosazu s'inclina lentement et sortit.
Ogoe resta immobile un moment après son départ. Les lamentations de la Lame de Sang étaient plus lointaines à présent. Il esquissa un semblant de sourire, saisit Itsuwari et enleva le sabre du socle chauffé par le soleil. Il pouvait le ramener dans la chambre forte. Il n'aurait pas besoin de lui pendant quelque temps.

 

Les Deux Fables du Scorpion et de la Grenouille

 La fable du scorpion de la grenouille était connue bien avant la venue des Kami. Elle raconte l'histoire d'une grenouille qui accepte d'aider un scorpion à traverser une rivière après qu'il ait promis de ne pas la piquer. Après tout, si la grenouille devait mourir, ils se noieraient tous les deux. Pourtant, arrivée à mi-chemin, la grenouille sent le venin l'envahir. Mourante, elle demande alors au scorpion pourquoi il l'a fait puisqu'ils sont désormais tous les deux condamnés, et le scorpion répond : "Parceque c'est dans ma nature".

 

Le Clan du Scorpion raconte la fable d'une manière un peu différente. Dans sa version, Bayushi s'apprêtait à prendre part au Tournoi des Kami lorsqu'il rencontra le Petit Maître. A son grand désarroi, Shinsei commenca à lui raconter la fameuse histoire. Mais la fin n'était plus la même : lorsque dans son dernier râle, la grenouille souffle : "Nous allons mourir tous les deux", le scorpion rétorque : "Mais....je sais nager." Après avoir écouté la fable, Bayushi partit affronter Shiba, et, à en croire le Clan du Scorpion, il perdit volontairement afin de cacher sa force.

Que l'histoire soit vraie ou non, et même si l'apparition de Shinsei paraît rocambolesque, Hantei parvint au final à convaincre Bayushi de garder son poison pour les vrais ennemis de l'Empire. Ce qui en dit plus long sur eux que n'importe quelle légende.

 

Les Masques du Clan du Scorpion

Tous les samurai du Clan du Scorpion portent un masque. Ils ne se ressemblent pas entre eux et ne servent pas tous à la même chose : certains recouvrent entièrement le visage alors que d'autres sont de véritables parures qui glorofient les traits de ceux qui les portent. Le Clan du Scorpion prétend qu'il n'y a rien de malhonnête à porter un masque. L'idée de "On" (visage) ne signifie-t-elle pas que tout le monde porte un masque ? Si on les écoute, les samurai du Clan du Scorpion sont au contraire plus honnêtes, puisqu'ils laissent tout le monde voir le leur.


La tradition remonde à Bayushi. A en croire la légende, le Kami dissimula son visage derrière un bout d'étoffe sur les conseils de Shinsei. On raconte qu'après avoir entendu la fable du scorpion et de la grenouille, Bayushi sourit et prétendit avoir compris, mais que Shinsei le frappa aussitôt sur la bouche jusqu'à faire couler le sang avec sa canne. Il annonca ensuite au Kami, encore sous le choc, qu'il pouvait lire l'incertitude dans ses yeux malgré son sourire entendu. : "Vos yeux me racontent une histoire et votre bouche, une autre. J'ai donc récompensé vos yeux en punissant vos lèvres." Cette fois, Bayushi comprit pour de bon. Il déchira aussitôt un morceau de son kimono et confectionna le masque qu'il porta pour le restant de sa vie, ne laissant plus apparaître que son regard.


De nos jours, les membres de la famille Bayushi portent souvent de riches masques d'apparat. Les familles Soshi et Shosuro préfèrent, elles, les pièces simples et sans artifices. Quant aux Yogo, ils cèdent parfois eux aussi aux ornements, mais pour d'autres raisons. Il n'est pas rare de voir les Bayushi se parer de véritables oeuvres d'art. Il y a bien sûr toujours des exceptions : Bayushi Paneki, le Champion du clan à la fin du douzième siècle, se servait par exemple d'un vulgaire bout de tissu rapiécé. Quoi qu'il en soit, si le masque est ostentatoire, il appartient sans doute à un Bayushi. Ce n'est pas un hasard. Ces derniers emploient des pièces conçues pour susciter une réaction précise chez ceux qui les voient. Le visage d'un démoin peut par exemple servir à mettre quelqu'un mal à l'aise, tandis qu'un masque au sourire aréable peut s'avérer désarmant. Ceux des familles Soshi et Shosuro sont en général purement fonctionnels. Les Yogo, eux, se moquent de l'avis des autres et des décorent tout simplement à leur goût.

 

Mensonges et Demi-Vérités

Mensonges, l'ouvrage de Tangen, affirme que tous les hommes sont vils, ambitieux et malhonnêtes. Il conseille aux Empereurs de frapper les premiers et de ne pas donner dans la pitié s'ils veulent conserver le pouvoir. Il assure que les principes défendus par Akodo dans son livre Le Commandement, à savoir une attitude dictée par de saints principes moraux, n'a pas sa place dans la vraie vie. Tangen pose la question : "Si un mensonge pouvait sauver le Fils des Cieux, et la vérité le condamner, je me demande ce que le Clan du Lion ferait. Mentir coûterait peut-être sa vie à un homme, mais si cela devait sauver l'Empereur ? Qui ne donnerait pas sa vie pour le Fils des Cieux ?". Le traité conseille également de ne pas suivre le Bushido à la lettre : "Si j'ai affaire à un vaurien malhonnête, je ne respecterais pas les règles que lui ne suit pas. Je refuse de me mettre à sa merci au nom de la soi-disant morale. Le monde regorge d'hommes mauvais, monseigneur. Ne pas profiter d'un atout sous prétexte qu'il est "sournois" est un manque de respect envers ceux et celles dont vous avez la charge ; à mes yeux, c'est le plus égoïste des choix."


Le traité de Tangen renie aussi la générosité et la pitié. Il affirme que ces valeurs sont ridicules et qu'elles invitent au mépris : "Retenir ses coups lorsque la douleur met un adversaire en mauvaise posture est une erreur. Lui ne m'épargnerait pas, et si cela arrivait quand même, je lui ferais regretter sa naïveté."


Cela dit, le livre est surtout célèbre pour son passage sur la tromperie. "Ne vous mettre jamais à penser que quelqu'un est incapable de mentir. Tout le monde le peut, car c'est dans notre nature. Mais rassurez-vous, vous n'avez pas à voir le mal partout. Ne vous méfiez que des hommes rusés, sûrs d'eux et déterminés. Eux seuls peuvent proférer le vrai mensonge. Les faibles et les gens ordinaires ne connaissent que le bas mensonge. La vraie duperie est l'apanage des braves. Les lâches attendront toujours que quelqu'un prenne les risques à leur place."

 

Un autre passage, considéré comme le plus scandaleux de tous, prétend que les paysans sont dignes de confiance, contrairement à la caste des samurai. Il explique que la plèbe ne se révolte que quand elle a peur ou qu'elle ne comprend pas la classe régnante. Selon le texte, le peuple est fiable, car il veut seulement avoir de quoi manger tandis que les nobles, eux, ont d'autres ambitions souvent plus sinistres.

Le traité sur le mensonge, n'est pourtant pas le plus important des ouvrages de Tangen. Son chef d'oeuvre reste son journal, Shinriko, Les Demi-Vérités. Découvert après sa mort par sa compagne, il n'a jamais quitté la famille Bayushi, et de nombreux Champions l'ont annoté au fil du temps. Shinriko renferme une longue série d'aphorismes sur la vie, l'art de la guerre et la politique ainsi que des conseils pour faire face aux ennemis du clan. En voici quelques extraits :

 

° Coupez le bras droit et le gauche ne pourra plus s'occuper que du sang qui coule à flot.

° Ne craignez pas vos ennemis. Seuls vos amis peuvent vous trahir.

° Les imbéciles oublient. Assurez-vous de ne pas en devenir un.

° Les ennemis que vous menacez rassemblent des armées. Les ennemis que vous écrasez creusent des tombes.

° Tout le monde ment. Même moi.

° La vie est injuste. Mais vous pouvez quand même gagner.

° La seule boîte capable de garder un secret est un cercueil.

° Les blessures s'oublient plus vite que les insultes.

° N'ignorez aucun ennemi.

° L'homme consumé par la haine et l'homme guidé par l'amour : tous deux sont prêts à croire n'importe quoi pour arriver à leurs fins.

° Soyez toujours prêt à attendre

° Lorsque le déshonneur vous frappe, laissez vos ennemis en être témoins. Cela inspire confiance.

° Un homme tiraillé par sa conscience est déjà à moitié vaincu.

° Vous devez toujours savoir où est votre sabre. Toujours.

 

  

 

Familles du Clan du Scorpion

Le Clan du Scorpion compte quatre grandes familles : les Bayushi, les Shosuro, les Soshi et les Yogo. Comme tous les Clans Majeurs, des familles de moindre importance s'acquittent aussi de diverses tâches à sa place. En revanche, contrairement à certaines grandes lignées, les quatre familles du Clan du Scorpion ont toutes des origines qui remontent à la naissance de l'Empire.

 

 
 

La Famille Bayushi

 

 

Le mon de la Famille Bayushi

L'emblème des Bayushi représente un scorpion sur fond d'eau. Comme leur devise, le symbole évoque la fable du scorpion et de la grenouille que Shinsei aurait racontée à Bayushi au cours du Tournoi des Kami. Ce que peu d'étrangers savent, cependant, c'est que l'eau a un sens caché (comme souvent chez ce clan). Le scorpion attire l'attention, mais c'est l'eau qui représente les Bayushi. On ne voit que sa surface ; ses profondeurs et tout ce qu'elles renferment restent un mystère.


Descendants du Kami qui fonda le clan, les Bayushi constituent la famille la plus importante. C'est de leurs rangs que viennent les Champions, les bushi les plus redoutés et les courtisans les plus éminents. Ils possèdent tous une grâce sinistre qu'ils cultivent avec soin. Les hommes sont souvent beaux, ténébreux et doués d'un charme malicieux, tandis que les femmes sont distantes, séduisantes et donnent des idées dangereuses et inconvenantes aux autres samurai. Dans l'ensemble, la famille se distingue par la sournoiserie et le machiavélisme dont elle fait preuve en politique, sur les champs de bataille et dans la vie de tous les jours.


A l'origine, les disciples de Bayushi formaient la seule famille du Clan du Scorpion. Ils étaient son bras armé, ses espions, ses assassins et ses saboteurs. Par la suite, les tâches clandestines incombèrent surtout aux familles Soshi et Shosuro et les Bayushi furent libres de se concentrer sur la guerre et la politique. Ils sont depuis toujours des porte-paroles, et lorsque les habitants de Rokugan pensent au clan, c'est souvent la grâce féline et la langue bien pendue des Bayushi qui leur viennent à l'esprit.


Comme presque tout le Clan du Scorpion, les Bayushi sont persuadés que le trois porte malheur. Tout ce qui arrive par trois éveille leurs soupçons. Pour eux, c'est un mauvais présage et les triplés les troublent par-dessus tout. A l'inverse, ils considèrent que le deux porte chance, car il rappelle les liens qui unirent Bayushi et son frère, Shiba. D'ailleurs, si l'on regarde leurs habits de près, on peut voir cette fascination transparaître ; même leur maintien légendaire ne peut dissimuler que les ornements, les broderies, les netsuke, et tant d'autres détails viennent toujours par deux.


Passés maîtres dans l'art de manipuler les autres, les Bayushi emploient un large éventail de techniques pour mettre leurs ennemis mal à l'aise et arriver à leurs fins. Il n'est pas rare, par exemple, qu'ils proposent à leurs invités de prendre un bain dès leur arrivée. En apparence, c'est un simple geste d'hospitalité, mais l'hôte Bayushi n'hésitera pas à venir déranger son convive en plein milieu de sa toilette pour s'assurer que l'eau est assez chaude et l'encens, les huiles et les onguents à son goût. Evidemment, se retrouver nu devant le maître de maison et ses serviteurs est très gênant. Comment ne pas ensuite se sentir exposé et vulnérable ? Comment ne pas ensuite être mal à l'aise pendant les tractations ? D'autres tactiques identiques consistent à offrir de la nourriture en abondance (pour faire planer la peur de l'empoisonnement), à toujours avoir un verre à proposer, et à donner aux invités des vêtements à leur emblème, mais aux couleurs du Clan du Scorpion.


Les ruses des Bayushi se révèlent parfois aussi un peu plus cruelle. Ils n'ont par exemple aucun remords à priver les autres de sommeil. Il ne le font pas ouvertement, bien entendu ; les invités reçoivent de grandes chambres très confortables et plus de serviteurs que nécessaire. Cela dit, le futon sera peut-être un peu trop court ou le sol légèrement incliné ; des bruits étranges (provoqués par les hommes des Bayushi) viendront troubler le calme nocturne ; la nourriture sera parfois même mélangée à des substances qui empêchent de trouver le repos.... Et le lendemain, l'invité ne sera plus vraiment en état de négocier.


 

Mais il ne faut pas s'y tromper : au-delà de ces artifices, les Bayushi sont aussi dangereux à visage découvert. Ils représentent l'essentiel de l'armée du Clan du Scorpion et ce sont eux qui dirigent les dojo voués aux arts de la guerre. Ils comptent parmis les meilleurs duellistes iaijutsu du clan et n'hésitent pas à mettre leur vie en danger s'il le faut. Plus d'un samurai a tout fait pour déjouer leurs manigances et n'a découvert que trop tard qu'ils savaient se servir d'un sabre.

 

L'Ecole de Bushi Bayushi

Les pires félons des meilleurs pièces de théâtre rokugani sont toujours des Scorpion, car cela est le plus plausible pour la plupart des samurai de l'Empire. Il faut dire que les actes des élèves de l'Ecole de Bushi Bayushi ont donné naissance à ce stéréotype et l'ont consolidé au fil des siècles. Tous les élèves des dojo Bayushi sont formés pour devenir de parfaites armes de discorde, capables de retourner les Clans les uns contre les autres avec un minimum d'efforts. L'entraînement martial n'est qu'un aspect de leur éducation, qui inclut souvent la manipulation sociale, la discrétion et même l'usage de poison, du moins lorsque l'élève en semble digne.

Les Techniques Bayushi regroupent une série de coups bas.


Compétences indicatives : courtisan (manipulation), défense, etiquette, Iaijutsu, Kenjutsu (voie de l'épée), Sincérité

Equipement indicatif : armure légère, vetements robustes, daisho

autres indicatifs : 5 koku, honneur 2,5

L'Ecole de Courtisan Bayushi

La réputation des Scorpion à la cour équivaut presque à celle des Grue, mais généralement teintée d'une aura d'effroi, résultat direct des machinations malveillantes des courtisans Bayushi depuis des siècles. Le très célèbre réseau de renseignements des Scorpion provient assurément de leurs éminents courtisans, capables de dénicher les plus petits détails utilisables pour abattre un individu, une famille ou un Clan.

Les courtisans du Clan du Scorpion demeurent les maîtres de la manipulation et de la tromperie. Plus encore, ils savent trouver les faiblesses et secrets les mieux cachés de leurs adversaires (ou de leurs alliés) et les exploiter pour le bien de leur Clan. Tout adversaire, quel qu'il soit, peut donc être la cible d'un courtisan Bayushi susceptible d'éventer des secrets jusque-là bien gardés.


Compétences indicatives : calligraphie, courtisan (commérage), enquête, etiquette, sincérité (tromperie), tentation

Equipement indicatif : vetements extravagants, wakizashi, necessaire de calligraphie

autres indicatifs : 5 koku, honneur 2,5

 

 

 

La Famille Shosuro


 

Le Mon de la Famille Shosuro

L'emblème de la famille de Shosuro représente des branches de lierre entrelacées. Il est censé évoquer un labyrinthe sans issue et une énigme insoluble. Comme celui des Bayushi, il a cependant un sens caché : les noeuds compliqués de la plante suggèrent que les ténèbres du fond noir recèlent bien des mystères.


Au sein du Clan du Scorpion, seuls les Bayushi prédominent sur les Shosuro. A vrai dire, ce rôle de "second" est savamment cultivé : il est mis en avant pour les aider à se faire oublier du reste de l'Empire. Pour la plupart des habitants de Rokugan, les Shosuro ne font qu'apporter leur aide aux Bayushi, et ils les divertissent peut-être aussi avec leurs talents d'artistes. Comme l'identité de leur ancêtre, l'apparence des Shosuro n'est cependant qu'un mensonge.


Ils sont responsables de la plupart des crimes qui ont valu sa mauvaise réputation au Clan du Scorpion. Ce sont eux qui sont chargés de faire ce que le premier des Hantei avait qualifié de "déplaisant, mais nécessaire" ; ils représentent l'essentiel des espions , des saboteurs et des assassins du clan. Pendant que les splendides Bayushi paradent dans les cours de l'Empire, les Shosuro font profil bas. Ils doivent d'ailleurs une bonne partie de leur discrétion à leur entraînemen. En effet, à l'inverse des Bayushi qui travaillent leurs charmes, les Shosuro apprennent, eux, à ne pas se faire remarquer.


Paradoxalement, les Shosuro mettent aussi en scène les plus belles représentations de tout le Clan du Scorpion. Leurs troupes de théâtre et leurs bandes de musiciens sont célèbres, et offrent une couverture parfaite aux espions. La famille descend elle-même d'une troupe d'acteurs qui servaient d'agents secrets au clan, une tradition qui s'est perpétuée depuis. Les Shosuro sont néanmoins réellement des artistes de talent. Leurs spectacles comptent parmi les plus fabuleux de Rokugan, et sont très courus par la noblesse de l'Empire et des autres clans.


La famille Shosuro a encore une autre facette sombre : les talents d'apothicaires et d'herboristes de ses membres. Tout Rokugan sait qu'ils ont mis au point certains des meilleurs remèdes de l'Empire, des médicaments capables de traiter de nombreux maux. Comme les talents d'acteurs de la famille, ces compétences servent cependant aussi à des fins plus sinistres. Les Shosuro sont les plus grands experts en poison qui soient. Dans sa capitale de Shiro no Shosuro, la famille entretient d'immenses jardins où elle cultive des plantes étranges et exotiques qui regorgent de toxines. De nombreux bruits courent sur les Jardins Shosuro et assombrissent encore un peu plus l'aura qui entoure le clan. La vérité est sans doute moins rocambolesque que les rumeurs ne le laissent croire, mais le Clan du Scorpion est ravi de voir ces histoires prospérer en même temps que ses jardins.


La famille Shosuro est également la plus pragmatique du clan, un trait qu'elle doit sans doute à la nature de ses activités. Les superstitions (le nombre trois est un mauvais présage, le rat porte bonheur, car c'est un serviteur de la Fortune Daikoku, il ne faut pas mettre le masque d'un autre membre du clan tant qu'il n'a pas partagé un secret avec vous) n'ont aucune importance pour eux. Ils n'hésitent pas, par exemple, à échanger leurs atours puisque c'est un bon moyen de brouiller les pistes. Il ne faut pas oublier que pour les Shosuro, savoir passer inaperçu est une vertu. D'ailleurs, une des épreuves du gempukku consiste simplement à marcher dans la foule. Si personne ne peut donner la même description de l'élève, il a réussi. Même leurs masques reflètent cette volonté d'être banal : ce sont les plus simples et les plus passe-partout du clan.


L'Ecole d'infiltrateur Shosuro (Ninja)

En dehors du Clan du Scorpion, peu d'individus connaissent l'existence de l'Ecole d'Infiltrateur Shosuro. De toute façon, ceux qui savent sont si étroitement liés au Clan qu'ils n'osent pas en révéler l'existence, ou ont à ce point subi le discrédit que nul ne prête attention à leurs accusations. Les Shosuro incarnent le Clan du Scorpion tel que chacun se l'imagine, mais sans l'arrogance et la cruauté communément associées à ces félons dans les pièces de théâtre et poèmes. Les Infiltrateurs, tueurs impitoyables et silencieux, ne tirent ni plaisir ni satisfaction de leur travail. Ils accomplissent tout simplement leur devoir sans joie ni remords.

La spécialisation des Infiltrateurs Shosuro n'a rien de compliqué, elle consiste à attaquer des cibles et les terrasser avant qu'elles puissent s'en rendre compte. Les bonus en discrétion rendent ces guerriers quasiment indétectables. Une fois à l'abri du regard de leur adversaive, ils peuvent frapper depuis les ombres et infliger des dommages considérables.


Compétences indicatives : athlétisme, comédie, ninjutsu (ninja), sincérité, discrétion (furtivité rang 2)

Equipement indicatif : Ashigaru ou armure légère, vetements noirs et robustes, daisho, arc ou couteau

 

autres indicatifs : 5 koku, honneur 1,5

 

L'Ecole des Comédiens Shosuro

L'Académie de Butei (comédie) des Shosuro est une école de théâtre renommée qui rivalise avec celle des acteurs de l'Académie d'Artisans Kakita. Cela dit, c'est un endroit où l'on enseigne aussi aux élèves à s'infiltrer et à se faire passer pour autrui. Les recrues les plus prometteuses y apprennent à tuer, à empoisonner et à disparaître. Elles sont aussi mises en relation avec des espions du clan qui les aideront à créer leurs fausses identités par la suite. Pour les autres apprentis, l'Académie de Butei n'est qu'une simple école d'art ; ils se doutent bien qu'elle cache quelque chose, mais préfèrent ne pas y penser et se concentrer sur la comédie.

Des rumeurs courent sur les infiltrateurs de l'Académie de Butei dans tout l'Empire. On raconte qu'un des leurs a même réussi à convaincre une mère gâteuse de lui confier le destin de sa famille. Même si les infiltrateurs sont des individus de talent, de telles histoires ne sont pas sérieuses. En revanche, ils sont réellement prêts à tout pour protéger l'Empire et honorer le devoir sacré de leur clan, et ils pensent sincèrement mentir pour la bonne cause.


Compétences indicatives : comédie, couteaux, discrétion, etiquette, méditation, sincérité (tromperie)

Equipement indicatif : beaux vêtements, costumes et déguisements assortis, couteau

autres indicatifs : 10 koku, honneur 1,5

 

 


La Famille Soshi

 


Le Mon de la Famille Soshi

L'emblème de la famille Soshi représente un scorpion tenant entre ses pinces un filet. C'est une mise en garde symbolique : les Soshi sont capables de s'emparer de tout ce qu'ils veulent pour le contrôler, peu importe que ce soit secret ou particulièrement bien caché.

 


Si les Bayushi, et dans une moindre mesure les Shosuro, servent ouvertement le clan, les Soshi le font, eux, avec un peu plus de détachement. Ils sont à la fois des guides spirituels et les gardiens de ses plus insidieux secrets.


La famille Soshi fut fondée par la shugenja du même nom peu après le Premier Jour des Tonnerres. Cependant, cette femme n'était pas celle qu'elle prétendait être. A son retour du combat contre Fu Leng, Shosuro avait contrefait sa mort et pris une nouvelle identité. Elle avait été souillée par l'Ombre pendant qu'elle fuyait l'Outremonde, et "Soshi" était née de cette rencontre. Cette symbiose contre nature influença profondément la famille Soshi : elle apprit à contrôler les cinq Eléments, mais s'intéressa aussi dès le début à "l'Ombre", à l'essence du Néant lui-même.


 

La famille pratique ainsi depuis toujours la tejina (la magie de l'ombre) et la magie élémentaire conventionnelle de concert. Elle a d'ailleurs une affinité particulière avec l'Air. Elle sait très bien le manipuler pour lancer des sorts d'illusion, d'observation et de communication. Au fond, les shugenja de la famille Soshi ne sont ni démonstratifs ni agressifs. En politique comme à la guerre, ils préfèrent rester en arrière. Ils ont l'habitude de réunir des informations sur leurs ennemis, de répandre la désinformation sur leurs alliés et d'utiliser leurs sortilèges sournoisement. Bref, ils font de leur mieux pour rester insaisissables.

En tant que mystiques du Clan du Scorpion, les Soshi sont de loin les plus versés dans le Tao de Shinsei et dans la théologie. Cela dit, même si les Soshi ne se permettraient jamais de blasphémer, ils n'hésitent pas à interpréter les croyances de Rokugan à leur avantage. Après tout, si le Tao ou le culte des Fortunes et des Kami peuvent servir à influencer ou même manipuler les fidèles, c'est bien la preuve que ces derniers sont faibles. Certains y verront du cynisme ; pour les Soshi, il s'agit simplement de bon sens.

 


Tout comme les Shosuro, les Soshi délaissent volontiers les masques ouvragés et les parures recherchées ; les atours les plus simples conviennent mieux à leur rôle. Ils ne prêtent pas vraiment attention aux superstitions non plus. En tant que prêtres du clan, les Soshi honorent malgré tout leur rôle traditionnel : ils bénissent les nouveau-nés et les mariés, et pratiquent les rites funéraires. Même s'ils les trouvent parfois inutiles, ils ne sauraient manquer à leur devoir de samurai. Cela dit, ils n'oublient jamais qu'ils peuvent à tout moment se servir de ces croyances à leur avantage.

 

L'Ecole de Shugenja Soshi


Bien que ce soit rare, il arrive que les prodigieuses qualités physiques des Bayushi et des Shosuro ne permettent pas d'accomplir une tâche nécessitant discrétion et subtilité. Dans ce cas, un élève de l'Ecole de Shugenja Soshi se charge de la mission. Les Soshi comprennent mieux que quiconque que contrairement à ce que beaucoup pensent, les kami ne sont pas des êtres honorables, mais des créatures originaires d'un autre monde n'ayant aucune notion du comportement humain et de l'honneur. Quand on les caresse dans le sens du poil, ils sont donc prêts à tout, du moins si l'on n'enfreint pas l'ordre naturel des choses, en usant de magie du sang par exemple. Ainsi les Soshi ont peaufiné l'art de canaliser les kami afin de produire de véritables tours de force en matière de discrétion, de ruse et de tromperie.

Bien que tous les shugenja aient le potentiel de lancer des Sorts discrétement, aucun ne le fait avec autant de talent que les Soshi. Capables de lancer une multitude de Sorts n'infligeant pas de dommages sans révéler qu'ils en sont la source, ils font les candidats parfaits des missions d'infiltration et de manipulation de cour.


Compétences indicatives : art de la magie, calligraphie (code secret), connaissance en théologie, courtisan, discrétion, etiquette

Equipement indicatif : robe, wakizashi, couteau, etui a parchemin

autres indicatifs : 5 koku, honneur 2,5

 

Voie : Chasseur de l'Ombre (Shugenja)

Le Clan du Scorpion ne reconnaît jamais publiquement l'existence d'une grande partie de ses forces d'élite. Ses assassins et ninja parviennent notamment à se glisser derrière les meilleures défenses pour commettre leurs forfaits. Toutefois, ces ninja sont humains et ont leurs limites. Les Chasseurs de l'Ombre Soshi quant à eux parviennent à s'adresser aux kami et transcender leurs limitations habituelles, en modifiant par exemple leur environnement à l'aide de leurs Sorts. Ces assassins d'élite se fondent dans l'obscurité et ne réapparaissent que pour abattre leurs proies.

 

 

 

La Famille Yogo

 

 

Le Mon de la Famille Yogo

Lemblème de la famille Yogo représente un masque entouré de plumes de feu. Il symbolise leurs origines : leur lien avec le Clan du Phénix. Contrairement au reste du Clan du Scorpion, les Yogo n'ont jamais ressenti le besoin de donner un sens caché à leur emblème.


Les hommes du Clan du Scorpion sont craints depuis toujours. Pourtant, personne n'inspire plus de peur que la famille Yogo. Leur ancêtre, l'ancien shugenja du Clan du Phénix, Yogo, fut maudit par Fu Leng pendant la Première Guerre. Le Sombre Kami l'avait condamné à trahir ce qu'il aimait le plus et Bayushi, qui savait que Yogo n'entretenait pas de sentiments envers lui, décida alors de lui offrir une place dans le Clan du Scorpion. A en croire les archives, Yogo n'a cependant jamais déclenché la malédiction et il l'a donc transmise à ses descendants.


Amis comme ennemis, tous se méfient de la famille depuis. De leur côté, les Yogo ont essayé en vain de lever la malédiction pendant des siècles : c'est cette quête qui les définit en partie. L'amertume et la colère qui les habitent ont fait d'eux les ennemis jurés de la corruption de Jigoku. Au début du septième siècle, ils ont même fondé le Kuroiban, la Garde Noire, une secte secrète vouée à la lutte contre l'Ombre et la Maho. Ce sont également les seuls membres du Clan du Scorpion à avoir sympathisé avec la famille Kuni du Clan du Crabe et les inquisiteurs du Clan du Phénix. Ils s'entendent bien avec les Kuni, car ces derniers subissent eux aussi l'opprobre du peuple : il n'est pas rare de les voir se battre aux côtés des Chasseurs de Sorcières du Clan du Crabe, même quand leurs clans respectifs sont à couteaux tirés.


Les shugenja de la famille Yogo pratiquent une magie unique dans l'Empire. Les recherches qu'ils ont menées sur leur malédiction et les sorts de longue durée leur ont permis d'acquérir une grande compréhension des pénomènes persistants. Par conséquent, ils sont passés maîtres dans l'art de créer des glyphes et des charmes de protection. Evidemment, ils n'ont pas non plus développé ces techniques pour leur simple plaisir. Ce sont eux qui, depuis plus de mille ans, gardent les Parchemins Noirs qui emprisonnent l'essence de Fu Leng. La trahison de Yogo Junzo et son manquement à ce devoir sont d'ailleurs la plus grande honte de la famille, et depuis, rien au monde ne peut les écarter de cette mission.


Au final, il n'est donc pas surprenant que les Yogo soient repliés sur eux-mêmes. Leurs traits fins et anguleux rappellent beaucoup leurs ancêtres du Clan du Phénix et lorsque l'on peut apercevoir leur visage, ils paraissent souvent pensifs et préoccupés. A cause de leur malédiction, ils ont du mal à aimer et mènent des vies introverties. Contrairement à ceux des autres familles du clan, leurs masques n'ont pas de fonction particulière et reflètent simplement leur personnalité. Les Yogo croient aussi sincèrement aux superstitions de leur clan et les respectent. Le maléfice qui les hante depuis des siècles ne leur laisse guère le choix.

 

L'Ecole de Maître des Glyphes Yogo

L'Ecole fondée par la famille Yogo est réputée pour ses sorts défensifs : les glyphes. Bien qu'ils soient proches des glyphes d'exorcismes employés par les Toritaka, ils sont plus polyvalents et plus simples à mettre en place. La magie des glyphes est un secret bien gardé des Yogo, qui ne laissent presque personne étudier dans leur dojo. Même leurs cousins de la famille Soshi en ignorent les secrets.


Compétences indicatives : art de la magie, coalligraphie (code secret), connaissance en théologie, discrétion, enquête, etiquette

Equipement indicatif : robe, wakizashi, couteau, parchemin, besace, paquet de glyphes en papier

 

autres indicatifs : 3 koku, honneur 1,5


 

 

 

 

 

 

 

 

Le "Mauvais Rôle" du Clan du Scorpion

"Je serais ton traître, Hantei." Par ces paroles, Bayushi avait annoncé quels seraient les actes et le comportement du Clan du Scorpion pour les douze siècles à venir. Dans un Empire régi par l'honneur, où régnait un code de conduite strict, le Bushido, fonder un clan voué au mensonge et à l'infamie semblait insensé. Ce paradoxe venait cependant d'une vérité aussi simple qu'immuable : puisque les Kami eux-mêmes cédaient parfois à la colère, à la jalousie et au mépris, comment les mortels du nouvel Empire pourraient-ils faire mieux ? Le peuple de Rokugan menait une vie imparfaite. Il était victime des trois péchés capitaux : la peur, le désir et le regret, ainsi que d'une pléiade de péchés véniels, tels que le mensonge, la triche ou le vol. Les fautes étaient parfois sans conséquence, bien sûr ; certains diraient même que sans les mensonges blancs et les faux-fuyants, il n'y aurait pas de civilisation. Mais Hantei et Bayushi savaient tous deux que des traîtrises et des machinations bien plus sinistres viendraient un jour menacer l'Empire, et que seuls des mensonges et des tactiques tout aussi sinistres pourraient les combattre.


En acceptant de tenir le "mauvais rôle" comme Hantei le lui demandait, Bayushi condamna son clan à suivre une voie semée d'embûches. Honorer un tel devoir signifiait que le Clan du Scorpion s'attirerait la méfiance, le mépris et la haine de presque tout Rokugan. En apparence, le Clan du Scorpion représente tout ce que le Bushido condamne. Mais la vérité est toute autre. Il rappelle à tous qu'en dépit du code, les hommes mentent, trichent et cèdent à leurs désirs les plus égoïstes.


Pour les membres du Clan du Scorpion, commettre des actes déshonorants pour le bien de tous est une preuve de noblesse. Ils pensent qu'en agissant ainsi, ils aident à faire de l'Empire un endroit meilleur et plus sûr. Pour les Bayushi, la fin justifie réellement les moyens, même si cela doit les conduire au déshonneur et à ce qu'il implique.


Jouer "le mauvais rôle" comporte bien sûr son lot de dangers et de tentations. Les samurai qui apprennent à le faire peuvent finir par y prendre goût et devenir de sinistres personnages. En général, le clan trouve malgré tout une utilité à ces monstres avérés et dans le pire des cas, il s'en sert pour distraire les hommes d'honneur et les détourner de ses vrais agissements. Cela dit, les membres du Clan du Scorpion trahissent rarement leurs étranges idéaux, ce qui n'est pas vraiment une surprise quand on pense à la valeur qu'ils accordent à la loyauté. L'idée qu'il faut parfois commettre des actes déshonorants pour le "bien de tous" est le fondement même de leur philosophie. Ils suivent tous cette ligne de conduite, comme l'illustrent très bien deux exemples.

 

Bayushi Shoju est l'un des personnages les plus décriés de l'histoire de Rokugan. Au douzième siècle, il s'empara du trône en tuant son meilleur ami, l'Empereur Hantei XXXVIII. Aux yeux du reste de l'Empire, il avait commis une immonde trahison et cédé à la pire des ambitions ; mais pour le Clan du Scorpion, Shoju avait agi en homme d'honneur, car il pensait ainsi sauver l'Empire du destin annoncé par une terrible prophétie. Même en prenant en compte l'influence de la Lame de Sang Ambition, les motivations de Shoju étaient pures, selon le clan. De plus, si le reste de Rokugan avait accepté ses actions pour ce qu'elles étaient, Fu Leng n'aurait jamais pu revenir parmi les mortels et bien des tragédies auraient été évitées. Pour le Clan du Scorpion, Shoju a joué "le mauvais rôle" de la manière la plus noble qui soit.

 

A l'inverse, Bayushi Atsuki, l'un des hommes derrière l'Alliance du Gozoku, s'empara du pouvoir au cinquième siècle, et il ne le fit pas, lui, pour le bien de Rokugan. L'Empereur de l'époque, Hantei Fujiwa, était aux dires de tous un bon souverain, ce qui n'empêcha pas Atsuki et les autres conspirateurs d'enlever son fils et de l'obliger à leur céder une partie de son pouvoir. Quand l'héritier de Fujiwa fut enfin en âge de gouverner, l'Empereur n'était plus qu'un homme de paille aux ordres d'Atsuki et de ses alliés des clans de la Grue et du Phénix. Seule la soif de pouvoir motivait Atsuki. Même s'il essaya de le dissimuler toute sa vie en se cachant derrière des marionnettes, il finit par se trahir lorsqu'il revint parmi les mortels au douzième siècle. En effet, après avoir franchi la Porte de Volturnum et s'être réincarné, Atsuki essaya de s'emparer de son ancien clan et de reformer l'Alliance du Gozoku. Le Clan du Scorpion aida cette fois le reste de l'Empire à le mettre en échec. Nécessaire ou non, Atsuki perpétrait les crimes égoïstes que le Clan du Scorpion avait pour mission de combattre.


Les magistrats du clan, qu'ils soient au service du clan lui-même ou du Champion d'Emeraude, sont partout. Cela peut paraître étrange, mais au fond, l'essentiel du système juridique de l'Empire a été créé par l'un des leurs, Soshi Saibankan. Les samurai du Clan du Scorpion font toujours de bons hommes de loi. Ils ne s'intéressent qu'aux résultats et connaissent la législation de Rokugan sur le bout des doigts....parcequ'on leur a appris comment la contourner.
Les devoirs du clan les obligent à avoir régulièrement affaire à la pègre, aux espions et aux assassins. Le clan est aussi au fait des intrigues et des complots politiques, et même des agissements de l'Ombre.


Le Succès des Traîtres : ou Pourquoi le Clan du Scorpion Existe-t-il Encore ?
N'importe quel nouveau venu dans Rokugan se demander pourquoi le Clan du Scorpion est encore là. Au fond, tout le monde déteste les membres de ce clan ; ils sont haïs, diabolisés, jugés indignes et sournois. Au vu de leur réputation et de leur manière d'agir, on pourrait donc s'attendre à ce qu'ils ne connaissent que la défaite et la mort. Pourquoi les autres clans ne se sont-ils pas alliés pour les détruire ? Comment ont-ils pu survivre à des crimes comme leur Coup d'Etat ?


Le plus simple serait de dire que le Clan du Scorpion honore la volonté divine de Hantei et que ceux qui s'opposent à lui défient le mandat du premier Empereur de Rokugan. Mais au fond, si le clan existe encore, c'est sans doute parceque l'Empire a besoin de lui. Malgré leur réputation de menteurs, ce sont les membres du Clan du Scorpion qui gardent ses secrets. Ce sont eux qui font le sale travail des autres et qui se déshonnorent à leur place. Le clan sait aussi comment s'y prendre pour qu'un samurai ressorte vainqueur d'un duel important, que le rival d'un artisan tombe malade le jour d'un tournoi ou qu'un daimyo épouse la femme qu'il désire. Il cultive l'image d'un clan qui fait avancer les choses, quel qu'en soit le prix. Devant un problème insoluble, un samurai ira demander de l'aide au Clan du Scorpion, car il sait que lui l'aidera quand les autres ne le pourront pas. Le clan est toujours là pour en finir avec les ennuis que personne d'autre ne peut régler et pour éviter le pire quand les hommes d'honneur sont impuissants. A Rokugan, tout le monde a fait appel à lui au moins une fois, même le noble Clan du Lion.


Même si le Clan du Scorpion n'a pas un grand respect pour le Bushido, il existe un principe qui lui tient à coeur : Chugo, la Vertu du Devoir et de la Loyauté. Gagner la confiance d'un membre du Clan du Scorpion a donc une grande valeur, car malgré toute sa perfidie, jamais il ne trahira un ami. Il l'honorera au contraire. Dans l'esprit des membres du Clan du Scorpion, tous ceux qui ne sont pas ses alliés sont des ennemis. Ils sont donc prêts à tout pour les aider et protéger les leurs. Ils ne se retourneront pas contre eux à moins qu'ils ne les attaquent en premier. Et dans l'Empire, plus d'un homme et d'une femme sont prêts à admettre qu'ils font plus confiance à leurs amis du Clan du Scorpion qu'à ceux des nobles Clans du Lion et de la Grue.


Il y a bien sûr un revers à cette médaille. L'hostilité du clan est terrible et au fil du temps, le reste de Rokugan a appris que mettre son nez dans les affaires du Clan du Scorpion est une très, très, mauvaise idée. Cela dit, le clan ne donne ni dans la brutalité ni dans l'excès. Il entretient son image terrifiante en faisant preuve de ruse et de patience, n'hésitant pas à attendre parfois des décennies avant de prendre sa revanche sur ses ennemis. Pour lui, c'est aussi un excellent moyen de donner l'impression qu'il est faible et d'inciter les autres à baisser leur garde. La vengeance du clan semble parfois insignifiante. Il se contente de mettre lentement à mal la réputation de sa victime ou déséquilibre dicrètement le katana d'un duelliste arrogant en plantant quelques aiguilles dans le manche. Un samurai qui fréquente les maisons de geisha peut aussi s'en voir soudain refuser l'entrée par toutes les okaa-san (les Masames). Lorsque l'hostilité se transforme en haine, le Clan du Scorpion se montre cependant plus cruel : il n'hésite pas à contrefaire des cartes pour qu'un samurai se perde dans des terres hostiles, à couvrir le sabre de ses ancêtres de rouille, à séduire la femme qu'il s'était promis d'épouser, à contraindre son meilleur ami à faire seppuku, ou à l'obliger à choisir entre une vie agréable (sous la coupe du clan) et la vérité, la ruine et la mort. L'imagination du clan est sans limites.


Aucun samurai ne se fâche avec le Clan du Scorpion sans raison. Aucun clan ne lui déclare la guerre pour rien. Voilà pourquoi il fallut littéralement un coup d'Etat pour que le reste de Rokugan s'unisse contre lui. Voilà pourquoi, au lendemain du Second Jour des Tonerres, personne n'osa s'élever contre le nouvel Empereur Toturi lorsqu'il lui rendit sa place.

 

Le Clan du Scorpion et l'Honneur : Junshin

Dans l'ensemble, le Clan du Scorpion méprise le Bushido. Pour lui, ce n'est qu'un mythe très pratique pour manipuler et contrôler ses ennemis. Chugo (Devoir et Loyauté) est le seul principe que le clan respecte vraiment. Les membres du Clan du Scorpion servent fièrement les leurs, et Chugo est important à cause du "mauvais rôle" qu'ils sont si souvent appelés à jouer. Ils n'hésiteront pas à commettre des crimes, à enfreindre des serments, à détruire leur honneur et leur réputation si le clan le demande. Le Clan du Scorpion révère tellement Chugo qu'il réserve un châtiment terrible à ceux qui trahissent ce principe. Il les condamne à passer l'éternité dans le Bosquet des Traîtres, un lieu où les arbres emprisonnent les âmes et les tourmentent à jamais.


Mais même si la plupart des membres du clan voient le Bushido comme une farce, une jolie histoire, quelques uns d'entre eux croient réellement au code et essaient de le suivre du mieux qu'ils le peuvent. De telles croyances ne passent pas longtemps inaperçues, car le clan est aussi doué pour découvrir ls secrets de ses hommes que ceux des étrangers. Il nomme ces personnages pleins d'honneur les junshin, ce qui signifie littéralement les "coeurs purs", mais veut aussi dire pour le clans : "d'un autre sang", "à qui il ne faut pas faire confiance".


Comme le clan se méfie des junshin, la plupart d'entre eux mènent des vies malheureuses : on leur confie les tâches les plus ingrates et les travaux les plus insignifiants, quand on ne les marie pas à des membres d'autres clans pour sceller des traités sans importance. Lorsqu'un junshin s'oppose au clan au nom du Bushido, il disparaît mystérieusement avant d'avoir vraiment pu causer des dégâts. Cela dit, au fil des siècles, quelques junshin ont réussi à servir le clan sans trahir le code. Bayushi Tangen, l'auteur de Mensonges et de Demi-Vérités en est le plus bel exemple. Et plus récemment, Bayushi Yojiro, le fameux, "honnête homme du Clan du Scorpion" est même parvenu à accéder au rang de Champion pendant la Guerre des Clans.

 

 

Le Mythe des Ninja

"Les ninja n'xistent pas"

La phrase résonne dans tout l'Empire, mais elle ne veut pas dire la même chose partout. Un bon nombre d'habitants de Rokugan croient effectivement que les ninja sont un mythe. Pour eux, c'est une superstition de paysan, une histoire de croquemitaine qui sert à effrayer les simples et à donner un sens à l'inexplicable. Au fond, ne vaut-il pas mieux imaginer qu'un ninja a traversé les murs pour venir assassiner le seigneur qu'avouer l'échec cuisant de la garde ?


D'autres ne plaisantent pas. S'ils affirment que les ninja n'existent pas, c'est parcequ'ils le croient et sont prêts à tout pour le prouver. La famille Kitsuki a par exemple souvent mené l'enquête sur leurs attaques et elle en a presque toujours conclu que ce n'était qu'une supercherie qui servait à dissimuler des crimes plus terre-à-terre.


Certains le prennent sur le ton de l'ironie. Ils savent que les ninja existent et en même temps qu'ils n'existent pas vraiment ; que c'est justement ce que voulaient ceux qui ont créé le mythe.


Quelques-uns en ont aussi très peur. Ils souhaiteraient que ces histoires soient vraies, mais ne savent que trop bien qu'elles ne le sont pas.


Au final, quelle est la vérité ? Comme souvent avec le Clan du Scorpion, les choses sont plus compliquées qu'elles n'en ont l'air et plus simples que les gens ne le pensent.


Comme mentionné plus haut, le mythe fut réinventé par le Clan du Scorpion à la fin du cinquième siècle. A cette époque, les histoires de ninja étaient confuses, éparses, et ne concernaient que les paysans. Lorsque le Champion du clan, Bayushi Hajioki, reçut l'ordre de dissoudre son réseau d'espions (qui servait "le bien de tous", bien sûr), il décida de désobéir ; son frère, Bayushi Aramoro fit seppuku pour faire croire que le clan avait honoré l'édit impérial, tandis qu'un autre homme de confiance, Shosuro Nodage, mettait sur pied une fausse conspiration, soi-disant formée par d'anciens espions renégats. Ces prétendus ninja firent de leur mieux pour qu'on les aperçoive ici et là dans l'Empire. Des personnages tout de noir vêtus essayaient de voler, d'espionner et même parfois d'assassiner. Ils utilisaient toutes sortes d'objets inhabituels, souvent de mauvaise qualité, comme les mageteppo (les oeufs-grenades), les shuriken (les étoiles métalliques) et les fukiya (les sarbacanes). Ils firent naître un mystère et attirèrent l'attention des magistrats. Au fil du temps, leur réputation dépassa de loin la réalité ; on racontait même que leur emprise sur les ténèbres leur permettait d'apparaître et de disparaître comme des fantômes.


Le mythe servit le Clan du Scorpion à merveille. Les "ninja" détournaient non seulement l'attention du vrai réseau d'espions, mais ils servaient aussi à faire diversion. Pendant que les hommes en noir passaient par les fenêtres avec fracas, les vrais agent du clan, la plupart du temps déguisés en simples serviteurs, pouvant remplir leur mission sans se faire remarquer. Les ninja, leurs shuriken et leurs grenades pouvaient bien être repoussés par les gardes, cela n'empêchait pas le maître corrompu de ces derniers de mourir un peu plus tard à cause du poison que quelqu'un avait versé dans le saké.


La famille Shosuro perpétue cette tradition. Ce sont habituellement les disciples les moins aguerris de l'Ecole des Infiltrateurs qui ont l'honneur de faire diversion, équipés d'armes aussi spectaculaires qu'inefficaces. Les jeunes nomment ces dangereuses missions l'épreuve du "Gantelet", et ils la détestent. La plupart s'entraînent à manier ces armes ridicule avec acharnement afin d'être capables de tuer à l'aide d'un shuriken ou d'un fragile ninja-to. Cruelle et pragmatique, l'épreuve du Gantelet permet au clan de se défaire des disciples incapables de devenir de vrais shinobi tout en mettant leur mort à profit. Ceux qui survivent n'ont plus jamais à porter le noir costume des ninja ; certains le brûlent et d'autres le lèguent à la génération suivante le sourire aux lèvres. L'Elite des shinobi n'emploie bien sûr jamais d'armes aussi ridicules que celles des ninja, mais les vêtements sombres, eux, peuvent servir, et le matériel d'escalade est bien souvent un mal nécessaire.


La mascarade de Nodage n'explique cependant pas tout. Les ninja et les shinobi cachèrent pendant des siècles un secret bien plus noir. Les Shosuro et les Soshi avaient conclu une alliance avec l'Ombre Rampante. De ce pacte maudit était née la Magie de l'Ombre (la tejina) et les Marques de l'Ombre qui, elles, conféraient justement les pouvoirs incroyables que les histoires prêtaient aux ninja.

Et derrière ces sortilèges se cachaient les vrais maîtres d'oeuvre du mythe du ninja : l'Ombre Rampante et ses Serviteurs. Ce sont eux qui, par leurs actes, avaient engendré les premières rumeurs sur les personnages vêtus de noir, sur les hommes sans visage qui pouvaient traverser les murs et changer mille fois d'apparence en une nuit. En utilisant ces histoire pour créer son mythe du ninja, Shosuro Nodage avait avait finalement aidé l'Ombre à agir dans Rokugan en secret.

 

Ecole Avancée du Scorpion : Instigateur Scorpion (courtisan)

On appelle aussi le Clan du Scorpion le Clan des Secrets, et l'Instigateur Scorpion tente de garder la mainmise en la matière. Ces courtisans suivent une formation très rigoureuse censée leur apprendre à exploiter leurs propres faiblesses jusqu'à ce qu'elles deviennent des forces. D'ailleurs, tous les Instigateurs candidats doivent posséder au moins un Sombre Secret et le divulguer à leur sensei en rejoignant l'organisation. L'Instigateur apprend à contrôler le cours d'une conversation afin que nul, y compris les meilleurs enquêteurs, ne remarque ses mensonges. Ses facultés de dissimulation de la vérité troublent bien évidement ses adversaires.

L'Instigateur apprend à faire de son propre déshonneur une arme et à utiliser l'Honneur de son adversaire contre ce dernier en subvertissant ses croyances. L'Instigateur apprend à se convaincre que ses mesonges ne sont que vérité. Cela provoque une sorte d'indisposition psychologique, mais devient très efficace quand on tente de distinguer ses mensonges. Cette technique est si perfectionnée que si on l'utilise pour faire des déclarations de toute évidence érronées ("Le ciel est rouge"), l'Instigateur passera rapidement pour un cinglé. Les individus faibles et méprisables deviennent des pantins aux yeux de l'Instigateur.

 

Voie : Bretteur des Mensonges Amers (Bushi)

Il est étonnant de constater que la technique des Mensonges Amer fonctionne. Bayushi Tangen, le fondateur de ce style, était un homme chanceux mais également doté d'une volonté de fer. Il refusait d'admettre que quoique ce soit puisse lui échapper et prenait des risques insensés pour parvenir à ses fins. Il transmit son style d'aventurier bagarreur à un seul élève, qui par la suite forma plusieurs samurai. Les Bretteurs des Mensonges Amers détiennent cet héritage, même s'ils l'accompagnent de leurs propres bottes. Contre toute attente, la chance naturelle du Bretteur lui permet de survivre à des situations sans issue. Le Bretteur des Mensonges Amers charge sans se soucier de sa propre sécurité.

 

Voie : Le Kuroiban

Le Kuroiban fut initialement fondé par la famille Yogo, et elle le dirige toujours. Cela dit, l'organisation recrute indiféremment dans les deux écoles de shugenja du Clan du Scorpion. Les disciples les plus dévoués et les plus doués ont l'honneur de rejoindre la Garde Noire, dont l'existence n'est connue que de quelques personnes. En dehors du Clan du Scorpion, la famille Kuni est la seule à être vraiment au courant, même si l'inquisition Asako a vaguement conscience que quelque chose de ce genre existe.


Le Kuroiban enseigne à ses élèves les secrets d'une technique qui leur permet de faire appel aux kami. Grâce à elle, ils peuvent ensuite démasquer ceux qui ont été corrompus par Jigoku.


 

 


 
 
 

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