http://kagemaru.vefblog.net/

  VEF Blog

le 10-08-2015 21:59

 

Le Clan du Dragon

 

 
Lettre de Ide Kin en l'an 1171
Très chère soeur,
Je t'écris de Shiro Kitsuki où je viens de prendre mes fonctions de diplomate pour le clan. Jusqu'ici, c'est une aventure incroyable, et je ne sais pas si je pourrais tout te raconter dans cette lettre. Nous avons toujours été fascinés par les bruits qui courent sur les autres Clans Majeurs. Te souviens-tu des histoires sur la famille Kitsu et sur ses mystérieux liens avec les ancêtres ? De celles sur les samurai du Clan du Phénix et sur leurs bushi qui rejettent la violence ? Ou même de celles sur le Clan de la Mante qui commanderait soi-disant à la mer ? Je ne les ai pas oubliées, pourtant je dois bien t'avouer que je n'avais jamais vraiment cru à ce que l'on dit du Clan du Dragon.

 

Avant que je ne rencontre ses membres en chair et en os.


A mon arrivée au village bordant Shiro Kitsuki, j'ai décidé de manger un peu avant de me présenter aux portes. Gravir les montagnes et franchir la passe m'avait épuisé. J'étais devant mon plat de nouilles lorsqu'une dispute a éclaté entre deux marchands de l'autre côté de la rue. C'etait à propos de la valeur de quelques babioles, je crois. Pour être franc, je n'ai pas vraiment prêté attention à ces affaires indignes. Cela dit, une jeune vierge de la famille Kitsuki l'a fait, elle. En moins d'une minute, elle avait fait venir les gardes et arrêté l'un des deux hommes sans que personne ne proteste.


Intrigué par tout ça, je lui ai offert un thé afin d'en apprendre un peu plus sur mes hôtes. A ma grande surprise, elle a tout de suite compris mes intentions et m'a demandé de m'expliquer. Je n'en revenais pas : comment une fille aussi jeune pouvait-elle être aussi perspicace ? Dans l'intérêt de la diplomatie, j'ai tout de même été honnête. Je lui ai avoué qu'en dépit de tous les secrets qui entourent le Clan du Dragon, tout le monde sait que les Kitsuki recherchent la vérité à tout prix. Elle m'a aussitôt répondu qu'il n'y avait aucun doute : le marchand qu'elle avait fait arrêter avait menti, il n'était pas un vassal au service des Yasuki. Il s'agissait selon elle d'un espion du Clan du Scorpion, envoyé pour fomenter la discordre entre le Clan du Crabe et celui du Dragon. Je lui ai demandé aussi poliment que possible comment elle pouvait en être aussi sûre. Sa réponse a été longue et difficile à comprendre. Elle m'a parlé des expressions du marchand et de son langage corporel, de pièces de monnaie qui ne venaient pas des terres du Clan du Crabe mais de celles du Clan du Scorpion; elle a même fini par évoquer les coutures du kimono qu'il portait. Tout ça me dépassait, mais je dois bien avouer que je n'en croyais pas mes oreilles. Cette jeune femme faisait preuve d'une intelligence et d'une finesse incroyable. Le moins que l'on puisse dire, c'est que j'ai enfin vu la Méthode Kitsuki à l'oeuvre.


Au bout d'une semaine, on m'a autorisé à rejoindre le sommet et j'ai pu aller présenter mes respects aux Mirumoto. En cours de route, j'ai enfin aperçu un des Moines Tatoués au milieu des pics. Il se tenait sur un des aplombs escarpés qui dominaient le chemin sinueux. Mais dès que j'ai posé les yeux sur lui, il s'est jeté dans les airs, plongeant par-dessus la route pour aller disparaître en contrebas. Pendant un instant, j'ai bien cru avoir perdu la raison. Lorsque je suis enfin arrivé à la forteresse, il avait un autre moine près des portes; alors j'ai rassemblé mon courage et je lui ai parlé de ce qui venait de se passer. Il s'est contenté de sourire et de me dire : "Comme le soleil doit se lever, la pluie doit tomber." Je n'ai pas compris, mais il n'a pas voulu m'en dire plus. Plus tard, j'ai raconté toute l'affaire aux Mirumoto. Ils m'ont expliqué que ça n'était rien pour les hommes tatoués, et que je devais m'attendre à voir des choses bien plus impressionnantes qu'un simple saut depuis le haut des montagnes.


Toutes les histoires que tu as entendues sur le Clan du Dragon sont vraies, et j'espère que tu pourras un jour venir le voir par toi même.

 

Ton Frère, Ide Kin.

 


Familles du Clan du Dragon

Le Clan du Dragon est inhabituel, car la famille Togashi ne descend pas du Kami. Les liens de sang sont d'ailleurs très rares parmi les moines tatoués. Ils viennent de partout, des terres du clan comme du reste de l'Empire et peu d'entre eux se marient et ont des enfants. Les autres familles importantes, la famille Mirumoto, la famille Agasha (et la famille Tamori après elle) sont plus traditionnelles et plus hiérarchisées. Seules leurs coutumes sont un peu étranges. Quand à la famille Kitsuki, elle a beau être une ramification moderne des Agasha, ses méthodes sont tellement curieuses qu'elle est devenue à elle seule le symbole de toutes les bizarreries du Clan du Dragon.

 

  


La Famille Kitsuki

 

 

Les Kitsuki ont pour emblème un dragon lové autour d'un éclair. Tracé comme un dédale vaporeux en symbole de leur fascination pour les mystères et les énigmes, il représente la lumière qui perce les ténèbres et révèle ce qui est caché. C'est aussi un hommage à la Fortune du Tonerre, Osano-Wo, qui fait s'abattre la colère divine sur tous ceux qui le méritent.


Etablie en l'an 820, la famille Kitsuki est la plus traditionnelle de l'avis du clan... et la plus inhabituelle selon les étrangers. Agasha Kitsuki, son fondateur, était brillant et possédait un don pour résoudre les énigmes grâce aux preuves qui s'offraient à lui. Il transmit ses méthodes à ses fidèles qui les peaufinèrent et donnèrent naissance à une technique d'enquête basée sur la logique et l'observation : la Méthode Kitsuki.


Le reste de Rokugan considère cependant cette méthode et les moyens qu'elle emploie comme inconvenants et même proches de l'hérésie. Les Kitsuki ne croient pas un samurai sur parole, par exemple. Ils cherchent au contraire à découvrir ses vraies intentions et ce qui le motive. Le reste de l'Empire voit aussi d'un mauvais oeil leur manière d'examiner une scène dans les moindres détails pour en tirer des conclusions. D'habitude, seules les preuves physiques les plus flagrantes sont considérées comme crédible. N'importe quel Rokugani qui découvrirait un obi du Clan de la Grue près du corps d'une victime en conclurait que le tueur est l'un des leurs, et commencerait aussitôt à interroger tous les membres du clan présents aux alentours. En revanche, un Kitsuki se demandera, lui, comment le symbole est arrivé là, pourquoi il s'agit de celui du Clan de la Grue et pas d'un autre, pour quelles raisons les accuse-t-on alors que les herbes qui ont servi à concocter le poison ne poussent pas sur leurs terres, et, bien sûr, pourquoi la veuve tient tant à ce qu'on les blâme alors que la mort de son mari fait ses affaires.


A l'inverse, la Méthode Kitsuki jouit d'une grande reconnaissance au sein du clan. Il la tient en haute estime et ceux et celles qui la pratiquent le servent comme magistrats. Le reste de l'Empire nourrit pourtant envers eux un dégoût de mépris. La plupart des Rokugani n'accordent presque aucun crédit à leurs dires. A leurs yeux, la parole d'un samurai est sacrée et les Kitsuki se déshonorent en la remettant sans cesse en question. Loin des leurs, les juristes de cette famille sont plus souvent entravés qu'aidés ou même respectés. En particulier sur les terres du Clan du Scorpion. En effet, même lorsque les deux clans sont en paix, la trêve ne les concerne en rien. Il faut dire que l'étendue des recherches que les Kitsuki ont menées sur le "mythe du ninja" n'est un secret pour personne. Au cours du onzième et du douzième siècle, ils ont aussi appris beaucoup sur l'Ombre Rampante et la terrible menace qu'elle représente...sans doute un peu trop au goût de certains.


Les Kitsuki sont avant tout célèbres pour leurs talents d'enquêteurs et de politiciens, mais on trouve aussi parmi eux des guerriers. Les courtisans de famille sont connus pour leur surprenante maîtrise du sabre. Il existe même un groupe qui a recours aux duels iaijutsu pour prouver la culpabilité de ceux qu'ils accusent : les Juges.

 

Lorsqu'ils manifestes des talents pour la magie, il arrive que les Kitsuki deviennent des shugenja, même si, dans l'ensemble, ils s'intéressent peu à cet art. Les kitsuki préfèrent de beaucoup se fier à la reflexion et à l'observation, et n'aiment pas se retrouver livrés aux caprices des kami. Physiquement, ils sont aussi discrets que le fondateur de leur famille. Le Clan du Dragon compte certes des hommes pleins de panache, mais ils sont rarissimes parmi les Kitsuki.

 

L'Ecole d'Enquêteur Kitsuki

Les méthodes et croyances enseignées à l'Ecole Kitsuki se montrent fort singulières, même pour le Clan du Dragon. Seuls contre tous, les Kitsuki croient dur comme fer en l'importance des preuves, concept que nul en dehors d'eux ne parvient à comprendre. Les sensei de cette curieuse Ecole accordent une grande importance au développement du sens de l'observation au sein de la famille, au point que ceux qui en apprennent les Techniques ont une mémoire quasi infaillibe, des souvenirs très précis et prêtent une attention surnaturelle aux moindres détails. Peu de choses échappent donc à l'oeil vigilant d'un Enquêteur Kitsuki entraîné.
Bien qu'ils soient avant tout les représentants des Dragons à la cour, les Enquêteurs Kitsuki font d'excellents magistrats. Leur force repose en effet sur la collecte de renseignements, qu'ils tirent de leur environnement ou de ceux qui les entourent.
 

Compétences indicatives : courtisan, enquête (interrogatoire), etiquette (courtoisie), kenjutsu (voie de l'épée), meditation, sincérité

Equipement indicatif : vêtements traditionnels, wakizashi, couteau, nécessaire de calligraphie

 

autres indicatifs : 5 kokus, honneur 5,5

 

Voie Alternative : Rhétoricien Kitsuki

Les Kitsuki sont surtout connus pour leur rôle de magistrats au sein du Clan du Dragon, mais ils le servent aussi en politique. Grâce à leur talent d'observateurs, ils excellent dans les joutes verbales et sont capables de retourner les arguments des courtisans contre eux. Chaque détail, aussi insignifiant soit-il, doit concorder sous peine d'être dénoncé comme un mensonge. Cette manière de faire peut surprendre ceux qui n'y sont pas habitués, et déstabiliser les hommes de cour les plus aguerris. La plupart des samurai se cachent derriere leur courtoisie; sans elle, ils s'emmêlent souvent les pinceaux, donnant l'occasion au Rhétoricien de prendre le dessus.

 

 


La Famille Mirumoto

  

 

"J'ai voyagé pendant des années.
J'ai livré d'innombrables duels et 

personne ne m'a jamais vaincu"

Mirumoto Hojatsu, Fils de Mirumoto.


Les Mirumoto ont pour emblème un dragon qui tient un daisho au fourreau entre ses griffes. Il symbolise l'art que les samurai de la famille pratiquent depuis plus d'un siècle; la technique légendaire qui, même si elle n'est pas toujours appréciée, inspire à tous la crainte et le respect.

 

Les Mirumoto sont les descendants du fier guerrier mort au combat contre Fu Leng et créateur d'un art du combat au sabre à part entière : le Niten. Son fils, Mirumoto Hojatsu, perfectionna les techniques de son père avant de perdre la vie au cours d'un duel contre Kakita, son ennemi de toujours. Les Mirumoto et les Kakita sont rivaux depuis ce jour-là. Même si leur discorde reste l'une des plus civilisées de l'Empire, elle dure depuis des siècles.

Bien que Togashi, le Kami, régnât lui-même sur le Clan du Dragon pendant plus de mille ans, les Mirumoto ont toujours été sur le devant de la scène. Ce sont eux qui sont depuis toujours responsables des affaires courantes. Leur famille est de loin la plus grande et, à bien des égards, la plus traditionnelle et conventionnelle de tout le clan, même si elle cultive elle aussi son sens de l'indépendance. La plupart des Mirumoto suivent la voie du bushi et préfèrent rechercher la gloire à travers les faits d'armes. Dans ce domaine, rien ne les arrête : ni le manque d'occasions ni les tendances à l'isolement du Clan du Dragon. Ils vénèrent leurs ancêtres et le code du Bushido, et ne laissent rien ni personne ternir leur nom. En dépit de tout cela, les Mirumoto arrivent encore à surprendre les étrangers. Ils entretiennent une conception poétique de la vie, car pour eux, tout est lié : les Eléments, la destinée et le karma. Ils parlent constamment par métaphores, s'intéressent presque tous à la poésie et composent des haïkus dès qu'ils se sentent inspirés. Ce sont aussi les maîtres du non-dit : ils ne s'expliquent jamais vraiment, laissant leurs actes parler à leur place.

 

Hormis une poignée d'entre eux, qui se rase entièrement la tête en signe de dévouement au Tao, les Mirumoto arborent la traditionnelle coiffure des samurai. Certains deviennent des ascètes, renoncent à toutes les possessions terrestres et vouent leur vie à la méditation à l'étude religieuse et à la pratique des arts martiaux. Les tatouages sont aussi monnaie courante dans cette branche du clan. Cela dit, à l'inverse des Togashi et des Tamori, les Mirumoto préfèrent les cacher. Chacune de leurs marques a une histoire, un passé dont personne ne parle pour ne pas s'attirer de malheur.


Ils se différencient aussi des autres familles qui pratiquent le bushido par leur manière de suivre la voie des Kami. La plupart des Shiba apprennent à protéger les shugenja de leur clan alors que les Mirumoto s'entraînent à combattre à leurs côtés. Dans les armées du Clan du Dragon, la tradition veut que shugenja et bushi livrent bataille ensemble. Grâce à cette coutume, un élève de la famille Mirumoto comprend parfois mieux les Elements que les shugenja des autres clans.


La plupart des guerriers Mirumoto pratiquent encore le Niten, l'art du combat à deux sabres de leur ancêtre. Bien qu'elle soit parfois méprisée par les autres clans qui la considèrent comme une pratique sauvage, brouillonne et irrespectueuse des traditions, le Niten reste une technique raffinée et efficace. Sa puissance impose le respect et quoi qu'ils en disent, les autres habitants de l'Empire ont toujours dû se montrer humble devant elle. En dépit des controverses, les bushi de la famille Mirumoto sont aussi versés dans l'art du combat à l'arc, et le très renommé Dojo de la Flamme du Dragon forme même des archers capables de rivaliser avec les Tsuruchi. Bien sûr, l'entraînement suivi par les Mirumoto ne s'arrête pas à la pratique du combat à l'arc et au sabre. Il inclut aussi la méditation et une étude approfondie du Tao, de l'art et de la poésie. Certains disciples se concentrent parfois sur les aspects plus ésotériques du Niten, refusant d'en acquérir une simple maîtrise pratique. Cette diversité se retrouve même dans leur manière de passer le gempukku : les dojos de la famille, qu'ils enseignent le Niten ou le Tao, demandent aux jeunes d'écrire un poème avant le rituel. Habituellement, c'est une invitation à méditer et à partager leur interprétation des fameuses paroles de Shinsei : "Moi non plus".


L'Ecole de Bushi Mirumoto

Célèbre dans tout l'Empire pour ses enseignements uniques, l'Ecole de Bushi Mirumoto est le seul style de combat qui s'appuie sur la technique du Niten, dans laquelle le samourai utilise le katana et le wakizashi en même temps. Ce style évidement très controversé car il défie ceux dont se servent les autres Clans depuis des siècles, fut pourtant développé en même temps que l'escrime classique. Du reste, la rivalité qui oppose les élèves de l'Ecole de Bushi Mirumoto à ceux de l'Ecole de Bushi Kakita, farouches partisans de la philosophie "Une âme, un sabre" de Kakita en personne, reste vive même en temps de paix. Prenant parfois les Dragon pour des sauvages, de nombreux samourai ont eu la désagréable surprise d'être confrontés à des Mirumoto parfaitement calmes et implacables, ce qui leur a bien souvent coûté la victoire sur le champ de bataille.

 

Compétences indicatives : connaissance des shugenja, défense, Iaijutsu (duel), Kenjutsu (voie de l'épée) (katana), méditation, théologie

Equipement indicatif : armure légère, vetements robustes, daisho

autres indicatifs : 5 kokus, honneur 4,5


Ecole Avancée du Dragon : Maître Sensei Mirumoto

Les Maîtres Sensei de la famille Mirumoto résident dans des forteresses oubliées, perdues aux confins des montagnes du clan. Ils ont atteint une maîtrise sans égale du corps, de l'âme et de l'art du combat au sabre. Le Château du Gel Matinal est leur principal refuge, mais ils possèdent aussi des dojos disséminés sur toutes les terres du clan. On les trouve dans les endroits les plus reculés et les inhospitaliers. Les Maîtres Sensei ne sont pas nombreux, jamais plus de vingt-cinq en tout, et ceux qui souhaitent les rejoindre doivent être invités par l'un d'eux. Certains samurai ont essayé de prouver leur valeur aux maîtres pendant des années, alors que d'autres ont été admis tout de suite. Les Maîtres Sensei sont plus proches de ceux qui ont appris l'art du combat auprès de l'école du Tao, comme leur ancêtre. Cela dit, ils ne font pas de favoritisme, et de nombreux pratiquants du Niten les ont déjà rejoints.


Les Maîtres Sensei mènent une vie solitaire, même pour des membres du Clan du Dragon. Ils quittent peu leurs dojos, ne voient que rarement leurs frères et leurs soeurs du clan, et ne visitent jamais le reste de l'Empire. Lorsqu'ils sortent de leurs retraites, ils exercent cependant toujours une immence influence sur le monde.

 

 


La Famille Tamori / La Famille Agasha

 

  

L'emblème traditionnel des Agasha est un dragon qui tient une grenade entre ses griffes. Le symbolisme repose ici sur la nature du fruit : à première vue, il est aussi simple qu'une pomme ou une poire, mais dès qu'on l'ouvre il révèle un grand nombre de graines. Chacune d'elles représente une nouvelle possibilité, une idée à explorer.

Après leur défection, les Tamori adoptèrent leur propre emblème : un dragon volant au-dessus d'un sommet enneigé. Il représente à la fois la renaissance de la lignée et sa demeure dans les montagnes.


Les shugenja de la famille Agasha servirent le Clan du Dragon pendant plus de mille ans. Durant cette période, ils essayèrent de percer les mystères du monde à l'image de leur ancêtre. Ils se livrèrent aux études les plus inhabituelles, s'interessèrent à la manière dont les Elements s'amalgament les uns aux autres, et finirent par donner naissance à une pratique multi-élémentaire de la magie. Au cinquième siècle, Agasha Daikoju parvint à déchiffrer les notes laissées par Agasha, donnant aussitôt naissance à une nouvelle discipline : l'alchimie. La famille n'avait pas d'égal dans ce domaine et elle inventa d'innombrables objets et potions (les kagaku) ainsi que les fameux hanabi, les feux d'artifices utilisés dans tous les festivals de l'Empire. Grâce à leur compréhension unique des Elements et des phénomènes physiques, les Agasha formèrent aussi de grands artisans. Au fil du temps, la forteresse de Shiro Agasha devint ainsi un haut lieu de la metallurgie, abritant tour à tour la Fonderie des Agasha et les Fourneaux des Tamori.


Comme tous les membres du Clan du Dragon, les Agasha étaient un peu particuliers. Ils cultivaient leur indépendance, s'essayaient à tout et ne s'intéressaient pas qu'à la magie. Ils apprirent ainsi à se battre aux côtés des Mirumoto et servirent dans l'armée avec eux. Cela dit, cette nature volontaire les poussa aussi à quitter le clan au milieu du douzième siècle et à fuir la tyrannie de Hitomi.


Ils ne furent que quelques-uns à rester fidèle au Clan du Dragon. Leur daimyo, Agasha Tamori, conçut une telle amertume envers les traîtres qu'il finit par succomber à la Souillure. Il devint peu à peu le Sombre Oracle du Feu, un être monstrueux aux pouvoirs surnaturels. C'est durant cette période trouble de leur histoire que les Agasha encore dévoués au clan prirent le nom de Tamori. Bien qu'affaiblis, ils voulaient se distinguer des "deserteurs" qui avaient rejoint le Clan du Phénix. Mais les actes et la haine d'Agasha Tamori les desservirent. Il fallut attendre l'arrivée au pouvoir de sa fille, Tamori Shaitung, pour que les Tamori puissent prouver leur valeur au monde. Ivre de rage envers son père, qui avait trahi l'Empire, et envers le Clan du Phénix, qui offrait refuge aux Agasha, elle devint l'une des plus puissantes shugenja de sa génération. Sous son autorité, les Tamori devinrent des hommes loyaux, dévoués au Clan du Dragon. Ils finirent même par tenir tête au Conseil Elementaire du Clan du Phénix, et depuis ce jour, personne dans Rokugan ne peut plus ignorer leur puissance et leur courage. Shaitung est encore aujourd'hui considérée comme la vraie fondatrice de la lignée, alors que son père est resté dans les mémoires comme un impie.

 

La famille Tamori a conservé la plupart des traditions de la famille Agasha et en particulier son intérêt pour l'alchimie et l'artisanat. En revanche, elle a abandonné la magie multi-élémentaire, laissant cette discipline à ceux qui avaient rejoint le Clan du Phénix. Au fil du temps, les Tamori ont élevé le travail du métal au rang d'art et la plupart des bushi du clan se servent désormais de leurs armes. Les Tamori sont aussi restés fidèles à l'ancienne coutume et continuent à se battre férocement aux côtés des Mirumoto. Au combat, ils utilisent à la fois le sabre et l'alchimie qui les a rendu célèbres. Bon nombre d'entre eux, dont Tamori Shaitung, ont même porté le katana.

Comme la plupart des membres du Clan du Dragon, les Tamori s'expliquent rarement, laissant leurs actes parler à leur place. Ils ont tendance à s'acharner et à foncer tête baissée . Ils ne sont pas d'une nature violente, mais ce sont des hommes et des femmes passionnés et déterminés. Ils ont une foi inébranlable dans leur choix. Lors du gempukku, ils ne doivent d'ailleurs répondre qu'à une seule question : pourquoi souhaitez-vous porter le nom des Tamori ? La sincérité et la conviction dont ils font preuve impressionnent toujours les sensei.


Comme les Mirumoto et les Agasha, les Tamori sont souvent tatoués. Cela dit, ils le cachent moins que la plupart des autres membres du clan. Pour eux, les tatouages représentent la force de caractère et le courage de leur famille. Ils ne voient aucune raison de les dissimuler.


En leur succédant, les Tamori héritèrent de la plupart des terres et des forteresses qui avaient appartenu aux Agasha. Ils les administrent depuis comme eux. Ils ont juste fait construire de nouveaux dojos voués à la pratique des arts martiaux et la région est semée de nombreux monastères de la Confrérie (Shaitung a en effet fait appel à eux dès son accession au rang de daimyo). Cela renforce les liens qui unissent le Clan du Dragon et les disciples du Tao.


L'Ecole de shugenja Tamori

Nés des cendres de la famille Agasha après qu'elle eut rejoint le Clan du Phénix, les Tamori ont hérité des siècles d'études expérimentales menées par leurs prédécesseurs et s'y plongent pleinement. La plus importante de ces disciplines singulières consiste dans l'étude de l'alchimie. Les Tamori maîtrisent le secret auquel ont renoncé les Agasha : l'art d'enfermer l'essence d'un sortilège dans un liquide tout spécialement préparé à cet usage, afin de s'en servir ultérieurement. Combiné à l'entraînement martial que reçoivent les shugenja Tamori, inutile de dire que l'enseignement secret de cette famille reste unique dans l'Empire.
La Technique Tamori offre une grande polyvalence dans l'usage des Sorts, d'autant que d'autres peuvent également s'en servir si des préparatifs ont été exécutés dans ce sens. La Technique permet aussi de réduire le temps d'incantation dans certains cas, ce qui rend les Tamori particulèrement meurtriers en cas d'embuscade.
Les Tamori apprennent à distiller l'essence de la magie et à l'enfermer dans des objets prévus à cet effet. Le Sort ainsi stocké peut être activé instantatnément par tout individu qui tient la potion, en la buvant ou en la jetant.
 

 

Compétences indicatives : art de la magie, athlétisme, calligraphie (code secret), connaissance en théologie, défense, divination et médecine

Equipement indicatif : robe, wakizashi, étui à parchemin

autres indicatifs : 5 kokus, honneur 4,5


Ecole Avancée du Dragon : Maître de la Montagne Tamori

La Grande Muraille du Nord est une chaîne de montagnes traîtresse. Les brusques changements de temps y tuent ceux qui sont mal préparés aux rigueurs du climat. Malgré ces dangers, l'endroit est magnifique si l'on sait apprécier sa beauté et sa violence. Les montagnards qui parcourent ces pics deviennent vite des hommes endurcis : les Maîtres de la Montagne Tamori ont appris à contrôler le pouvoir qui gronde dans leur âme et fait écho aux éléments déchaînés. Ils suivent une tradition qui existe depuis que la famille Agasha s'est pour la première fois aventurée dans ces sommets, bien décidée à en percer les secrets. Rien n'a changé là-bas depuis des années.


Les Maîtres de la Montagne Tamori forment un groupe peu organisé qui ne compte que quelques règles et une poignée de sensei. Lorsque les Maîtres repèrent un shugenja qui a du potentiel, ils l'accueillent dans leurs rangs. Les anciens ont tendance à prendre pour disciples des jeunes impétueux et fiers qui ne croient qu'en leur force, un choix que les membres des autres écoles questionnent souvent (à voix basse) car ils ont peur que la nature impatiente des recrues n'influence les Maîtres de la Montagne. Pourtant, c'est le plus souvent l'inverse qui se produit. Les anciens apprennent à leurs disciples à canaliser leur colère et à l'utiliser à travers leurs pouvoirs. Ils font d'eux des hommes pleins de sagesse et de force.

 

 

 

Les Hommes Tatoués : les Togashi et les Ramifications de l'Ordre

 

  

Les Togashi ont pour emblème un dragon lové autour d'un prunier. Ils l'ont adopté en mémoire de l'histoire de Otgashi et de la prune avec laquelle il rompit le jeûne, peu après les célèbres paroles de Shinsei : "Moi non plus".


Fondé par les premiers disciples de Togashi lors de l'avènement de l'Empire, l'ordre des Moines Tatoués est plus une confrérie qu'une famille au sens propre. Le Kami n'eut qu'un seul descendant, Hoshi, qui lui-même n'eut pas d'enfant avant le douzième siècle. Rejoindre les Togashi a donc toujours été un choix. L'ordre rassemble les hommes et les femmes qui décidèrent eux-mêmes de lui jurer fidélité, d'accepter les tatouages mystiques et de porter le nom du Kami.


Les Togashi sont des moines, mais au nom de leurs liens avec le Kami, ils sont aussi considérés comme des samurai. Leur statut particulier n'est pas toujours du goût des autres clans. Cela dit, les Togashi quittent rarement leur refuge dans les montagnes et ils n'ont que peu de contact avec le reste de Rokugan. Le royaume les connaît avant tout pour leurs tatouages aux étranges pouvoirs. Ceux-ci sont depuis toujours tracés avec le sang du Kami est des moines les plus puissants, vivant depuis plusieurs générations. Il va sans dire que les Togashi ne partagent pas le secret de ces marques avec le reste de l'Empire, de peur qu'on les accuse de pratiquer la Maho.


Les moines de l'ordre passent le plus clair de leur temps à étudier, à s'entraîner et à préparer leur esprit à l'Illumination. Pour eux, tout sur terre est lié à cette quête, et au fil des siècle, ils sont nombreux à l'avoir menée à bien. Au fond, ce sont tous des ascètes, mais il arrive malgré tout qu'ils partent explorer l'Empire. Ils recherchent alors la sagesse et la vérité là où on ne s'attend pas à les trouver.


Habituellement, les moines s'entraînent autant mentalement que physiquement, mais certains se consacrent parfois plus à une discipline qu'à une autre. Lorsque cela arrive, c'est à travers une parfaite maîtrise des arts martiaux ou des arts spirituels qu'ils essaient alors d'atteindre l'Illumination. Au sein de l'ordre, les ise zumi suivent le plus volontier les deux voies. Les moines les plus combatifs et violents deviennent souvent disciples du kikage zumi. Mais, quoi qu'il en soit, les moines tatoués sont tous des hommes forts et robustes; ils portent peu de vêtements (parfois même un simple pagne), car c'est à la lumière que leurs tatouage révèlent la vraie étendue de leur pouvoir. Ils se rasent tous la tête à la manière traditionnelle. Leurs paroles sont souvent aussi étranges que leurs actes : ils s'expriment pas énigmes, répondent aux questions par des questions, citent souvent le Tao....


Même si la vaste majorité des Togashi ne quitte jamais les terres du clan, ceux qui s'aventurent dans l'Empire jouent souvent un grand rôle. Lorsque le désastre guette, il n'est pas rare de voir un Togashi apparaître comme par mystère et offrir ses conseils ou voler au secours des paysans en danger. Ils font même parfois des choses très bizarres, n'hésitant pas à déposer une boîte à énigmes devant la porte d'un samurai, si cela a un sens, par exemple.


L'Ordre Tatoué de Togashi

Les moines de Togashi, les célèbres "ise zumi", se reconnaissent facilement au sein du Clan du Dragon, en raison notamment de leur apparence très exotique. Les moines Togashi épousent une étrange philosophie dont la doctrine inclut d'importants tatouages réalisés au moyen d'encre créée à partir du sang du Kami Togashi. Ces tatouages confèrent des surnaturels phénoménaux que les plus puissants shugenja n'arrivent toujours pas à expliquer. En raison de leur comportement, généralement inhabituel pour des moines, les ise zumi sont craints et respectés par les Rokugani qui ne savent jamais vraiment à quoi s'attendre de la part de ces mystérieux personnages.

Les moines Togashi se spécialisent dans le combat à mains nues et réalisent de véritables prouesses physiques, mais ils disposent aussi d'autres pouvoirs.

 

Compétences indicatives : art (tatouage), athlétisme, défense, Jiujutsu (arts martiaux), méditation

Equipement indicatif : robe, Bo

autres indicatifs : 5 kokus, honneur 4,5


Voie Alternative : Gardien Togashi

Les ise zumi Togashi vouent leur vie à la quête de l'Illumination. C'est un chemin que chacun doit suivre seul. En conséquence, jamais les Moines Tatoués ne se ressembleront. Certains décident d'entraîner leurs chairs plus que leurs esprits. Ils s'adonnent aux arts martiaux et pratiquent des travaux de force. Les Gardiens Togashi sont ceux qui ont appris à pousser leur corps dans ses derniers retranchements.... et au-delà. Ils restent la plupart du temps sur les terres du Clan du Dragon afin de protéger les villages des bandits et des autres prédateurs. Ils combattent aussi plus souvent aux côtés des samurai Mirumoto que les autres Moines Tatoués. Comme tous les Togashi, les Gardiens sont des excentriques, mais ils n'ont aucune pitié pour ceux qui osent défier la puissance du clan.

 

 


La Folie Illuminée

A travers son hstoire, Rokugan a connu quelques hommes et femmes d'exception. Doués de capacités uniques, ils avaient atteint un niveau spirituel et mental que beaucoup recherchent en vain toute leur vie. Ils comprenaient le monde au-delà des apparences, percevaient la trame même de l'existence et ses liens avec les Elements. Ils avaient atteint l'Illumination dont avait tant parlé Shinsei et avec elle, la sagesse, la clarté, et la paix...


...dans la plupart des cas.


L'Illumination n'est pas monnaie courante dans l'Empire, mais il existe un phénomène encore plus rare, ce dont les citoyens de Rokugan peuvent s'estimer heureux. C'est un mal terrible qui détruit tout ceux et celles qu'il frappe. Le Clan du Dragon lui a donné le nom de Folie Illuminée, car il survient lorsqu'une âme atteint l'Illumination, mais ne peut supporter le fardeau de vérité et de clarté qui l'accompagne. Bien que personne ne soit à l'abri, ce sont les Togashi qui en sont le plus souvent victime, sans doute à cause de l'ardeur avec laquelle ils recherchent l'éveil, et peut-être aussi en raison de leurs tatouages et de l'influence du sang de Togashi sur leurs âmes.


Une remarque cependant : ce mal n'à rien à voir avec la démence ordinaire, la "fausse sagesse du Seigneur Lune" comme on dit parfois à Rokugan, celle qui touche les faibles et les esprits déjà brisés. La Folie Illuminée ne frappe que ceux qui ne supportent pas l'Illumination. En effet, lorsque l'âme atteint un nouveau niveau de conscience, les déséquilibres physiques et mentaux s'en retrouvent parfois eux aussi magnifiés et peuvent devenir dangereux. Pourquoi certains en sont-ils victimes et pas d'autres ? Personne ne le sait. De nombreux hommes de valeur sont parvenus à l'Illumination sans perdre la raison. Quoi qu'il en soit, ceux qui succombent à ce mal connaissent la plupart du temps une fin tragique. Incapables de supporter ce nouveua regard qu'ils portent sur le monde, ces malheureux se donnent eux-mêmes la mort ou se font tuer au cours d'un de leurs violents accès de démence.


Ils saccagent souvent tout sur leur passage, sans épargner personne. Dans d'autres cas, ils violent les règles, les tabous et les lois de la manière la plus absurde qui soit, courant nus dans les rues ou dévorant des insectes, par exemple. Il leur arrive aussi de fuir complètement la civilisation pour aller vivre comme des bêtes dans les immensités sauvages. Et parfois, ils semblent rester sains d'esprit alors qu'ils perdent peu à peu la raison et finissent par commettre des actes innommables et d'épouvantables crimes. Enfin, leur niveau de conscience fait également d'eux des proies faciles pour les kansen. Tels sont les maux qui affligent ceux dont l'esprit a cédé devant la clarté.


De tous les clans, celui du Dragon est le plus déterminé à atteindre l'Illumination. Par conséquent, ses membres ont appris à repérer les signes avant-coureurs de ce mal avant qu'il n'apparaisse dans ses rangs, et en particulier parmi ceux des Togashi. L'influence mystique des tatouages fragilisant l'esprit, les membres de l'Ordre Tatoué sont plus facilement victimes de la Folie Illuminée. D'ailleurs, de nombreux bruits courent dans tout l'Empire sur les "Moines Fous". Cela dit, même le Clan du Dragon ne voit pas toujours le danger à temps. Kokujin, qui vécut au douzième siècle, en est le plus terrible exemple. Il mena une vie de démence et de violence, et son histoire sert encore aujourd'hui d'avertissement à ceux qui vont trop loin et risquent de s'égarer dans leur quête de sagesse.


Aux yeux de tous, Kokujin avait été un monstre, du jour de sa naissance à celui de sa mort. Il faut toutefois nuancer quelque peu cette opinion. En se préparant au Second Jour des Tonnettes et au combat contre Fu Leng, le Kami Togashi prit conscience qu'il avait laissé certaines faiblesses caractéristiques des mortels envahir son être. Pour s'en défaire, il transféra ses doutes, ses regrets et ses peurs à un tamashii, l'un des individus capables d'accueillir l'âme d'un autre homme. Ainsi choisi, Kokujin partagea un instant toutes les pensées et le savoir de Togashi. Il atteignit l'Illumination, mais son esprit ne supporta ni l'éveil ni les sombres émotions du Kami et il perdit la raison. Il fuit les montagnes du Clan du Dragon et parti se réfugier dans les ténèbres de l'Outremonde. Ce fut à ce moment, et pas avant, qu'il devint le Prophète Fou de Rokugan.


L'Illumination confère de nombreux dons à ceux qui l'atteignent. En dépit de sa folie et du mal qui l'habitait, Kokujin les reçut lui aussi. Il acquit une grande compréhension des pouvoirs du Kami, de la mort et de la vie, et essaya de mener une existence qui les transcende. Bien décidé à partager ses découvertes, il suivit l'exemple de Togashi et se mit lui aussi à tatouer ses disciples, de gré comme de force. Les maléfices de Kokujin firent de ces malheureux des esclaves qui semaient la violence et le chaos sur leur passage. Le maître continua, lui, à mener une existence surnaturelle grâce à ses pouvoirs.


La plupart de ceux qui atteingent l'Illumination parviennent à maîtriser les pratiques les plus complexes. Kokujin, qui n'avait jamais touché un marteau de sa vie, fut ainsi capable de forger de puissants et terribles nemuranai, en sacrifiant des âmes de samurai sur l'Enclume du Desespoir. Il donna naissance aux Lames de la Honte, des armes terrifiantes imprégnées des pires traits de ceux que l'on avait tués pour les forger. Cela dit, alors mêmes qu'il commettait ce crime, Kokujin continuait à rechercher la sagesse et à percer les secrets de l'univers; il utilisait aussi l'Eclume pour essayer de découvrir le vrai nom de Fu Leng.


L'illumination conféra à Kokujin un charisme hors du commun qui n'avait rien à envier à celui de Shinsei en son temps. Quelques paroles du Prophète Fou suffisaient à corrompre les plus loyaux des samurai. Hitomi elle-même ne put y résister, et les pires excès de son règne sont dûs en partie aux conseils de Kokujin.


Après avoir passé des années à répondre la violence, Kokujin finit par essayer d'orchestrer, une vaste rébellion paysanne dans tout Rokugan. Cette décision le conduisit à sa perte. Tirant parti de la situation, Bayushi Shinzo prétendit vouloir devenir l'apprenti de Kokujin, et une fois suffisamment proche, il mit un terme à son existence et à son règne de terreur, lavant l'honneur du Clan du Dragon. La vie insensée de Kokujin avait duré plus de quatre décennies et n'avait causé que chaos et souffrance.


Comment un homme d'une telle grandeur d'âme a-t-il pu se livrer ainsi au mal ? Si Kokujin n'avait pas perdu la raison, il serait sans l'ombre d'un doute devenu une des plus grandes légendes du Clan du Dragon. Personne n'a jamais vraiment su pourquoi il avait été frappé par la Folie Illuminée, mais il est clair que les démons qui le hantaient ont eu leur rôle à jouer. Le moindre déséquilibre peut rendre l'Illumination impossible à supporter. Il n'existe pas de vrai remèdre, et pour se prémunir de ce mal, tout ce que le Clan du Dragon peut faire, c'est rester vigilant.

 

 

La Méthode Kitsuki

L'ancêtre des Kitsuki était curieux et très observateur. Après avoir reçu le droit de fonder une famille, il entreprit de transmettre sa technique d'enquête à ses disciples. Rokugan lui donne le nom de "Méthode Kitsuki", mais nous, nous l'appellerions la "médecine légale". Elle n'a rien en commun avec les autres pratiques judiciaires de l'Empire et peu de gens la respectent en dehors du Clan du Dragon.


Pour savoir si quelqu'un est coupable, la justice de Rokugan fait appel aux témoins oculaires; seules les preuves matérielles les plus simples et les plus évidentes sont acceptées, et les témoignages prennent toujours le pas sur elles. La Méthode Kitsuki invite au contraire ses disciples à observer avec attention tout ce qu'ils voient, à refléchir et à confronter les preuves aux récits des témoins afin de découvrir la vérité. Ceux qui la pratiquent ne sont guère appréciés du reste de Rokugan, car ils remettent en cause la parole des samurai et en ont déjà attrapé plus d'un en train de mentir et de se déshonorer. Pour les Kitsuki, seules les preuves comptent vraiment, et on leur enseigne à rechercher la vérité même s'ils doivent pour cela s'attirer les foudres de leurs pairs. Mieux vaut humilier quelques samurai que de laisser un homme accusé à tort se faire tuer.


La Méthode Kitsuki n'a bien sûr rien à voir avec la médecine légale telle que nous la connaissons. Personne à Rokugan ne sait prendre d'empreinte, faire des analyses de sang, étudier des traces en laboratoire, ni utiliser aucune de nos sciences. Cela dit, lorsqu'on les compare aux pratiques des autres magistrats de l'Empire, les techniques des Kitsuki sont loin d'être arriérées.


Les disciples Kitsuki sont méticuleux. La Méthode leur apprend à ne rien négliger et à tout répertorier par catégorie. Sur une scène de crime un enquêteur Kitsuki commencera par délimiter le périmètre, avec un groupe de doshin ou de yoriki pour la préserver. Après les avoir séparés, il fera ensuite surveiller les témoins, puis entamera l'ichi miru, le "tour d'horizon" pendant lequel il examinera toute la scène afin de recueillir une première impression. En pratique, le Kitsuki aborde le lieu du crime comme s'il s'agissait d'une vaste grille dont il doit examiner chaque centimètre carré.


Après les premières observations, l'enquêteur interroge les différents témoins en restant attentif aux "signes"physiques qui trahiraient un mensonge. Il se retire ensuite pour analyser l'ensemble en privé et résoudre le crime confrontant les récits aux preuves qu'il sait irréfutables.


Les Kitsuki sont aussi connus pour l'attention scandaleuse qu'ils accordent aux cadavres. La plupart des magistrats laissent cette tâche ingrate à un serviteur alors que les Kitsuki prennent part à l'examen et observent de très près cette partie de l'enquête.


Même si on l'utilise surtout pour résoudre les crimes, la Méthode Kitsuki ne sert pas qu'à ça. Elle a bien sûr tout à fait sa place en politique. Elle permet de tirer au clair les intentions d'un rival, de savoir s'il est honnête ou pas, d'identifier les forces et faiblesses des courtisans, et même de découvrir les liens et les alliances. L'Ecole Kitsuki a même mis au point quelques techniques orales grâce auxquelles la Méthode peut servir d'arme rhétorique.


La Méthode a été créée pour servir des fins honorables : découvrir la vérité et punir les criminels. Mais elle peut aussi être utilisée de manière malhonnête et de nombreux Kitsuki l'ont déjà employée afin de s'adonner au chantage ou à des pratiques similaires. Grâce à elle, il est facile de découvrir les secrets d'un autre, de les tromper ou de deviner ce qu'ils veulent entendre. Même si de telles pratiques sont révoltantes aux yeux de la plupart des disciples, des incidents ont déjà eu lieu et il ne fait aucun doute qu'il y en aura d'autres.

 

 

La Tradition Monastique du Clan du Dragon

Le Clan du Dragon est, avec le Clan du Phénix, l'un des deux seuls Clans Majeurs à compter des moines dans ses rangs. Les hommes tatoués sont aussi plus nombreux et jouent un rôle plus important que les henshin du Clan du Phénix (dont la vraie nature est un secret bien gardé). L'Ordre de Togashi est de tradition monastique, mais il est vraiment unique. Ses pratiques et ses habitudes sont excentriques et n'ont rien en commun avec les moeurs de la Confrérie de Shinsei.


Comme dans la plupart des ordres, les moines tatoués possèdent plusieurs temples qu'ils entretiennent eux-mêmes au quotidien, tant pour des raisons morales (mener une vie d'ascète mieux adapté à la quête de l'Illumination), que pratiques (ces travaux leur permettent de garder la forme, et il est difficile d'avoir des serviteurs dans des temples reculés). Presque tous les édifices importants du Clan renferment également un endroit réservé aux moines tatoués, même si la plupart d'entre eux ne s'y rendent jamais. Le plus grand temples, celui qui abrite l'essentiel de l'ordre, est bien sûr la Vénérable Demeure de la Lumière (aussi connu sous le nom de Kyuden Hitomi). Elle est située aux confins des montagnes du Clan et un long et dur pélerinage attend ceux qui veulent s'y rendre. Bizarrement, aucune route ne mène réellement au temple. Certains l'on découvert alors qu'ils revenaient sur leurs pas, d'autres ont erré dans les montagnes pendant des jours avant de se retrouver soudain devant la porte, et certains ont même eu recours à des méthodes folles, comme essayer de s'y rendre les yeux fermés. Bien sûr, il y a toujours un Togashi prêt à guider ceux qui ne parviennent pas à trouver leur chemin. Mais les moines du Clan du Dragon ne jugent pas tout le monde digne de leur aide, et rares sont ceux qui atteignent la Demeure sans y avoir été invités.


La vie au temple ressemble à celle que l'on mène dans les sanctuaires de la Confrérie. Les moines se lèvent avant l'aube, s'adonnent aux prières matinales, aux exercices et à la méditation. Une poignée d'entre eux préparent le déjeuner; les moines tatoués se font rarement servir et s'acquittent eux-mêmes de la plupart des corvées. Après avoir mangé, ils se dispersent et vaquent à leurs activités. Certains rejoignent l'un des nombreux autels du temple, puis le nettoient, prient et font des offrandes, alors que d'autres préfèrent méditer ou s'entraîner aux arts martiaux. La journée continue ainsi jusqu'aux repas de la mi-journée et du soir. L'entraînement est un élément essentiel de la vie des moines, et ils y consacrent tous plusieurs heures par jour.

 

Même si, par tradition, ils s'appellent les "Moines Tatoués", ce ne sont pas tous des hommes. Il est vrai qu'elles ne sont pas nombreuses, mais on trouve toujours des femmes parmis eux. Dans l'ordre, tout le monde est logé à la même enseigne. Seules quelques concessions sont faites au nom de la décence : les hommes et les femmes ne dorment pas dans les mêmes cellules, et se baignent à des heures différentes. D'ailleurs, les Togashi ne voient pas la convenance comme les autres clans et leurs tenues très légères ont toujours beaucoup fait parler d'elles. Mais en tant qu'ascètes, ils comprennent et respectent ceux et celles qui veulent éviter les tentations de la chair.

Comme la Confrérie, l'Ordre Tatoué de Togashi pense qu'il est nécessaire d'explorer le monde de temps en temps. Même si la plupart d'entre eux restent sur les terres du Clan du Dragon, on retrouve donc toujours quelques moines tatoués sur les routes de l'Empire. Ils visitent le royaume en quête d'Illumination et, à l'image de leur cousin de la Confrérie, offrent leur aide à ceux qui sont dans le besoin, n'hésitant pas à utiliser les arts martiaux pour défendre les faibles. A Rokugan, les histoires de mystérieux défenseurs tatoués ne manquent pas. On les dit venus de nulle part pour sauver les villageois des griffes de bandits et des maîtres corrompues. Bien sûr, les tatouages des Togashi aux pouvoirs étranges et imprévisibles donnent à leurs interventions une dimension mystique que l'on ne retrouve pas dans celle de la Confrérie : il est question d'hommes qui sautent du haut des falaises, qui courent sur des rivières, qui détruisent des maisons d'une seule main...Malheureusement, ses histoires sont à double tranchant, car elles entretiennent aussi la peu et l'incompréhension envers l'ordre.

 

Les tatouages que les Togashi arborent fièrement sont ce qu'ils ont de plus unique, ce qui les différencie vraiment des autres moines. Ils les perçoivent au cours d'un rituel secret dès que l'on juge leur corps et leur âmes dignes de recevoir les dons de Togashi. Aucun moine ne sait quel tatouage il va recevoir à l'avance, car ces marques représentent les forces et la nature profonde de ceux qui les portent; certains symboles sont courants alors que d'autres sont uniques, et n'ont jamais été vus une seconde fois. Les tatouages permettent de faire appel aux pouvoirs du Kami Togashi, et de se rapprocher un instant des dieux. Voilà pourquoi, on entend dire que des moines ont traversé l'Empire en une seule journée, qu'ils ont craché du feu, sauté plus haut que volent les oiseaux, brisé la pierre à mains nues, ou même pu repousser la Souillure de l'Outremonde.


Ces tatouages ont cependant un prix. Ceux qui servent dans l'ordre doivent être physiquement et mentalement prêts à recevoir les donc du Kami. S'ils ne le sont pas, leur corps peut violemment rejeter le sang de Togashi, les laissant blessés, incapables de marcher pendant des jours et même parfois des semaines entières. Dans quelques rares cas, certains moines, comme Togashi Okkio en son temps, peuvent perdre la raison ou même mourir si leur organisme ne supporte pas l'afflux de pouvoir.


Ecole Avancée du Dragon : Maître du Sabre (Bushi)

Le style à deux sabres de Niten fut fondé sur les terres du Clan du Dragon et l'évolution de cet art martial reste au coeur de l'Ecole de Maître du Sabre du Dragon. Les Maîtres du Sabre tentent d'apprendre tous les aspects de ce style de combat afin de pouvoir s'adapter à n'importe quelle situation sur le champ de bataille. Là où les Kenshinzen du Clan de la Grue se concentrent sur l'art du duel iaijutsu, les Maîtres du Sabre s'interessent à l'usage pragmatique des sabres au plus fort du combat. Le lien que le Maître du Sabre entretient avec ses armes d'apparente au surnaturel, ce qui lui permet de se détacher totalement du reste du monde et d'en ressentir le calme.


Voie : Montagnard Mirumoto (Bushi)

Les montagnes du Clan du Dragon servent depuis des milliers d'années de défense naturelle contre les invasions. Toutefois, les guerriers Dragon y font face aux mêmes difficultés qu'une armée d'assiégeants. Les Montagnards Mirumoto forment des soldats endurcis nés dans les à-pics traîtres, soumis aux rigueurs d'un climat capricieux et des dangereux prédateurs qui sévissent dans la région. Le Montagnard trouve cependant un certain équilibre avec les éléments, un talent utile au beau milieu d'un combat. Le Montagnard, ce guerrier bourru qui doit sans cesse composer avec le caractère parfaitement imprévisible de la nature, s'attend à tout en combat.


Voie : Guerrier-Prêtre Tamori (Shugenja)

La famille Tamori se montre courageuse et combative depuis sa fondation. Les Shugenja Tamori s'entraînent souvent aux côtés de leurs frères Mirumoto dans le but d'améliorer leur coordination. Les yamabushi (guerriers-prêtres) considèrent cet entraînement martial comme une nécessité, au même titre que leur lien avec les kami. Le Guerrier-Prêtre utilise justement ce lien pour élargir et bonifier sa vision du champ de bataille, ce qui lui permet d'accomplir des tours de force exaltants.


Voie Alternative : Flamme du Clan du Dragon

Les tireurs à l'arc de la famille Tsuruchi du Clan de la Mante sont, de l'avis général, les meilleurs de tout l'Empire. Ils sont réputés pour leur précision tandis que les archers montés Shinjo sont renommés pour leur vitesse et la noblesse de leur style. Tout le monde ou presque connaît leur nom, contrairement aux archers du Clan du Dragon. Les Flammes du Clan du Dragon ne pratiquent pas une seule et unique sous-discipline du tir. Dans la plus pure tradition du clan, ils préfèrent aborder cet art de la guerre dans son ensemble, chacun à leur manière. Certains sont devenus de grands archers montés alors que d'autres se sont rendus célèbres pour leur précision à longue distance. Cela dit, tous partagent le même objectif : défendre les montagnes du clan contre tous ceux qui osent les menacer.

 


 


 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article