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le 13-08-2015 21:59

Le Clan du Phénix

 

 

 

"Parle aux kami et apprends tout du monde"

 


Poussant un léger soupir, Isawa Tadaka rajuste le foulard sombre qui lui masque la partie inférieure du visage. Les cadavres de paysans jonchent tout le chemin et la puanteur de leur chair en putréfaction lui parvient malgrè tout. Les corps sont affreusement mutilés, et le Maître de la Terre reconnaît les stigmates de la Souillure dans leurs plaies suppurantes. Il se concentre et marmonne une courte prière aux kami, cherchant à comprendre ce qui a bien pu commettre une telle atrocité. Il traque sa proie depuis des semaines, et il se pourrait qu'il touche enfin au but. La réponse des kami de la Terre ne tarde pas, lui indiquant la direction prise par son ennemi. Il s'avance, animé d'une volonté inflexible.

 

La Guerre des Clans fait rage dans tout l'Empire. Les hommes s'entretuent et le mal se déchaîne sous toutes ses formes. Le Maître de la Terre sait pertinemment que son propre clan n'est pas à l'abri des ténèbres – pas plus que lui, d'ailleurs. Il a sacrifié l'intégrité de son corps et de son âme, abandonné la défense de son clan. Pis encore, il a laissé tombé sa bien-aimée yojimbo, Shiba Tsukune. Penser à elle l'amène à resserer son étreinte sur le pendentif sacré suspendu à son cou. Il sent des picotements désagréables dans sa main, car la Souillure qui le ronge transforme lentement ses doigts en pierre. Il ignore la sensation cuisante pour se concentrer sur le pendentif et ressentir la présence de l'artefact jumeau qu'il lui a offert, bien que celui-ci soit très éloigné. Elle est en sécurité, perçoit-il, où qu'elle puisse se trouver. Cela lui donne la force de poursuivre encore un peu son chemin.


La connaissance a un prix très élevé, et il le paiera le moment venu. Tadaka ne se fait aucune illusion sur ce qui l'attend : il espère seulement mourir avant que la Souillure n'ait raison de lui. Mais peut-être a-t-il appris suffisamment, et gagné assez de temps pour sauver l'Empire de l'ombre grandissante de Fu-Leng. Qu'on le laisse juste accomplir ce dernier devoir, et il se fera une joie de rendre le dernier soupir et de laisser Emma-O juger son âme.


Pour l'heure, il a encore du travail. Les kami de la Terre continuent de lui chuchoter à l'oreille, guidant ses pas vers une grotte à l'écart du sentier. Leur murmure permanent le réconforte; il a toujours trouvé leur compagnie plus agréable que celle des êtres humains, avec leur cortège de bruit et de sottises. D'une certaine manière, il est devenu comme les kami qu'il côtoie : inébranlable, direct, résolu. Avec leur aide, il pourrait soulever des montagnes, terrasser n'importe quel ennemi et resister à la Souillure qui lui ronge l'âme.

 

La caverne dans laquelle il s'engouffre résonne du bruit de ses sandales. Il murmure une prière aux kami du Feu et une petite boule de lumière apparaît pour enrober sa main, perçant les ténèbres de la grotte. Des bruits retentissent au-devant de lui, des grommellements inhumains, et Tadaka s'imprègne de la force des parois de pierre qui l'environnent tandis qu'il s'arme de courage pour la confrontation imminente. "Si les hommes comme les bêtes sont mortels, vous, vous êtes immuable, prie-t-il. Prêtez-moi un peu de votre puissance éternelle."


La lueur vacillante des kami lui révèle une caverne remplie de gobelins ricaneurs. Au fond, les surplombant de sa haute silhouette, un démon se régale de la chair d'un cadavre de paysan. Trois langues embrasées ondulent dans sa gueule grande ouverte tandis qu'il dévore son repas impie.

 

"Rejeton d'Akuma, murmure Tadaka. Toi qui profanes le nom de mon ancêtre".
Ses yeux brillent d'un feu vert tandis qu'il prie avec hargne et que les kami de la Terre lui répondent d'un ton rageur. Les trois yeux de l'oni lancent des éclairs alors qu'il jette de côté son déjeuner et se redresse de toute sa taille, sa tête frôlant la voûte de la caverne.

 

"Idiot d'humain, lance l'oni d'une voix furibonde, ployant ses griffes longues comme des poignards. Tu ne peux pas gagner. La guerre touche à sa fin. Fu Leng ne tardera plus à marcher librement parmi les mortels et tous devront s'incliner devant sa puissance !"


En guise de réponse, un kanji de lumière verte étincelante apparaît aux pieds de Tadaka. Des rayons lumineux en jaillissent, quadrillant le sol. Les gobelins sont vite réduits en cendre par le pouvoir de jade. Souriant sous son masque de tissu, Tadaka s'approche de démon qui porte le nom de son ancêtre. Il joint les mains en signe de prière.

"Tu ne comprend pas. Je ne suis pas venu ici pour te vaincre – un tel projet n'aurait guère de sens, vu que tu n'es qu'une ombre dérisoire du véritable monstre".

Ses yeux lancent de nouveaux éclairs verts à l'instant où d'énormes rochers se détachent du sol pour se précipiter sur le démon en train de charger. Le déluge de pierre repousse celui-ci en arrière le clouant contre le mur du fond. Avant qu'il ne puisse se libérer, Tadaka hurle un kiai assourdissant, et les rochers se fendent pour révéler leurs coeurs de jade et de cristal. La créature pousse des hurlements en voyant l'énergie sacrée se répandre sur tout son corps, le maintenant paralysé.


"Comme je le disais, reprend Tadaka dans un murmure en s'approchant de l'oni, je ne suis pas venu ici pour t'abattre. Même si tu peux être sûr que cela viendra, tôt ou tard." Emprisonné dans le cocon de jade, le démon se débat en frissonnant, cherchant vainement à se dérober à l'approche du petit homme. "Non, je suis venu pour la connaissance. Alors, démon, dis-moi tout ce que tu sais sur le retour de Ful Leng. Et dis-moi où je peux trouver ton créateur, le Seigneur Oni Akuma. Renseigne-moi, et je puis t'assurer que tu ne tarderas plus à retourner au Jigoku.


Le Symbole du Phénix

On raconte qu'à l'aube de l'Empire, du temps où ses partisans étaient bienheureux et où le spectre de la Première Guerre n'y jetait pas encore son ombre funeste, Shiba était très soucieux. Son clan manquait cruellement d'unité. Ce qui faisait manifestement défaut à ses membres, c'etait une indentité propre, susceptible de les unir en tant que véritable clan. Il existait des frictions entre Isawa et lui, entre Asako et Isawa, et même dans les moments les plus paisibles, il pouvait sentir cette tension sous-jacente.


Une nuit, au terme d'une journée passée à méditer sur ce dilemme, Shiba rêva qu'il se tenait au sommet d'une montagne. Un oiseau de feu aux flammes jaunes et écarlates, créature d'une beauté et d'une puissance inimaginables, monta en flèche au-dessus de sa tête et se percha sur un arbre, le fixant du regard. Emerveillé en même temps qu'intimidé, Shiba demanda "Quelle sorte de créature es-tu donc ?".


"Je suis l'univers tout entier, répondit l'oiseau. Je suis fait de Feu, mais cela ne représente pas tout mon être. Eclos d'un oeuf, je proviens des fluides vitaux, aussi suis-je issu de l'élément de l'Eau. Je plane dans les cieux, le vent portant mes ailes, aussi suis-je issu de l'élément de l'Air. Je meurs réduit en cendre pour émerger à nouveau du sol, neuf et entier, aussi suis-je issu de l'élément de la Terre. Je suis toutes ces choses à la fois, et aucune d'entre elles, aussi suis-je véritablement issu de l'élément du Vide".


Shiba réfléchit à cette réponse, puis demanda comment, si l'oiseau était l'univers tout entier, il pouvait en être séparé.

"Tu n'es pas séparé de moi, mais unique et semblable. Je suis le reflet de ton âme et tu es la manifestation de la mienne. Nous sommes la mort réincarnée, l'immortalité pour l'éternité. Nous somme le cycle du cosmos tournoyant selon des motifs vieux comme le temps. Nous périrons dans les flammes pour nous relever, encore et encore, jusqu'à ce que le ciel lui-même s'effondre. Nous sommes le Phénix, l'Oeil de l'Eternité".


Shiba se réveilla de son rêve et s'empressa aussitôt d'appeler tous ses gens en faisant sonner la grande cloche. Une fois tout le monde réuni, il raconta sa vision et proclama que, dorénavant, ils seraient un peuple uni, destiné à renaître éternellement. Ils seraient le Clan du Phénix.


Akuma no Oni et L'appât de la connaissance

"Nous sommes des monstres. Nous sommes les cauchemars. En ces terres d'aveuglement spirituel, nous sommes condamnés à voir nettement" (Isawa Akuma)


Le Clan du Phénix a toujours cherché à en connaitre plus sur le monde, à acquérir des savoirs interdits et de nouvelles sources de pouvoir. Si cette quête perpétuelle lui a fait accomplir de grandes choses, elle a aussi parfois poussé certains de ses membres à emprunter des voies obscures. Si la plupart des Rokugani n'osent pas briguer le pouvoir avec trop d'acharnement, ce n'est pas sans raison. Nulle histoire n'est plus édifiante à ce propos que le conte d'Isawa Akuma.


Akuma vécut au troisième siècle. C'etait un shugenja obsédé par la quête du pouvoir identitaire dans le royaume des mortels. Il écuma toutes les bibliothèques auxquelles il avait accès, s'absorba même dans la lecture des archives secrètes de Gisei Toshi, mais les réponses qu'il trouvait ne le satisfaisaient jamais. Il finit par orienter ses recherches ailleurs : du côté des créatures de l'Outremonde. Akuma était intimement convaincu que seules les ignobles entités connues sous le nom d'"Oni", seraient à même de répondre à ses questions, et pensait sottement que ses pouvoirs étaient largement à la hauteur d'une telle entreprise. Les samurai du Clan du Crabe le mirent en garde à maintes reprises, mais Akuma ignora souverainement leurs avertissements – après tout, ils n'avaient ni sa sagesse ni ses pouvoirs.


Isawa Akuma passa beaucoup de temps dans l'Outremonde à capturer et à interroger des oni mineurs. Il finit par se résoudre à en invoquer un lui-même pour lui demander de lui révéler ces secrets qu'il convoitait depuis si longtemps. Les versions diffèrent sur l'endroit d'où il accomplit son rite blasphématoire, depuis l'Outremonde ou depuis Gisei Toshi après son retour, mais quoi qu'il en soit, il commit là une erreur monumentale. L'oni s'empara de son nom pour devenir Akuma no Oni, l'un des Seigneurs Oni les plus puissants à avoir jamais arpenté le royaume des mortels. On ignore ce qu'il advint d'Akuma, même si un conte en vogue raconte que, devenu fou, il erra sans but dans l'Outremonde, pour finir par se faire tuer par ces mêmes shugenja Kuni qui avaient tenté de le mettre en garde contre l'issue certaine de sa quête.


La Nature du Vide

 Le Vide n'est pas un Element isolé comme la Terre, le Feu, l'Air et l'Eau. On le retrouve partout, à longueur de temps et à chaque instant. Les shugenja du Vide ont l'habitude de décrire leurs premières expériences de perception et de pénétration du Vide comme une avancée dans un torrent qui les entraîne dans un flux incessant de sensations. Ceux qui n'ont pas la force de volonté ou la concentration requises peuvent même se perdre dans le Vide, être balayés par son immense puissance. Les plus grands Ishiken eux-mêmes perdent parfois le contrôle du grand pouvoir qui anime leur corps, cette déferlante de sens qui les fusionne avec l'univers et le néant. La perception des mortels est souvent incapable de décrire le Vide. Ceux qui s'y sont essayés ont proposé diverses métaphoques, comme un kaléidoscope de couleurs ou un désert noir parsemé d'étincelles insaisissables.


Il n'existe pas de kami du Vide. Un shugenja qui lance des sorts du Vide est en communion directe avec le Vide, invoquant un fragment de son pouvoir illimité. Les kami du Vide n'existant pas, faut-il quand même lire des parchemins et réciter des prières lorsqu'on recourt à cette magie ? Peut-être pas : certains témoins disent avoir vu des shugenja du Vide puiser dans leur magie en se contentant de fermer les yeux et de méditer.

 

 

Familles du Clan du Phénix

Durant la majeure partie de son histoire, le Clan du Phénix n'a compté que trois familles : les Isawa, les Shiba et les Asako. Les relations n'ont cependant pas toujours été harmonieuses entre elles ; les Asako et les Isawa, en particulier, se sont longtemps disputés le Dernier Souhait et les secrets ésotériques légués par Shiba à sa mort. Et si les Shiba ont globalement accepté de bon coeur d'endosser leur rôle de protecteurs des Isawa, la lignée guerrière a toujours compris dans ses rangs une minorité irréductible hérissée par le pacifisme des Isawa.


La famille Agasha n'a pas rejoint le Clan du Phénix avant le douzième siècle, mais son intégration s'est faite avec une étonnante facilité, n'ayant pas pris part aux querelles entre les autres lignées, les Agasha purent par conséquent se lier avec tout le monde.

 

  


La Famille Asako

"Une vertu qui n'a pas été éprouvée n'en est pas une."

(Dame Asako)

 

  

Le Mon de la Famille Asako
L'emblème des Asako représente juste une main tenant une plume d'oie, dont l'extrémité est embrasée. Les flammes symbolisent le Clan du Phénix, alors que la plume représente la quête de la connaissance et de sagesse poursuivie par la famille. On raconte qu'il fut un temps où les Asako utilisaient un autres mon, sensiblement moins pacifique, mais même si ce fait était avéré, le symbole s'est perdu dans les nuits des temps.


Dame Asako faisait partie des tout premiers partisans mortels de Shiba. Ce n'était pas une guerrière, mais une femme pacifique qui officia en tant que guérisseuse pendant la Première Guerre. Son mari Yogo était un shugenja de grand talent, mais après la terrible malédiction qui le frappa, il abandonna le clan et finit par rallier le Clan du Scorpion. Asako fut profondément affectée par le choix de Yogo, mais elle demeura un fidèle apôtre de Shiba, son fils perpétuant sa lignée au sein du Clan du Phénix. Des mois plus tard, ce fut Asako qui eut le privilège de recueillir les dernières paroles posthume de Shiba, que ce dernier prononça en personne, par-delà la mort, afin de lui révéler les secrets de la Voie de l'Homme.


A l'époque moderne, la fmaille Asako tient lieu de curiosité. Extérieurement, ses membres sont des gens tranquilles et sympathiques, fiers sans être arrogants, optimistes sans tomber dans l'imprudence, paisibles sans être timorés. La plupart d'entre eux officient en tant qu'érudits ou historiens, dont le labeur consiste à consigner les faits historiques, les connaissances géographiques ainsi que les us et coutumes, entre autres formes de savoir. Si certains de ces encyclopédisques passent l'essentiel de leur vie dans les bibliothèques du Clan du Phénix, d'autres s'aventurent dans l'Empire pour recueillir des informations de première main sur les clans. Par défaut, ces doux lettrés se retrouvent souvent à servir comme diplomates, même s'ils préfèreraient largement laisser la politique aux Shiba ou aux Isawa.


Quelques membres de la famille Asako manifestent des talents dans l'art des shugenja: après tout, l'époux de leur ancêtre n'était autre que Yogo et l'héritage de celui-ci s'est transmis à travers leur fils. Ces oiseaux rares sont généralement formés par la famille Isawa, bien qu'ils n'atteignent que très exceptionnellement les plus hautes sphères de la magie. Bon nombre d'Asako servent aussi le clan en venant grossir le rang des Inquisiteurs, un ordre de moines d'élite traquant les maho-tsukai à l'intérieur et à l'extérieur du clan. En effet, la famille est si étroitement liée à l'ordre des Inquisiteurs que le nom d'Asako lui est souvent directement associé.


L'essence même de la famille réside cependant dans l'ordre mystique et impénétrable des henshin. Du point de vue d'un étranger, les henshin semblent n'être que des moines érudits, et les Asako préfèrent les cacher aux yeux du monde autant que possible. A vrai dire, durant tout un pan de l'histoire de l'Empire, même les Isawa et les Shiba ignoraient la véritable nature de l'ordre des henshin. Les enseignements ésotériques d'Asako mettaient l'accent sur la manipulation des éléments par le biais de mystères et d'énigmes; elle découvrit que même pour les individus incapables d'entendre les kami, user de paroles appropriées permettait d'opérer des modifications subtiles, mais profondes, sur l'âme humaine, préparant celle-ci à l'apothéose. Bien sûr, de telles études prennent une vie entière, et on a vite fait de commettre des erreurs et de s'égarer sur la Voie Illusoire. Les Asako veillent soigneusement à éviter le moindre dérapage, constamment à l'affût de tels dangers.


L'Ecole de Maître du Savoir Asako

Les Asako ont une nature monastique et érudite, ce qu'illustre à merveille la tradition de courtisants qu'ils observent pour le compte du Clan du Phénix. Leur formation consiste à étudier de nombreux sujets, dont certains peuvent êtres choisis par les élèves eux-mêmes. Un large spectre de connaissance leur confère la base nécessaire pour réfléchir à toute nouvelle donnée ou situation, ce qui leur confère une grande perspicacité à la cour.

Les Maître du Savoir empruntent la voie de l'érudition, ce qui leur confère un avantage certain en société. Ces courtisants utilisent les Compétences de Connaissance pour soutenir leurs Compétences Sociales, accumulant ainsi de l'influence grâce à leur grand savoir.


Compétences indicatives : courtisan, connaissance en Histoire, connaissance en théologie (Fortunes), Etiquette (courtoisie), méditation, sincérité

Equipement indicatif : vetements commodes, wakizashi, necessaire de calligraphie

autres indicatifs : 5 koku, honneur 6,5


L'Ecole Henshin Asako

Rares sont les organisations de l'Empire d'Emeraude aussi énigmatiques et incomprises que la secte monastique Asako qu'on appelle les Henshin. Même au sein du Clan du Phénix, peu de personnes extérieures à la famille Asako saisissent la nature des Henshin. La plupart des Rokugani pensent qu'ils ne sont qu'un groupe monastique de courtisans et d'historiens Asako, dont le comportement les distingue des autres membres de leur famille et laisse penser qu'ils disposent de quelque talent mystique ou surnaturel. La perception qu'a Rokugan des Hanshin s'arrête malheureusement souvent là.


Les Henshin suivent la Voie de l'Homme tel que Shiba la révéla à Asako. C'est en renforçant leur unité avec l'univers, en mystifiant les Elements pour apprendre leurs secrets que les Henshin peuvent atteindre la perfection absolue de l'âme, qui se traduit par le passage au divin. On peut considérer les Henshin comme des moines, dont les apprentis sont appelés michibuku. Une fois qu'ils ont appris les secrets de la Voie de l'Homme, ils intègrent les rangs des fushihai, véritables maîtres de leur ordre. Les fushihai ont une connaissance intime de l'univers et sont en quelque sorte immortels, leur longévité excédant largement celle des hommes. Parmi les fushihai, certains accèdent au Royaume Céleste à la fin de leur vie de mortels, pour devenir des Fortunes mineures et prouver la justesse de la Voie de l'Homme.


Compétences indicatives : calligraphie, connaissance des Elements, connaissance théologique, Jiujutsu, méditation (niveau 2)

Equipement indicatif : Robe, Bo, étui à Parchemins

autres indicatifs : 5 koku, honneur 5,5

 

Ecole Avancée : Inquisiteur Asako

Les Asako sont généralement perçus comme une famille paisible et sereine, illustration parfaitement du pacifisme du Clan du Phénix. C'est effectivement une perception juste de la famille et dela philosophie, du moins pour l'essentiel, car certains membres s'en écartent. Les Asako sont ainsi les principaux acteurs des Inquisiteurs, ordre du Clan du Phénix qui se consacre à éradiquer la corruption et l'impiété parmi les rangs des shugenja de l'Empire. Ils adhèrent pleinement à leur mission et la remplissent coûte que coûte. L'ordre existe depuis l'aube de l'Empire, alors que les Magistrats de Jade (organisation à la fonction similaire) étaient loin d'êtres conçus. Les Inquisiteurs oeuvrent parfois de concert avec les Chasseurs de Sorcières Kuni et ont même entretenu quelques contacts avec les mystérieux Kuroiban de la famille Yogo.


Les Inquisiteurs Asako ne s'interèssent pas qu'à la maho et à la corruption de l'Outremonde, même si ces abominations figurent parmi leurs cibles les plus courantes. Ils se penchent aussi sérieusement sur la magie gaijin et tout regroupement religieux aux croyances hérétiques, comme les Adeptes de Sang. Les membres de l'ordre des Inquisiteurs sont sélectionnés avant tout parmis les rangs des shugenja du Clan du Phénix, mais de nombreux bushi les servent également, tandis que quelques Henshin et moines de la Confrérie y ont été acceptés. Celui qui intègre l'ordre et prononce les voeux de devoir et de secret peut recevoir le tatouage stylisé d'un oeil, emblème de l'ordre, qu'il portera dans la plupart des cas sur le dos de la main.

 

 

 

 

  

 

 

 

La Famille Isawa

"Le pouvoir ne provient pas des cieux, ma fille. Tu l'as entre tes mains, dans ton esprit et dans ton coeur. Ne mets jamais cela en doute, car c'est le plus grand secret de l'univers : nous ne sommes pas les serviteurs du destin, mais les architectes du futur."

(Attribué à Isawa)

 

 

 

Le Mon de la Famille Isawa

L'emblème de la famille Isawa est peut-être le symbole le plus unanimement connu à travers l'Empire, arboré par des centaines de shugenja, y compris par ceux d'autres clans. Il représente le kanji des cinq éléments, qui symbolise les liens étroits que les Isawa entretiennent avec l'univers spirituel. Le Kanji décrit un motif en spirale, qui montre à quel point tous les aspects du monde sont interconnectés.


Les Isawa constituent l'essence même du Clan du Phénix. Ils représentent la plus nombreuse et puissante lignée de shugenja de tout l'Empire, et surpassent vraisemblablement en nombre les shugenja de toutes les autres familles conjuguées. A la différence de celles-ci, les Isawa ne se contentent pas seulement d'étudier les quatres Elements – Air, Terre, Feu et Eau -, mais se penchent aussi sur les mystères du Vide, ce qui leur offre un vaste éventail de capacités et de pouvoirs.


Ce fut Isawa en personne qui fonda la famille avec ses enfants. Elle rassemblait dans les premiers temps une foule de sorciers officiant aussi en tant que prêtres des Fortunes. L'irruption de Shinsei et de ses enseignements permit aux Isawa d'aspirer à une forme de magie plus éclairée, visant à maîtriser l'art de prier les kami afin de lancer des sorts Elementaires. La sagesse de Shinsei contrariait leur esprit de compétition, mais une fois qu'ils eurent mesuré la sérénité et la puissance que conféraient ses enseignements, ils adoptèrent ceux-ci de bon coeur, et se plièrent de bonne grâce au décret de l'Empereur voulant que le culte du Tao de Shinsei fusionne avec celui des Fortunes. Ainsi naquit une tradition de magie et de religion qui modela le rôle du shugenja pour tout l'Empire.


Le caractère insolite des Isawa réside dans le fait qu'ils détiennent un pouvoir politique. Suite au serment prêté par Shiba de protéger Isawa et sa famille, les shugenja prirent en effet le contrôle du Clan du Phénix, constituant un conseil composé de cinq Maîtres Elémentaires, les shugenja les plus puissants de chaque Elément. Cette manière inédite d'organiser le pouvoir modela bien des aspects du clan, et plus notablement sa coutume d'éviter autant que possible la violence. Ce qui n'implique absolument pas que les Isawa seraient incapables de faire la guerre : bien au contraire, le contrôle total qu'ils exercent sur les Eléments fait d'eux des adversaires redoutables. Non, leur pacifisme réside plutôt dans l'aspect sacré que les Isawa prêtent à toute vie humaine, du paysan de la plus basse extraction à l'Empereur en personne. Tout mortel étant né du sang divin et des larmes de la Lune et du Soleil est précieux, au même titre que toute vie. Par conséquent, la guerre et l'usage de la violence devraient être à tout prix évités. Ce qui n'arrange pas toujours les affaires des Shiba, qui sont des bushi entraînés au combat.


Les Isawa accordent une grande valeur aux pouvoirs magique, et testent la capacité de leurs enfants à communiquer avec les kami le jour même de leur naissance. Certains prodiges manifestent même très jeunes une prédilection pour un élément en particulier. Une fois la formation entamée (souvent à un plus jeune âge que dans les autres familles et clans), les Isawa tâchent également d'inculquer le sens des responsabilités à la nouvelle génération, laquelle devra bientôt manier de grands pouvoirs et guider les fidèles dans leurs prières. En règle générale, les étudiants Isawa développent un tempérament similaire à leur Element au bout de quelques années d'immersion dans l'étude des kami : ceux embrassant la Terre deviennent inébranlable et résolus, ceux de l'Air vifs d'esprit, ceux du Feu impatients et agressifs, et ceux de l'Eau aussi inconstants qu'accomodants. Les étudiants les plus talentueux rejoignent ensuite les rangs des Tensai Isawa pour recevoir une formation qui fera éventuellement d'eux des Maîtres Elementaires. Malgrè tout, même un shugenja Isawa moyen jouira généralement d'un contrôle supérieur sur les Eléments que ceux des autres clans.


Un pouvoir et un savoir aussi extraordinaires ont cependant tendance à inspirer un orgueueil démesuré - "l'arrogant shugenja du Clan du Phénix" est un stéréotype qui a la peau dure dans l'Empire - , mais la réalité est un peu plus complexe. Il est indéniable que les Isawa jouissent en matière de magie de plus grands pouvoirs et d'un savoir plus vaste que n'importe quelle autre famille. De plus, en tant que gardiens du Tao et descendants du tout premier shugenja à avoir arpenté l'Empire, ils peuvent légitimement prétendre à leur position de maîtres incontestés de la sphère spirituelle. Ils considèrent qu'il est de leur responsabilité de guider l'Empire pour toute question touchant la religion, de la même manière que le Clan du Crabe estime devoir être consulté dès que l'Outremonde est concerné, ou que le Clan de la Grue s'arroge une autorité sur le monde des arts.


La vie dans la famile Isawa est rythmée à la fois par d'abondants rituels complexes et par un émerveillement de tous les jours. Les Isawa connaissent des milliers de moyens de conjurer les kami et les Fortunes, allant du simple geste quotidien aux cérémonies les plus élaborées pouvant durer des jours. Un shugenja Isawa garde toujours le monde spirituel en tête, donnant à chacun de ses actes un double sens. Et s'il serait exagéré de prétendre qu'ils utilisent leurs pouvoirs à des fins futiles, il est vrai que les Isawa sont à tel point habitués à la magie que c'est en règle générale la première solution qui leur vient à l'esprit pour régler n'importe quel problème. A la cour, sur le champ de bataille, dans l'atelier ou au temple : partout, les kami peuvent prêter assistance, ou du moins est-ce ainsi que les Isawa voient les choses. D'un autre côté, estimant que les autres ne sont pas toujours mûrs pour appréhender leurs secrets et leur savoir incommensurable, les Isawa font preuve d'une certaine réticence à partager toute l'étendue de leur sagesse et de leurs pouvoirs avec le reste de l'Empire, voire avec le reste du clan (une des raisons pour lesquelles ils prirent si mal le refus des Asako de leur révéler le message posthume de Shiba). Maintenir un équilibre entre la nécessité du secret et celle d'enseigner au reste de l'Empire ce dont il a besoin ne constitue pas le moindre des défis pour la famille Isawa, dilemme qui aura causé plus d'un problème...


Voie : Tensai Isawa (Shugenja)

Les Isawa sont les maîtres incontestés de la magie élémentaire parmis les Clans Majeurs. Cette famille prestigieuse produit les meilleurs shugenja et les soumet à un entraînement très rigoureux pour qu'ils le restent. Les Tensai sont quant à eux de véritables prodiges. Au lieu de se tourner vers une étude générale des kami, ils se concentrent sur un élément. Leur maîtrise atteint alors un niveau stupéfiant, au point que les kami semblent chanter et danser à leur appel. Malheureusement, cette obsession a un prix, même si les Tensai n'hésitent pas à le payer. En effet, une telle affinité sur un élément provoque une déficience avec tous les autres éléments.

 

L'Ecole Avancée du Phénix : Garde Elementaire (shugenja)

Les Eléments qui constituent le monde sont aussi uniques et différents que les gens qui peuplent l'Empire. Bien souvent, les shugenja ressentent un lien plus étroit avec les kami d'un aspect précis de la nature. Ces prêtres rejoignent l'une des unités de la Garde Elémentaire, quatre Ecoles distinctes qui s'attachent à chacun des quatre principaux éléments.
Le Garde Elementaire consacre son âme à son élément de prédilection jusqu'à être en harmonie totale avec ses kami. Par ailleurs, lorsqu'il lance un sort, on le remarque très bien car il est auréolé de flammes ou d'eau tourbillonnantes, ou sa peau adopte la texture de la pierre, etc. Le Garde Elementaire est capable de faire appel au pouvoir des kami d'un simple murmure.

 

 

  

   

 

 

 

 

La Famille Shiba

"Choisir le moindre de deux maux, c'est encore choisir le mal." (Extrait de la bannière de guerre de la famille Shiba)

 

 

Le Mon de la Famille Shiba

L'emblème de la famille Shiba représente deux sabres entrecroisés, environnés par les flammes du Phénix. Le fond est noir tandis que les sabres et les flammes sont réhaussés d'éclats d'or et d'argent, qui symbolisent le dévouement des Shiba envers leur devoir. Ceux qui servent en tant que yojimbo ajoutent le kanji du Vide en filigrane argenté entre les deux lames.


Les Shiba tiennent un rang exceptionnel dans l'Empire : famille guerrière fondée par un Kami, mais sans que celui-ci ait jamais assumé le commandement de son clan. A l'instar de ses frères et soeurs, Shiba rassembla des guerriers autour de lui à l'aube de l'Empire, mais lorsqu'il jura de protéger Isawa, ses partisans adoptèrent son serment, se soumettant à jamais aux Isawa.


Les Shiba entretiennent des relations complexes, et parfois difficiles, avec les Isawa, et ce lien problématique conditionne tous les aspects de leur existence. Ce n'est guère surprenant, dans la mesure où un bushi et un shugenja sont traditionnellement aussi différents l'un de l'autre que le Ciel et la Terre. Celui qui apprend à tuer et à sacrifier sa vie ne voit pas les choses comme celui qui passe son temps à prier et à parler aux esprits. Les Shiba sont souvent excédés par les traditions pacifistes des Isawa, même si, bien sûr, ils finissent toujours par respecter le serment du fondateur de leur famille et par obéir aux directives du Conseil Elementaire. De plus, leur devoir de protéger les Isawa peut s'avérer particulièrement frustrant lorsque les individus dont ils ont la charge sont de puissants jeteurs de sorts qui n'en font strictement qu'à leur tête.


En dépit de ces contrariétés occasionnelles, les Shiba restent de dignes représentants du Clan du Phénix, voire davantage que certains de leurs camarades. Bien qu'ils suivent une formation de guerriers, ils poursuivent également des études poussées sur le Tao et d'autres textes religieux. La famille préconise aussi d'autres activités, comme la pratique de disciplines artistiques. Du point de vue des autres clans, ces coutumes, conjuguées à leur soumission aux Isawa, donnent des Shiba une image de faiblesse. Un sarcasme que l'on entend couramment (le Clan du Lion en est d'ailleurs sans doute à l'origine) : "Les heures passées à l'étude du Tao sont autant de temps perdu pour l'apprentissage du combat." Il est vrai que les Shiba ne répugnent pas à livrer bataille, ils considéreront toujours au préalable les autres options. Certains de leurs rivaux commettent l'erreur de les prendre pour des guerriers médiocres, mais en vérité, leur style de combat, dont l'usage fut lancé par leur Kami fondateur, n'est pas moins redoutable qu'un autre; c'est juste que les occasions de le voir en action sont comparativement plus rares.


Les guerriers Shiba sont reconnus pour leur grande habilité dans le maniement des armes d'hast, et ils ont développé plusieurs kata singulièrement élègants combinant yari et naginata, appréciés aussi bien des bushi que des artisans. Ils sont aussi célèbres pour leurs armures finement ouvragées, vu que leur faible nombre permet à leurs artisans de consacrer plus de temps à chaque pièce.


Bon nombre des samurai Shiba embrassent la fonction de yojimbo, des gardes du corps privé qui consacrent leur vie à la protection d'un unique client. Jusqu'à l'avènement du Clan de la Mante, le Clan du Phénix est le plus petit des Clans Majeurs, et même s'il compte plus de shugenja que n'importe quel autre, sa faible population rend précieux chaque individu. Les gardes du corps privés jouissent par conséquent d'un plus grand prestige dans ce clan que dans la plupart des autres.


Si les Shiba subissent parfois les sarcasmes des soldats, ils inspirent en revanche le plus grand respect dans les diverses cours de l'Empire. Le flegme et le sang-froid de leurs manières, leur tradition de dévotion altruiste, leur connaissance du Tao et d'autres sujets d'érudition, ainsi que leurs talents artistiques, concourent à faire d'eux des hôtes particulièrement bienvenus à la cour des autres clans. Cependant, leur nombre relativement faible comparé aux autres familles guerrières fait qu'ils sont très occupés, ne disposant que de peu de temps pour goûter aux joies de la renommée ou des loisirs. Ils donnent parfois l'impression d'une fraternité singulièrement refermée sur elle-même, incapables de se détendre autrement qu'en compagnie de leur parentèle. Leur sens du devoir et leur respect des traditions leur font porter une attention particulière aux principes de l'étiquette, en particulier quand ils ont affaire à des shugenja de quelque clan que ce soit, à qui ils témoignent instinctivement du respect. Il est en effet bien rare de croiser un Shiba injurieux ou mal élevé.


L'Ecole de Bushi Shiba

Les Bushi Shiba se montrent relativement pacifiques, du moins pour des bushi. Leur formation s'attache à un certain nombre de compétences non martiales en plus de leur entraînement militaire traditionnel, ce qui leur vaut une réputation de soldats érudits dans divers cercles. Le Bushi Shiba songe à toutes les alternatives qui s'offrent à lui avant d'entamer un combat, et cherche si possible à éviter les pertes en vies humaines. Mais si l'on menace ceux qu'il protège ou que le combat devient inévitable, il passe rapidement à l'attaque, sans la moindre réserve, et fait son devoir. Ceux qui prennent son désir de préserver la vie à tout prix pour de l'incompétence ne sont certainement pas prêts à le combattre.

Les Techniques Shiba se spécialisent dans la protection d'autrui, ce qui permet aux bushi de remplir leur rôle de yojimbo. Ils ont aussi une affinité aux armes d'hast et peuvent exceller en matière de duel.


Compétences indicatives : connaissance en théologie, défense, kenjutsu (voie de l'épée), kyujutsu (tir à l'arc), lances, méditation (récupération de Vide)

Equipement indicatif : Armure légére, vetements robustes, daisho

autres indicatifs : 5 koku, honneur 5,5


Voie : Yojimbo Shiba (Bushi)

Shiba posa un genou à terre et jura de suivre la famille Isawa à la naissance du Clan du Phénix. Tout au long de l'histoire de Rokugan, les Shiba ont défendu les shugenja Isawa contre les nombreuses menaces qui se dressèrent face à eux. Ils exécutent leur devoir avec le plus grand sérieux et beaucoup consacrent leur vie à ce but. Le Yojimbo Shiba représente l'illustration même des idéaux de la famille puisqu'il préférerait mourir plutôt que de voir son protégé blessé.
Les Yojimbo Shiba constituent un cadre d'élite de gardes du corps formés pour donner leur vie si nécessaire pour préserver celle de leurs protégés. On ne choisit que les plus honorables et désintéressés des Shiba pour suivre cet entraînement, car il exige du candidat d'être prêt à sacrifier sa vie sans la moindre hésitation.


Voie Alternative : Légionnaire Elementaire

La force la plus puissante et unique des armées du Clan du Phénix est sans contexte la Garde Elementaire, ensemble de petites unités extrêmement spécialisées constituées avant tout de shugenja de formation Isawa affûtés pour la guerre. Ces individus sont capables de déployer une magie colossale, mais ils ne peuvent pas se rendre seuls sur le champ de bataille. Pour chaque unité de la Garde Elementaire, on compte une légion tout aussi spécialisée de la famille Shiba, dont les membres sont formés pour accompagner leurs frères shugenja. Les Initiés de l'Ouragan vont avec la Légion du Vent, la Garde Avalanche avec la Légion de Pierre, la Légion de la Tempête de Feu avec la Légion de la Flamme, et la Légion Tsunami avec la Légion de la Vague. Chacune de ces légions de soutien est composée de bushi ayant reçu une formation exhaustive dispensée par des shugenja et des membres de la Confrérie. Ils ont appris à harmoniser leur esprit avec l'Element de l'unité qu'ils accompagnent, ce qui leur permet de puiser dans les énergies libérées par leurs compagnons shugenja.


Voie Alternative : Ordre de Chikai

L'Ordre de Chikai figure parmi les groupes les plus prestigieux et anciens de la famille Shiba. Beaucoup de membres lui vouent d'ailleurs un respect presque religieux. L'Ordre ne fut fondé que quelques générations après la formation de l'Empire et porte le nom de Shiba Chikai. Cette dernière était le yojimbo assigné à la protection du Maître de l'Eau du Clan du Phénix. Elle sacrifia sa vie pour sauver la personne qu'elle protégeait, grièvement blessée, assaillie par dix assassins dont aucun ne survécut à la rencontre. Depuis cet épisode, l'Ordre a toujours fourni les meilleurs yojimbo aux cinq membres du Conseil des Maîtres Elémentaires. Les titulaires de l'Ordre de Chikai sont triés sur le volet par ses dirigeants parmi les yojimbo les plus exceptionnels. Beaucoup ont déjà servi dans les meilleures unités de l'armée Shiba (comme la Garde de la famille).

 

                         

    

  

  

  

 

 

La Famille Agasha

"Partout dans le monde, la Dame et le Sire nous ont laissé de menues énigmes cryptées. S'il n'était pas dans leur intention que nous les résolvions, pourquoi donc les avoir abandonnées là ?" (Extrait du journal de Dame Agasha)

 

 

A l'origine, la famille Agasha n'était pas une famille du Clan du Phénix. Fondée à l'aube de l'Empire par Dame Agasha, la lignée adopta une approche inquisitrice et bien peu orthodoxe des kami et du monde terrestre – une méthode presque "scientifique", d'une certaine façon. Elle développa des idées inédites à propos des liens unissant les Eléments, ce qui lui permit de disposer d'une plus grande souplesse dans sa manière de jeter des sorts. Ses membres se sont également spécialisés dans l'art de l'alchimie, préparant des potions et d'autres substances étranges susceptibles d'induire des effets magiques sans requérir pour autant l'aide des kami. Inutile de préciser que les autres clans jugent ce genre de talent pour le moins curieux; un mystère supplémentaire à mettre sur le compte de l'énigmatique Clan du Dragon.

Le changement d'allégeance sans précédent des Agasha en faveur du Clan du Phénix eut lieu pendant la Guerre Contre l'Ombre, au début du douzième siècle. La Championne du Clan du Dragon, Hitomi, tomba sous l'influence de l'Ombre Rampante à cause de l'influence de la Main d'Obsidienne, une étrange relique dont elle avait fait l'acquisition. Elle devint une dirigeante aussi redoutable qu'impitoyable, abattant sans autre forme de procès ceux qui ne se rangeaient pas à ses avis. Agasha Gennai, un des doyens de la famille Agasha, considéra qu'il ne pouvait plus servir une telle folle, et incita une écrasante majorité de sa lignée à abandonner le clan. Décimé par la récente Guerre des Clans, le Clan du Phénix ne fut que trop heureux d'accueillir en son sein les Agasha. Seules quelques dizaines de ceux-ci préfèrent rester sous la férule du daimyo Agasha Tamori, formant ainsi le noyau de succession de la famille Tamori.

 


Ce seul choix conditionna le statut et la réputation de la famille Agasha jusqu'à une période récente. Pour certains (en particulier les Tamori, cela va de soi), les Agasha sont purement et simplement des traîtres. Rien ne peut excuser leur comportement. D'autres se montrent plus indulgents, arguant que les Agasha ont eu raison de rompre leur serment d'allégeance envers Hitomi, de la même manière que l'Empire était dans son bon droit en se retournant contre l'Empereur Hantei quand celui ci fut possédé par Fu Leng. Quoi qu'il en soit, les Agasha sont maintenant de fidèles serviteurs du Clan du Phénix et la moindre injure proférée à leur endroit risque d'attirer l'ire de tout le clan. Toute cette situation inspire aux Agasha eux-mêmes des sentiments partagés, et ils ont tendance à rester davantage à l'intérieur de leurs frontières que les autres samurai du clan. Quand il leur arrive de séjourner dans le reste de l'Empire, ils s'efforcent, en public, de garder une image positive en toute circonstance.


Bien que sa famille ait passé plusieurs générations au sein du Clan du Phénix, l'Agasha moyen garde en lui des traces prégnantes de la mentalité du Clan du Dragon. C'est une famille tranquille, encline à la méditation, coutumière des bizarreries et des comportements énigmatiques. Les Agasha sont hautement spirituels et répugnent à faire de la politique ; ils laissent les tracas quotidiens et l'entretien de leurs terres aux autres familles du clan. Ils ont conservé ce regard curieux et enthousiaste qu'ils portent sur le monde depuis l'époque de Dame Agasha, et chaque individu élevé dans cette famille cherche en permanence à accroître ses connaissances – non pas pour gagner du pouvoir ou du prestige, mais plutôt pour entreprendre son édification personnelle. Ce mélange d'introspéction et de curiosité ne fait que les rendre encore plus bizarres aux yeux des autres.


Les Agasha ont perpétué une autre ancienne tradition : le goût pour les tatouages. Lors de leur cérémonie de gempukku, les jeunes Agasha endurent de longues plages de méditation silencieuse, au terme desquelles ils recoivent leur premier tatouage. Bien qu'ils ne soient bien évidement pas d'essence magique comme ceux de la famille Togashi, ils n'en sont pas moins propres à leur porteur, exprimant la personnalité de celui-ci grâce au réseau de symboles subtils qu'ils renferment. Les Agasha sont toujours fiers d'exhiber leurs tatouages, ce qui conduit parfois à des déshabillages impudiques jugés proprement scandaleux par le reste de Rokugan.


La magie Agasha est tournée vers le Feu. Si leur technique reste redoutable, ils ne maîtrisent pas les mêmes degrés de puissance que les Isawa, et l'influence du pacifisme du Clan du Phénix a drastiquement réduit la nature martiale dont ils faisaient preuve auparavant. Cela leur laisse cependant tout le loisir de poursuivre leurs recherches en théorie de la magie et en alchimie. Accéder aux ressources du Clan du Phénix a permis aux Agasha de faire des avancées considérables en matière de magie multi-élémentaire, un concept qui laisse dubitatif le reste de l'Empire. Les Agasha ont ainsi réussi à apporter une précieuse contribution au savoir global du Clan du Phénix, et ce, sans faire pour autant d'ombre à la gouvernance Isawa.


L'Ecole de Shugenja Agasha

Durant des siècles passés au service du Clan du Dragon, les Agasha ont emprunté de nombreuses voies magiques hétérodoxes, avec l'aval et le soutien de l'Ecole de Shugenja Agasha. En plus de leur intérêt alchimique, les Agasha se sont toujours penchés sur la création de Sorts permettant d'invoquer les Kami de plusieurs éléments à la fois. Le Clan du Phénix leur a permis d'explorer ce champ d'étude ausis loin qu'ils le souhaitent, si bien qu'ils ont fait des progrès considérables en matière de Sorts multi-élémentaires.

 

La Technique Agasha s'appuie sur la fusion des éléments et les Sorts multi-élémentaires. Bien que cette pratique ne soit pas pleinement acceptée, leur Technique leur permet de changer l'élément du Sort lancé, ce qui leur offre une polyvalence considérable dans la gestion de leurs Sorts.
Les Agasha saisissent mieux les intéractions élémentaires que les autres familles.

 


Compétences indicatives : art de la magie, calligraphie (code secret), connaissance en théologie, défense, étiquette

Equipement indicatif : robe, wakizashi, étui à parchemin

autres indicatifs : 5 koku, honneur 4,5

 

 

 

  

 

  

 

 

 Le Clan du Phénix et la tradition des Yojimbo

Yojimbo est le terme Rokugani désignant les gardes du corps, fonction assurée par des samurai depuis le premier siècle. Durant la période de paix qui suivit la Première Guerre, il se développa une classe entière de samurai incapables de se défendre : les shugenja, bien entendu, mais aussi les courtisans, les artisans et les riches aristocrates. Les châteaux et les palais restaient des lieux sûrs, mais les routes étaient livrées à diverses menaces. Les seigneurs les plus influents avaient les moyens de s'accompagner de petits détachements militaires, mais c'était l'apanage de rares privilégiés. Il était plus facile de s'octroyer les services d'un seul guerrier. C'est ainsi que naquit le concept de yojimbo : un bushi dont la seule responsabilité était de protéger la vie et l'honneur d'une unique personne. Au départ, la mission consistait simplement à garder l'individu en vie, ce qui était déjà bien assez compliqué dans cet Empire naissant et brutal. Il devint toutefois vite évident que la défense de l'honneur et de la réputation était tout aussi importante. L'émergence du système consistant à résoudre les différends et les affronts par des duels imposa aux courtisans et autres de disposer de champions, rôle pour lequel les yojimbo apparurent comme des candidats idéaux. Le lien entre protecteur et protégé n'en fut que renforcé.


On croit souvent, à tort, que le yojimbo est toujours le vassal de celui qu'il protège. Ce peut être le cas, mais les deux individus sont très souvent sujets de familles différentes, voire de clans distincts. Par ailleurs, rien n'assure que la personne protégée est d'un statut social supérieur à celui de son yojimbo. Le garde du corps a des instructions bien précises, qui incluent forcément la protection, mais pas toujours l'obéissance. Il est arrivé plus d'une fois qu'un yojimbo s'élève contre les souhaits de celui qu'il protégeait, justement pour le défendre. Ces refus de soumission peuvent toutefois se traduire par un certain déshonneur et même entraîner un seppuku. Le yojimbo ne reculera toutefois devant rien pour protéger celui dont il a la charge. La littérature et le théâtre Rokugani abondent d'histoires de yojimbo qui n'hésitent pas à mourir pour couvrir la retraite de leur protégé, qui s'interposent face à une volée de flèches ou assument la responsabilité d'une faute qu'ils n'ont pas commise. Les liens d'honneur et de devoir des yojimbo sont parmi les plus forts de l'Empire. Certains pourraient considérer que la fonction de yojimbo est inintéressante au possible et ingrate, mais elle reste pour beaucoup extrêmement honorable et donc admirable. La plupart des individus protégés comprennent l'importance de leur garde du corps et apprennent à le respecter, allant parfois jusqu'à apprécier sa compagnie. Cela peut même donner lieu à des amours interdits entre les deux samurai.


En raison du nombre important de shugenja que compte le Clan du Phénix et de la tradition de protection des Isawa par les Shiba, la fonction de yojimbo revêt une dimension particulière pour ce clan. Les shugenja Isawa peuvent certes contrôler les Eléments, mais ils n'ont ni la formation, ni le savoir -faire, ni l'armure des bushi. C'est ainsi que de nombreux guerriers Shiba renoncent à l'armée pour se tourner vers la protection rapprochée. Les yojimbo Shiba sont renommés dans tout Rokugan pour leur abnégation et leur dévouement. Ils ont formé des organisations légendaires comme l'ordre de Chikai (yojimbo attitrés des Maîtres Elémentaires) et l'Ordre du Genou Plié (à qui on apprend spécifiquement à désamorcer les conflits avant qu'ils ne se précisent). Les Shiba sont également connus pour leur attitude presque paranoïaque lorsqu'ils sortent de chez eux, soucieux des moindres détails qui pourraient compromettre la sécurité de leur samurai. La réputation enviable des yojimbo Shiba est en fait un atout politique pour le Clan du Phénix, car de nombreux courtisans influents sont prêts à bien des services pour bénéficier de la protection d'un bushi Shiba.


En théorie, nul samurai n'est censé craindre la mort, mais la caste reste constituée d'humains, dont la plupart s'efforcent de repousser la fin de leur vie. Selon la perception du Clan du Phénix, la mort n'est que le changement ultime. Ainsi, ses samurai n'hésitent pas à donner leur vie pour autrui. Les clans du Lion et du Crabe railleront peut-être les Shiba en avançant que leur technique consiste à se jeter sur les lames, mais on ne peut ignorer le courage que cela implique. Par ailleurs, le don de communication avec les kami étant si rare, y compris pour le Clan du Phénix, la vie d'un yojimbo Shiba sera toujours moins précieuse que celle de son protégé. Et puis, les shugenja ne sont pas du genre à laisser un adversaire en vie une fois que leur yojimbo a été terrassé : les quelques secondes gagnées par ce sacrifice suffisent souvent pour qu'un Isawa réplique de façon meurtrière à l'ennemi.


Quand un yojimbo voit mourir l'individu qu'il était censé protéger, il se rachète généralement par le seppuku, mais un bushi particulièrement incompétent peut au lieu de cela se trouver réduit au rang de ronin. A condition d'éviter un drame, la mission d'un yojimbo peut durer toute une vie. Dans de rares cas (nouvelle charge confiée par un supérieur ou mort de causes naturelles, par exemple), le yojimbo peut avoir une nouvelle personne à protéger, mais cela reste d'autant plus inhabituel que les liens entre les deux personnes sont traditionnellement très forts. Pour les gardes du corps les plus éméritques et dévoués du clan, la relation est si proche que le moindre détail de la vie du shugenja ou du courtisan est comme une seconde nature pour le yojimbo, une intimité qui détone avec la réserve coutumière de Rokugan.


Il est à noter que les yojimbo ne sont pas tous des samurai de clan. On emploie parfois des ronin pour cette fonction. Certains d'entre eux sont certes des mercenaires sans foi ni loi qui trahiront leur protégé pour le bon salaire, mais on connaît de nombreux exemples de yojimbo ronin exemplaires qui servent avec une bravoure et un renoncement dignes d'un Shiba. La fonction de yojimbo est d'ailleurs perçue comme l'une des rares activités honorables pour les errants, ce qui explique pourquoi certains se montrent encore plus dévoués que des samurai claniques dans cette missions. Il va sans dire que certains clients de yojimbo ronin sont eux-mêmes peu recommandables, si bien qu'un guerrier irréporchable peut vouer sa vie et son âme à la protection d'un riche bandit ou d'un aristocrate corrompu. Plus d'un "yojimbo" ronin a ainsi terminé comme simple homme de main d'un criminel.

 


Pacifisme du Samurai

"Les arts de la guerre et de la paix sont comme les deux roues de la charette, qui ne saurait touler en l'absence de l'une ou de l'autre" (Shiba)


Le Clan du Phénix est pacifiste, vérité qui ne s'est jamais démentie tout au long de son histoire. C'est d'ailleurs un sujet de friction constante avec les autres clans, car le pacifisme est non seulement perçu à Rokugan comme étrange, mais également comme parfaitement contraire à la raison et à la tradition. Pour l'essentiel, la caste des samurai est composée de combattants. Gerroyer est donc pour eux un état naturel, une activité honorable et glorieuse pour laquelle ils s'entraînent toute leur vie durant. De nombreuses familles de samurai poussent encore plus loin cette vision, approchant toutes les épreuves de la vie avec violence et agressivité. C'est notamment le cas des Matsu, des Hida, et des Yoritomo. Même pour l'Empereur, les problèmes se résolvent souvent par les armes des samurai s'abattant jusqu'à broyer l'adversité. Et puis, tous les Rokugani (y compris la plupart de ceux du Clan du Phénix) s'accordent pour considérer que l'idéal pour un samurai est de mourir en accomplissant son devoir. Une telle mort est l'accomplissement glorieux d'une existence honorable, l'espoir d'être admis à Yomi, Royaume des Ancêtres Bénis. Quelques bushi finissent par se lasser de la guerre, après des années sur les champs de bataille, lorsque la réalité entre en conflit avec les idéaux du Bushido. Mais ces samurai constituent l'exception. La plupart aiment profondément la guerre, ce qui sied à beaucoup d'Empereurs. C'est par le conflit maîtrisé que Rokugan reste fort, en écartant les faibles pour perfectionner les meilleurs. C'est aussi le meilleur moyen de dresser les clans les uns contre les autres pour éviter qu'ils s'unissent contre le trône. Rien de surprenant à ce que la Main Droire de l'Empire, le Clan du Lion, soit le plus militariste d'entre tous.


Le pacifisme est connu pour être une croyance du Clan du Phénix, mais ne se limite pas à lui. Les moines de la Confrérie de Shinsei évitent de tuer dans la mesure du possible et aux dires de tous, Shinsei estimait que prendre la vie d'autrui était une entrave sur la route de l'Illumination. Cette approche n'est toutefois pas universelle au sein de la Confrérie, car divers ordre de sohein (moines guerriers) ont recouru à la violence au fil des âges.


Les shugenja sont par ailleurs plus souvent pacifistes que les bushi. Ils sont rarement formés pour la guerre et sont censés priser leur propre vie, ne serait-ce que pour préserver leur don rarissime. Leur étude du Tao peut aussi les rapprocher de l'attitude de la Confrérie, même si ce n'est pas non plus systématique. Les shugenja Iuchi et Kitsu ont l'habitude d'épauler leurs frères bushi par leur magie, tandis que les Tamori se contentent de fouler le champ de bataille katana au clair.


Les diplomates et les courtisans ne voient pas toujours la guerre comme la solution à tous les problèmes, notamment parcequ'ils considèrent souvent qu'il est de leur devoir de résoudre les différends par la politique plutôt que par la violence. La famille Miya se perçoit particulièrement comme pacificatrice et cherchera bien souvent à réprimer les élans belliqueux de la famille Otomo. De toute façon, la plupart des courtisans n'ont jamais vu la guerre de près, si bien qu'ils saisissent mal ce qu'impliquent réellement leurs négociations, dans un sens comme dans l'autre.


Mais le pacifisme est une approche répandue au sein du Clan du Phénix, du Conseil Elémentaire aux plus modestes bushi. Il convient toutefois de bien distinguer l'attitude du Clan du Phénix de la politique de celui de la Grue, qui consiste à éviter les conflits armés parcequ'ils ne sont pas son point fort. Ce dernier clan compte avant tout sur sa puissance politique, culturelle et économique, qui le fait prospérer en temps de paix. Toutefois, quand la guerre est déclarée, il se bat comme les autres. Ce n'est pas le cas du Clan du Phénix, dont le peu de goût pour la violence dépasse les intérêts d'ordre pratique. Il est certes l'un des Clans Majeurs les plus réduits par le nombre et peut difficilement se permettre de perdre un millier de samurai dans un conflit frontalier, mais sa puissance magique suffirait largement à combler cette lacune s'il décidait d'y recourir. Il n'est pas non plus animé par une peur immodérée de la mort ; on peut même dire que les samurai du Clan du Phénix sont moins transis par cette notion que leurs homologues des autres clans. Non, il faut plutôt metttre cela sur le compte des Isawa qui ont profondément convaincu leur clan que toute vie humaine était sacrée. Il ne faut pas oublier que chaque être humain est issu du sang de Seigneur Lune et des larmes de Dame Soleil. Les hommes et les femmes constituent l'équilibre parfait entre les cinq éléments, et seule l'âme humaine peut espérer atteindre l'illumination.


Les samurai du Clan du Phénix ne reculeront devant aucun sacrifice personnel pour honorer leurs croyances. L'histoire célèbre de Shiba Toriiko en est une parfaite illustration : général du Clan du Phénix qui n'hésita pas à s'interposer avec ses armées, comme boucliers humains, entre les forces des Clans du Lion et de la Grue. Les exemples de ce type de sacrifice total pour la paix ne manquent pas dans l'histoire du Clan du Phénix. Certains n'ont pas obtenu gain de cause, mais le clan ne considère jamais ces manifestations commes vaines. Si Rokugan gagne plus que ne perd le Clan du Phénix, ce dernier est prêt à payer le prix.


Cela dit, il serait dangereux de penser que le Clan du Phénix n'est pas capable de livrer une guerre. L'armée Shiba est aussi bien formée que les autres et peut compter sur le concours des plus puissants shugenja de l'Empire. Si le Clan du Phénix est attaqué ou qu'il estime qu'il n'a pas d'autre choix, il se lancera dans le conflit aussi férocement que possible, avec la volonté de mettre un terme rapide aux violences. Affronter ce clan est souvent une expérience terrifiante, au cours de laquelle les murs de pierre surgissent du sol, les raz-de-marés engloutissent des légions entières et les flammes pleuvent, tandis que les cyclones détournent les flèches de ses adversaires. Quand, évènement rare, les Maîtres Elémentaires se rendent au combat, la géographie locale peut en être altérée. On se rappelle ainsi l'apogée de la Guerre du Feu et du Tonnerre, lorsque le Maître de la Terre créa spontanément l'île appelées l'Enclume de Sachi. N'oublions pas non plus que contrairement aux autres pacifistes de Rokugan, le Clan du Phénix n'étend pas cette notion aux créatures de l'Outremonde, auxquelles il s'oppose sauvagement dès qu'il en a l'occasion.

 


La Réincarnation et le Clan du Phénix

A Rokugan, la mort signifie rarement la fin véritable de l'histoire. Tous les samurai savent que leur âme survit après la mort et renaîtra très probablement sous une autre forme. Cela ne signifie pas qu'ils ne craignent pas la mort : ils éprouvent bien la douleur et, s'ils ont une vague idée de ce qui les attend dans l'au-delà, une grande part de mystère persiste. Il reste toutefois bien plus facile pour un Rokugani de faire face à la mort que pour quelqu'un qui ne partage ni leur connaissance ni leurs croyances. Il aut d'ailleurs noter à ce propos que l'au-delà n'est pas pour les Rokugani qu'un article de foi, mais un endroit bien réel dont l'existence est attestée par des preuves concrètes.


La réincarnation dans une autre vie est le sort le plus souvent accordé aux âmes humaines par Emma-O, Fortune de la Mort. Quand la somme des actes d'une âme est positive et qu'elle a purifié son karma, l'humain sera réincarné à un statut supérieur, système porteur d'espoir pour les heimin et eta de tout Rokugan. Si la somme reste stable, l'âme renaît à un statut équivalent. Si la somme est négative, en revanche (si le fardeau karmique de l'âme est plus lourd), la réincarnation se fait à un rang inférieur, voire sous forme d'animal. C'est la possibilité d'atteindre ainsi un statut plus élevé et la menace réciproque de connaître une condition pire qui dicte en grande partie le comportement des Rokugani. Un simple scribe qui accomplit toute sa vie son devoir correctement peut espérer renaître comme guerrier de valeur, mais s'il bâcle sa modeste tâche, il risque de se retrouver paysan. Les souvenirs de la vie précédente sont purgés à la renaissance, bien entendu, mais le poids karmique de toute l'odyssée se transmet chaque fois. Les âmes liées de manière favorable ou funeste (les amantes, les rivaux, les ennemis, etc) renaissent souvent ensemble, afin de reprendre la résolution de leur destin inachevé.


Le Clan du Phénix porte une attention toute particulière aux implications et au sens de la réincarnation. Si le clan a choisi le phénix comme symbole, ce n'est pas pour rien. Ces oiseaux ardents viennent de Tengoku, le Royaume Céleste, mais se rendent parfois dans le monde des mortels pour des raisons mystérieuses. Un houhou mort s'embrasera à la prochaine aube, avant de renaître intact. Il s'agit là d'un don unique, car même les Fortunes peuvent mourir. Seuls les houhou peuvent revenir à la vie encore et encore, inchangés, jusqu'à la fin du monde.


Les enfants du Clan du Phénix apprennent très tôt qu'ils sont asosciés à ces esprits mystiques et éternels. Le clan se plonge dans l'étude de la réincarnation. Quand un enfant naît dans le clan, les shugenja Isawa pratiquent souvent des rituels pour voir si son âme est la réincarnation d'un ancien héros. Quand, évènement rare ces rites apportent une réponse, elle est généralement très juste. Il peut s'agir d'une bénédiction, mais aussi d'un lourd fardeau, car on attend alors de l'enfant qu'il égale, voire surpasse les exploits de sa vie passée. Dans certains cas, cela se traduit par une source d'inspiration, mais l'âme qui doit assumer le poids d'un échec passé ou accomplir une tâche inachevée doit s'attendre à une existence difficile.


Tout cela implique que les samurai du Clan du Phénix craignent encore moins la mort que ceux des autres clans. Il ne s'agit pour eux que d'un changement, d'une transformation, et non d'une conclusion. Ils ne sont généralement pas pressés de la connaître, car ils savent que ce qu'ils accomplissent dans cette vie déterminera leur place dans la suivante, mais ils n'éprouvent pas le besoin de la fuir.


Le sens de la réincarnation s'applique aussi au clan en tant que tel. Ses membres estiment que le Clan du Phénix survivra éternellement, quoi qu'il advienne. Le fait qu'ils ne redoutent pas l'avenir peut paraître touchant, mais aussi naïf, selon l'observateur. C'est également une source de force, car plus que tous les autres samurai, ils comprennent que leur clan survit par la somme de ses individus. Cela facilite d'autant leurs sacrifices. Le Clan du Phénix a surmonté de nombreuses épreuves accablantes pour en ressortir chaque fois un peu plus puissant.

 

 


 
 
 

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